25.06.2013 Views

ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa

ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa

ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

La perception par les usagers des outils<br />

Exemple de situation : situation n°79, au sein d’un entretien de groupe autour des outils OSE et<br />

HOLE, femme, 55 ans, sclérose en plaques depuis plusieurs dizaines d’années, elle marche<br />

encore.<br />

Elle est très active dans des associations, ou groupes de parole avec des personnes atteintes de la<br />

même maladie qu’elle. Nous participons à un déjeuner où elle échange avec deux amies qui ont<br />

une SEP. Elles parlent de comment elles vivent leur maladie : Béatrice se refuse à tout prix à aller<br />

en fauteuil : « Le fauteuil pour moi c’est mourir ». Elle explique que les gens autour d’elle<br />

n’acceptent pas sa maladie et qu’elle-même a beaucoup de mal à l’accepter. Elle est très réflexive,<br />

se demandant pourquoi ça lui arrive à elle, elle exprime que c’est dur, qu’elle se bat contre la<br />

maladie, que la mort lente lui fait peur. Elle se bat en continuant à marcher, car pour elle le<br />

fauteuil c’est perdre ses muscles plus vite. Elle a « un coach » comme elle l’appelle, qui l’aide à<br />

conserver sa marche. Elle avait fait une mauvaise chute et s’était cassé le coude d’où six mois<br />

d’hospitalisation. Le médecin voulait absolument lui mettre une prothèse. Elle a refusé disant<br />

qu’elle voulait tenter la rééducation d’abord. Et ça a marché … Le fait d’avoir tenu tête à un<br />

médecin semble constituer un moment fort qu’elle aime raconter.<br />

Lors de « l’atelier » d’auto-évaluation via les outils OSE et HOLE, elle a un regard vraiment critique<br />

et constructif, rentrant dans le détail des items de l’outil, conseillant de les diviser en deux, ou<br />

d’en ajouter un, … Elle lance la réflexion sur la communication des informations entre les<br />

professionnels qui l’accompagnent et pose le dilemme entre meilleure information donc meilleur<br />

accompagnement, et risque de dérive quand on donne toutes ces informations sur soi. Elle<br />

imagine que ce serait intéressant d’avoir une clé sur laquelle elle aurait la main, et grâce à<br />

laquelle elle pourrait décider de donner accès à telle ou telle information au professionnel qu’elle a<br />

en face d’elle.<br />

Elle conclue à propos de l’outil OSE : « Oui c’est pas mal mais il faut que le médecin soit là. Même<br />

s’il nous le donne à remplir, après la discussion est ouverte. C’est essentiel pour savoir où on se<br />

situe pour démarrer l’entretien différemment : dire ce que nous on ressent et ce que lui il voit.<br />

C’est une ouverture sur le dialogue. Il n’y a rien de plus désagréable qu’un médecin qui a un a<br />

priori sur votre situation … Ce sont deux façons de voir la médecine très différentes. Il y en a qui<br />

veulent tout gérer, tout maîtriser. Et eux ils n’aimeront pas cet outil. Et puis il y a ce qui n’est pas<br />

seulement médical, dans le bouquin… »<br />

Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 47

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!