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ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa

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Note de synthèse<br />

processus d’évaluation et ses outils sont dans ce cas l’affaire des professionnels. L’éventuelle<br />

implication de l’usager dans ses modalités de prise en charge, sa parole, ses aspirations ne<br />

sont pas prises en compte à cette étape de la prise en charge de la personne. Elles le seront le<br />

cas échéant lors du Conseil de la Vie Sociale de l’établissement, lors de l’élaboration d’un<br />

projet personnalisé ou dans certains cas lors de groupes de parole. Quels sont les sentiments<br />

de l’usager face à cette situation « d’exclusion » ? Il est par construction difficile de le savoir<br />

puisque l’usager ne peut s’exprimer sur une situation qui « n’existe pas ». Toutefois l’attitude<br />

et la réaction des « inquiets », second type de notre typologie, tend à démontrer qu’il peut y<br />

avoir des attentes d’information et d’explications sur la démarche d’évaluation et ses outils.<br />

Les « inquiets »<br />

Pas plus informés par les institutions et les professionnels que les « exclus » ils ont cependant<br />

parfois l’opportunité d’accéder à quelques éléments d’information sur l’existence d’outils<br />

d’évaluation. Des questions apparaissent parfois notamment lorsque l’usager entrevoit par<br />

hasard un support d’évaluation qui le concerne et qu’il ne comprend pas. Il peut s’agir d’un<br />

tableau récapitulatif d’un outil d’évaluation affiché ou égaré dans sa chambre ou sa salle de<br />

bain, il peut s’agir également d’un numéro de GIR qui apparaît sur une facture….Ces usagers<br />

informés par inadvertance peuvent être sinon inquiets au moins intrigués. Quelles sont les<br />

modalités de cette évaluation, ses conclusions, ses conséquences ? Pourquoi leur cache-t-on<br />

ou ne les informe-t-on pas de ces éléments ?<br />

Les « dominés »<br />

Contrairement aux personnes « exclues» et « inquiètes » les personnes « dominées » sont,<br />

elles, informées de la situation d’évaluation. Cette information peut être assez vague et floue<br />

(souvent un courrier suite à une demande APA ou PCH) mais la personne est en situation réelle<br />

d’évaluation via un entretien à son domicile, dans un cabinet médical. De fait la séquence<br />

évaluative existe et même si la personne n’en comprend pas toujours les tenants et<br />

aboutissants, elle participe à l’évaluation de ses besoins et peut donc évoquer ce moment. Que<br />

nous apprennent les personnes et l’observation de ces situations ? D’une manière générale les<br />

usagers ont peu de choses à déclarer. Ils vivent de manière relativement passive ce moment<br />

de questionnement. Ils se prêtent de bonne grâce dans la quasi-totalité des cas au jeu de<br />

questions-réponses ou au dialogue que peut initier le professionnel. La séquence n’est pas<br />

désagréable puisqu’il s’agit d’évoquer la vie quotidienne, les difficultés rencontrées.<br />

L’usager est victime d’une relation asymétrique avec les institutions et les professionnels. Peu<br />

informé en amont sur l’objet de l’évaluation il en méconnaît de plus les règles du jeu. Il est<br />

face à une administration ou à des institutions dont il identifie peu les missions et les<br />

responsabilités (les intervenants peuvent être nombreux : Assurance Maladie, services sociaux<br />

du Conseil Général, services d’aide à domicile, services gérontologiques, caisse de retraites,<br />

services sociaux de communes ou d’établissements hospitaliers, équipes pluridisciplinaires des<br />

MDPH….). A cela s’ajoute que la personne est en posture de « demande » (d’une allocation,<br />

d’un droit à compensation ou tout simplement d’une aide), le professionnel et l’institution étant<br />

perçus comme « donnant » des aides. Tous les éléments sont réunis pour que la personne ne<br />

soit pas dans une posture « d’ayant droit ». Face à cette relation asymétrique la personne ne<br />

peut que faire état de sa satisfaction, on « s’occupe d’elle » et dans certains cas on lui apporte<br />

des aides et des appuis « inespérés ».<br />

Les « éclairés »<br />

Issus fréquemment d’un milieu socio culturel plus favorable que les personnes ressortant des<br />

types précédents, les « éclairés » sont davantage informés des processus et outils d’évaluation<br />

existants. Ils en maîtrisent mieux les enjeux. De plus ils adoptent une posture intellectuelle<br />

plus « combative ». Ils ont conscience d’avoir des « droits », le professionnel et les outils<br />

utilisés étant au service de ces droits. Dans de rares cas les outils en eux-mêmes et les<br />

pratiques des professionnels facilitent l’émergence de ce type d’attitudes (par exemple l’outil<br />

OSE facilite le dialogue entre le médecin et son patient ; de même GEVA, allié à de bonnes<br />

pratiques de professionnels, apparaît comme un facteur de réduction de la relation<br />

asymétrique entre les évaluateurs et les évalués).<br />

Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 7

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