ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa
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Fiches outil - usager<br />
L’outil GEVA n’est quasiment jamais présenté en tant que tel à l’usager. Le professionnel peut<br />
faire référence à l’outil à certains moments, mais de manière elliptique. Par exemple, la<br />
psychologue explique à l’usager en cours d’entretien « Je regarde ma petite grille d’évaluation.<br />
Je vérifie pour voir que je n’ai pas oublié de poser quelques questions. » (Situation n°29,<br />
femme, 20 ans, problèmes d’épilepsie, première demande PCH, évaluation GEVA par une<br />
psychologue.).<br />
En revanche, nous avons parfois rencontré des professionnels qui avaient des manières de<br />
faire « dissidentes » par rapport à cette pratique la plus courante d’opacité de l’outil pour<br />
l’usager.<br />
Ö Certaines associations conventionnées envoient des plaquettes d’information<br />
communiquant précisément le référentiel selon lequel l’usager est évalué (voir ci-dessus).<br />
Ö Un professionnel d’une équipe avait pour habitude d’envoyer à l’usager quelques jours<br />
après la visite la grille GEVA telle qu’il l’avait renseignée suite à la rencontre avec l’usager.<br />
Cette pratique a été « recadrée » par le responsable de l’équipe et aujourd’hui il n’envoie<br />
plus le document à la personne.<br />
Ö Une équipe d’évaluateurs laisse parfois à l’usager quelques volets de l’outil GEVA entre la<br />
première visite et la deuxième. Ils lui laisse le volet « expression du projet de vie de la<br />
personne pendant l’évaluation », et « le déroulement de votre journée ». C’est une<br />
pratique qui s’est mise en place sur le tas, presque un peu par hasard. Et les professionnels<br />
se disent « surpris » de ce que les personnes jouent le jeu et renseignent avec implication<br />
les deux documents pour la deuxième visite des évaluateurs. Cela crée pour l’usager une<br />
fenêtre de visibilité de l’outil. Ils s’en saisissent et deviennent par cette communication de<br />
l’outil différemment acteurs de leur évaluation.<br />
Mise à part ces quelques pratiques, l’outil est peu visible au cours de l’évaluation, dans la<br />
mesure où la plupart des évaluateurs renseignent l’outil une fois de retour au bureau. Ils<br />
conduisent l’entretien à la manière d’un entretien « semi-directif ». Ils ont les questions en<br />
tête, mais les posent dans l’ordre qu’impose le fil de la conversation et non dans celui prévu<br />
dans l’outil.<br />
Evaluation ou accompagnement ? DifficultÅ pour lÇusager â percevoir sur quel<br />
plan/registre de situe la visite<br />
L’évaluation prévue par l’outil/démarche GEVA se veut très large et explore l’ensemble des<br />
besoins que pourrait avoir la personne dans sa vie quotidienne. L’évaluation est l’occasion<br />
souvent d’un échange sur des sujets intimes de la personne qui touchent à ses projets les plus<br />
importants. C’est un moment qui n’est pas neutre pour l’usager. En une heure quinze, une<br />
heure trente de discussion à bâtons rompus sur sa vie, ses projets, se crée déjà une relation<br />
privilégiée avec la personne. Cette dernière exprime parfois à la fin de l’entretien l’envie de<br />
revoir l’évaluateur pour qu’il puisse l’accompagner.<br />
Situation n°29, femme, 20 ans, problèmes d’épilepsie, première demande PCH, évaluation GEVA par une<br />
psychologue.<br />
Elle évoque spontanément des problèmes d’incontinence à l’évaluatrice, mais n’ose pas en parler à son<br />
neurologue ou à son médecin traitant car ce sont des hommes et que « c’est super gênant ».<br />
Lorsque professionnelle dit à la jeune femme qu’elle est psychologue, plutôt vers la fin de l’entretien et<br />
lui dit qu’elle semble avoir beaucoup de choses à dire : « vous devriez peut être songer à en parler à un<br />
professionnel », la jeune femme lui demande spontanément si elle ne veut pas être sa psychologue car<br />
« il y a un bon feeling ». L’évaluatrice lui répond qu’elle ne peut pas, qu’elle travaille à la MDPH à temps<br />
plein et qu’elle n’a pas son cabinet « de libérale ». Mais elle lui conseille d’aller au CMP car les libéraux<br />
coûtent très cher. Elle précise qu’en général ce sont des personnes avec des troubles psychiatriques qui y<br />
vont, mais que « ce n’est pas votre cas, je vous rassure ».<br />
Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 78