ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa
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Ö Dans tous les cas, lÇoutil est rarement prÅsentÅ â lÇusager.<br />
La perception par les usagers des outils<br />
- Parfois visible parfois non. Il est la plupart du temps visible (sous la forme d’un<br />
ordinateur portable dans le cas de GEMAPA ; ou sous la forme d’un formulaire que le<br />
travailleur social remplit pendant la visite, c’est le cas souvent d’AGGIR ou de GEVA),<br />
mais parfois l’entretien est conduit par le professionnel à la manière d’un entretien<br />
social, c’est-à-dire sous la forme d’un entretien « informel » qui ne semble guidé du<br />
point de vue de l’usager par aucun outil : le professionnel n’a aucune grille sous les<br />
yeux, il prend même très peu de notes pendant l’entretien.<br />
Les pratiques professionnelles varient d’une personne à l’autre, au sein de chacune des<br />
équipes. Elles ne font l’objet d’aucune « normalisation » et très rarement même de<br />
débats ou d’échanges formalisés par le management dans les équipes. Il s’agit du<br />
« métier » du travailleur social, il se fonde sur son expérience, son savoir faire mais<br />
rarement sur un échange de « bonnes pratiques » entre collègues.<br />
- Souvent prÅsentÅ de maniÄre trÄs elliptique. Une seule fois, dans le cadre de<br />
GEMAPA, et certainement du fait de notre présence, le professionnel a pris le soin de<br />
présenter l’outil à l’usager (situation n°2, femme, 90 ans, handicap moteur et sensoriel,<br />
renouvellement APA après 3 ans, évaluation avec GEMAPA par une assistante sociale),<br />
d’expliquer que le Conseil Général utilisait un nouvel outil pour évaluer au mieux les<br />
besoins des personnes, d’où la « présence » de l’ordinateur pendant l’entretien. Mais<br />
d’une manière générale, l’entretien commence tout de suite par des questions que pose<br />
le travailleur social sur la santé de la personne, … sans que la méthode employée ne<br />
soit explicitée : « Je vais vous poser quelques petites questions, évaluer votre degré<br />
d’autonomie » (situation n°75, femme, 71 ans, difficultés de mobilité, première<br />
demande APA, évaluation avec AGGIR par une assistante sociale) ; « Je vais vous poser<br />
des petites questions sur votre quotidien, voir comment ça va depuis que ma collègue<br />
est venue » (situation n°61, femme, environ 70 ans, difficulté de mobilité (canne),<br />
renouvellement APA, évaluation avec AGGIR par une assistante sociale). C’est souvent<br />
en milieu ou fin d’entretien que de manière indirecte le professionnel fait référence à sa<br />
grille : « Je regarde ma petite grille d’évaluation. Je vérifie pour voir que je n’ai pas<br />
oublié de poser quelques questions » (situation n°29, femme, 20 ans, problèmes<br />
d’épilepsie, première demande de PCH, évaluation GEVA par une psychologue).<br />
Dans le cas d’EGS, l’usager voit que quelqu’un saisit des informations sur l’ordinateur<br />
sans pouvoir lire ce qui est indiqué à l’écran. L’outil est visible (l’usager voit qu’il existe<br />
un outil support à la discussion), mais non présenté (l’usager ne sait pas concrètement<br />
ce à quoi ressemble cet outil, les items qui le composent, l’objectif qu’il poursuit, la<br />
manière dont il va être utilisé, ….).<br />
Dans le cas de <strong>DES</strong>IR, le ou la responsable de secteur prend généralement des notes<br />
rapides dans l’outil, mais ce dernier est quasiment invisible pour l’usager. Il se voit<br />
confier d’autres outils pendant l’entretien : une proposition de contrat par exemple, un<br />
livret d’accueil, … Il en signe certains (le formulaire de demande d’aide financière à<br />
l’Assurance Maladie ou à un caisse de retraite par exemple, le devis, …) mais pas<br />
<strong>DES</strong>IR. La discussion avec l’usager ne porte pas sur l’outil <strong>DES</strong>IR, ce dernier est<br />
quasiment « absent » pendant la situation.<br />
LÇoutil nÇest donc pas un objet de discussion, dÇÅchanges entre le professionnel<br />
et lÇusager. La personne peut l’accepter sans s’en préoccuper, elle peut aussi le<br />
regretter sans oser l’exprimer. Ce n’est qu’en cas de désaccord sur les conclusions<br />
rendues par le professionnel (c’est arrivé rarement dans le cadre des situations que<br />
nous avons observées), que l’usager exige de voir ce que le professionnel a écrit, la<br />
méthode qu’il a utilisée.<br />
Situation n°79 : Entretien collectif avec des personnes suivies par le CHU, 3 femmes atteintes de<br />
sclérose en plaques et 2 hommes cérébro-lésés (site n°15) autour des outils OSE et HOLE<br />
Ils parlent des tests mémoire qu’ils ont fait. Béatrice est allée à la fin de la séance discuter avec<br />
le professionnel de comment se passait le test. Elle explique que quand elle a été hospitalisée ici<br />
Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 32