ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa
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Note de synthèse<br />
Dans le cas d’AGGIR on a besoin d’informations « objectives » pour déterminer une éligibilité<br />
et évaluer des besoins par rapport à une offre de services existante.<br />
Dans le cas de GEVA, les équipes pluridisciplinaires travaillent sur la dimension globale de la<br />
situation de la personne en partant de ses aspirations et de ses souhaits. L’évaluation ne porte<br />
pas que sur des items auxquels l’institution pourra répondre. Elle porte sur l’ensemble des<br />
besoins de la personne. Le plan personnalisé de compensation permettra de déterminer qui<br />
pourra répondre et de quelle manière aux besoins identifiés.<br />
7. La nécessité de penser la place de l’usager et de la construire<br />
L’enquête menée auprès des usagers et les échanges avec les professionnels témoignent de la<br />
nécessité de réfléchir à la place que peut occuper l’usager dans les démarches d’évaluation et<br />
d’accompagnement de la personne. Aujourd’hui cette place se construit empiriquement et<br />
repose de fait sur les acteurs des terrains qui agissent en fonction des outils disponibles mais<br />
aussi en fonction de leurs représentations et de leurs conditions d’intervention.<br />
La réflexion sur l’implication des usagers doit être guidée par les finalités de chaque démarche<br />
d’évaluation mais devrait sans doute reposer sur un socle minimal. La loi du 2 janvier 2002<br />
met en avant des notions importantes sur le « consentement éclairé des personnes », le<br />
« droit à l’information » et l’équité de traitement. Aujourd’hui, le niveau minimal d’implication<br />
de la personne, c'est-à-dire le droit à l’information, n’est pas mis en œuvre de manière<br />
systématique. Or les initiatives prises en ce domaine et les réactions des usagers montrent que<br />
ce droit à l’information lorsqu’il est mis en œuvre et réfléchi suscite l’adhésion des personnes.<br />
Ce droit à l’information devrait être travaillé sur chacune des grandes étapes du processus<br />
d’évaluation. L’information en amont du processus (en informant clairement des objectifs de<br />
cette évaluation et des méthodes qui seront utilisées) mais aussi l’information plus en aval sur<br />
les résultats de l’évaluation et la mise en œuvre d’un plan d’aide ou d’accompagnement.<br />
Au-delà de ce droit à l’information, la question de l’implication de l’usager dans le processus<br />
d’évaluation reste ouverte. Selon les finalités des démarches et des outils, les modalités de<br />
cette implication pourront sans doute être modulées. Les outils ne poursuivant pas les mêmes<br />
objectifs, il serait peu efficace de promouvoir le même type d’implication des personnes.<br />
En revanche ces modalités ne peuvent pas reposer entièrement sur le métier, le savoir faire et<br />
la responsabilité des professionnels de terrain. Tout en évitant de rigidifier les conditions<br />
d’intervention des acteurs, il apparaît nécessaire de réfléchir à des protocoles d’utilisation des<br />
outils. La dimension « objective » de ceux-ci ne saurait reposer uniquement sur leur contenu<br />
et les items de questionnement. Les conditions dans lesquelles se déroule l’évaluation sont<br />
déterminantes et méritent d’être posées.<br />
Au-delà des protocoles qui pourraient être construits pour chaque démarche d’évaluation, il<br />
serait intéressant de faciliter l’échange de pratiques entre professionnels. La question de<br />
l’implication de l’usager est une question complexe. Elle ne peut pas relever que de normes et<br />
de protocoles. Elle ne doit pas non plus être renvoyée à chaque individu. Certains sites ont<br />
développé des échanges de pratiques qui permettent au fil du temps de faire converger les<br />
méthodes des différents intervenants et de faire évoluer les pratiques. Généraliser les<br />
échanges de pratiques au sein d’une équipe mais également entre équipes et entre différents<br />
types de professionnels permettrait de faire avancer la réflexion sur la place de l’usager.<br />
Comme nous avons eu l’occasion de le constater au cours de cette étude, le simple fait de faire<br />
exister le sujet rend difficile tout retour en arrière et permet de poser de premiers éléments<br />
d’évolution.<br />
Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 12