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OEuvres de J. de La Fontaine. Nouv. éd., rev. sur les plus anciennes ...

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a48<br />

LE SONGE DE VAUX.<br />

Il a presque toujours la paupière fermée :<br />

Je le trouvai dormant <strong>sur</strong> un lit <strong>de</strong> pavots ;<br />

Les Songes l'entouroient sans troubler son repos ;<br />

De fantômes divers une cour mensongère,<br />

Vains et frê<strong>les</strong> enfants d'une vapeur légère,<br />

Troupe qui sait charmer le <strong>plus</strong> profond ennui,<br />

Prête aux ordres du dieu, voloit autour <strong>de</strong> lui.<br />

Là, cent figures d'air en leurs mou<strong>les</strong> gardées,<br />

légères idées,<br />

Là, <strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s maux <strong>les</strong><br />

Prévenant nos <strong>de</strong>stins*, trompant notre désir,<br />

Formoient <strong>de</strong>s magasins* <strong>de</strong> peine ou <strong>de</strong> plaisir.<br />

Je regardois sortir et rentrer ces merveil<strong>les</strong>^ :<br />

Tel<strong>les</strong> vont au butin <strong>les</strong> nombreuses abeil<strong>les</strong> ;<br />

Et tel, dans un Etat <strong>de</strong> fourmis composé.<br />

Le peuple rentre et sort en cent parts divisé*.<br />

Confus, je m'écriai : « Toi que chacun réclame.<br />

Sommeil, je ne viens pas t'implorer dans ma flamme;<br />

Conte à d'autres que moi ces mensonges charmants<br />

Dont tu flattes <strong>les</strong> vœux <strong>de</strong>s cr<strong>éd</strong>u<strong>les</strong> amants^;<br />

Les merveil<strong>les</strong> <strong>de</strong> Vaux me tiendront lieu d'Aminte :<br />

Fais que par ces démons^ leur beauté me soit peinte.<br />

Tu sais que j'ai toujours honoré tes autels:<br />

Je t'offre <strong>plus</strong> d'encens que pas un <strong>de</strong>s mortels :<br />

Doux Sommeil, rends-toi donc à ma juste prière. »<br />

A ces mots, je lui vis entr'ouvrir la paupière;<br />

Et, refermant <strong>les</strong> yeux presque au même moment' :<br />

« Contentez ce mortel », dit-il languissamment.<br />

Tout ce peuple obéit sans tar<strong>de</strong>r davantage :<br />

I . Nous offrant l'image <strong>de</strong> l'avenir qui uous est reserve.<br />

i. Page a47.<br />

3. Ces fantasmagories, ces êtres merveilleux, <strong>sur</strong>naturels.<br />

4. Page ao6 et note i.<br />

5. Adonis, vers aiS-aao et note 3.<br />

Ces fantômes, ces génies.<br />

tj.<br />

7. A ce triste discours, qu'un long soupir achève,<br />

<strong>La</strong> ]Mol<strong>les</strong>se, en j)leurant, <strong>sur</strong> un bras se relève,<br />

Ouvre un œil languissant, et, d'une foil)Ie voix.<br />

<strong>La</strong>isse tomber ces mots. etc.<br />

(Roii.F.AU, le Lutrin, ch.iiiL 11, \ ers ii'--i2o.)

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