ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa
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Fiches outil - usager<br />
l’entourage est convié à s’exprimer sur la situation de la personne. Il s’agit à la fois de<br />
compléter les réponses de l’usager, voire de les valider.<br />
Dans plusieurs cas de figures, l’usager final est contredit par ses proches qui nuancent<br />
fortement ses déclarations par rapport à son autonomie dans la réalisation d’actes quotidiens.<br />
Le professionnel qui réalise l’évaluation peut adopter face à ces situations diverses attitudes. Si<br />
certains s’attachent à recueillir le témoignage de l’usager final (malgré ses difficultés<br />
d’élocution parfois et la fiabilité de ses propos) d’autres très rapidement s’adressent<br />
directement à l’entourage lorsqu’il est présent. La passation d’AGGIR peut dans ce cas<br />
s’apparenter à celle qui prévaut en établissement. La grille est complétée à partir du<br />
témoignage des personnes qui voient au quotidien la personne. La pratique du professionnel et<br />
la capacité de la personne à témoigner de sa propre situation sont les variables déterminantes<br />
expliquant la plus ou moins grande prise en compte de la parole de l’usager.<br />
Les conflits entre usagers<br />
La parole de l’usager final peut être remise en question lors de l’évaluation par des personnes<br />
de son entourage. Le cas le plus fréquent est celui où le professionnel valide avec les proches<br />
ce qu’affirme l’usager. Ces désaccords peuvent devenir conflictuels et le professionnel se<br />
trouve dans une situation d’arbitrage. Parfois il tente de rechercher un consensus mais il peut<br />
arbitrer (sans d’ailleurs le dire explicitement mais en le notant) entre les affirmations des deux<br />
parties.<br />
Dans d’autres cas, le désaccord peut être ouvertement conflictuel, comme le montre cette<br />
scène :<br />
Situation n° 42, femme, 80 ans, difficultés de mobilité, demande de révision APA, évaluation AGGIR par<br />
une assistante sociale<br />
L’assistante sociale doit procéder à l’évaluation à domicile d’une personne âgée. Sa famille présente (3<br />
enfants) ce jour-là considère qu’elle ne peut plus vivre seule à la maison et souhaite qu’elle intègre au<br />
plus vite un établissement. Leur mère plaide elle pour rester à son domicile en arguant de son autonomie<br />
au quotidien suffisante selon elle pour vivre chez elle si elle bénéficie d’une aide adaptée. Les échanges<br />
dégénèrent rapidement. Toutes les parties présentes insistant auprès de la mère pour qu’elle se résigne à<br />
quitter son domicile. L’usager est furieuse et ne comprend pas que l’on ne respecte pas son avis.<br />
«Pourquoi vous ne voulez pas m’écouter. Je ne veux pas partir d’ici. Mon médecin traitant m’a dit que je<br />
pouvais rester à la maison mais vous ne voulez pas l’écouter. Je ne veux pas aller dans ces maisons, je<br />
sais que je ne m’y plairais pas ».<br />
Les questions qu’ils posent pendant l’évaluation<br />
Ces questions sont souvent plus en rapport avec le plan d’action qui va être élaboré, ou qui<br />
s’élabore concomitamment qu’en rapport avec l’évaluation proprement dite. Ainsi l’usager va<br />
se préoccuper de la personne qui va venir pour les heures de ménage, quel va être le planning<br />
d’intervention, quel va être le délai de réponse pour la mise en œuvre de l’aide….<br />
Ce dont ils parlent et qui est « hors champ » de l’évaluation telle qu’elle est prévue<br />
par l’outil : leur vie au-delà des actes « essentiels » au sens d’AGGIR<br />
Selon le degré d’ouverture que laisse le professionnel à l’entretien la personne est plus ou<br />
moins amenée ou incitée à s’exprimer sur ses besoins, ses désirs, ses difficultés. Les situations<br />
sont de ce point de vue très hétérogènes et vont du degré d’ouverture le plus important au<br />
degré de fermeture le plus grand. Ainsi certains professionnels se cantonnent-ils à la Check list<br />
AGGIR. Ils complètent chaque rubrique avec le maximum d’efficacité sans accorder trop de<br />
temps et d’intérêt aux propos non prévus par la grille. A l’opposé d’autres professionnels<br />
pratiquent un entretien « très ouvert » et débordent largement du questionnement de la grille<br />
AGGIR qu’ils complètent d’ailleurs dans le désordre. Ce type de pratique renvoie à la typologie<br />
des familles d’outils selon la place qu’ils accordent à l’usager.<br />
Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 71