ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa
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Fiches outil - usager<br />
Entretien avec l’usager suite à l’évaluation : ce que retient la personne est moins lié au plan d’aide qu’à la<br />
qualité de l’accompagnement par l’évaluatrice, l’entretien se positionne sur un registre nouveau pour<br />
l’usager : Elle dit n’avoir jamais eu d’entretien de ce genre. Elle l’a plus vu comme « une discussion, une<br />
relation patient psy » et trouve qu’elle a été très bien écoutée et que l’évaluatrice a été « de bon<br />
conseil ».<br />
Situation n°38, homme, 43 ans, déficience intellectuelle faible et problèmes de dos, demande<br />
d’orientation professionnelle, évaluation GEVA (volet : insertion professionnelle) par une assistante<br />
sociale.<br />
Il est venu à la MDPH avec sa sœur pour le rendez-vous avec l’AS. Aujourd’hui il est suivi par Cap Emploi<br />
mais visiblement cela avance peu, il a peu de propositions d’emploi. A la fin de l’entretien, la sœur ose :<br />
« Et donc le suivi après c’est vous ? ». L’AS : « Non nous nous évaluons les droits aux prestations. »<br />
Travailler sur le projet de vie, au-delà de la parole brute de la personne, nécessite un véritable<br />
accompagnement de l’usager. Dans certaines MDPH d’ailleurs, l’évaluation a lieu en plusieurs<br />
fois et l’évaluation se transforme en véritable accompagnement : il s’agit de faire émerger les<br />
besoins de la personne, de la convaincre parfois qu’elle en a. C’est l’affaire d’un<br />
accompagnement sur le moyen terme, et non seulement d’une évaluation en un entretien<br />
d’une heure.<br />
Situation n°33, homme, 35 ans, ulcères aux jambes, ne peut plus marcher, première demande PCH,<br />
évaluation GEVA lors d’une visite conjointe assistante sociale et ergothérapeute.<br />
L’usager a d’importants problèmes de santé suite à une opération des jambes il y a dix ans qui devait<br />
être bénigne mais s’est transformé en véritable fiasco médical. Du fait de ce parcours médical difficile, il<br />
exprime aujourd’hui une grande réticence à toute forme d’aide : il s’auto-prescrit des médicaments, se<br />
procure le matériel dont il a besoin par un ami d’une pharmacie qui lui donne le matériel usagé. Il<br />
continue de conduire son véhicule alors qu’il n’est pas assuré selon les difficultés qu’il rencontre, …<br />
Pendant l’entretien, il est très réticent à toute forme d’aide de matériel ergonomique que lui propose<br />
l’ergothérapeute car il explique que « ma priorité c’est de me soigner, c’est de guérir ». L’AS et l’ergo<br />
travaillent pendant tout l’entretien avec lui, essayant de le provoquer, d’avancer avec lui. Il semble<br />
pourquoi pas être d’accord pour être accompagné par un service d’accompagnement social … Mais son<br />
accord semble encore très fragile.<br />
L’AS et l’ergothérapeute lui laisse le volet du GEVA sur le « projet de vie » et viendront le voir de<br />
nouveau dans quelques semaines pour continuer l’évaluation … Evaluation ou accompagnement ?<br />
L’effet surprise de la générosité de l’évaluation et du dispositif<br />
De nombreux usagers évalués dans le cadre de l’outil/démarche GEVA se situent dans la<br />
catégorie des « dominés » de notre typologie (voir analyse transversale). Ils ne connaissent<br />
pas l’offre de services de la nouvelle MDPH, ni le sens de la démarche d’évaluation, ni son<br />
référentiel.<br />
L’évaluation et le plan d’aide évoqué concomitamment avec eux ont un effet surprise pour eux.<br />
Le plan d’aide est beaucoup plus ambitieux que leur demande initiale, qui était beaucoup plus<br />
restrictive (de la demande d’une carte de stationnement, à l’obtention d’aide humaine…). Et le<br />
plan d’aide proposé est beaucoup plus généreux que ce qu’ils ont pu recevoir comme aide par<br />
l’Etat par le passé. Cet effet « bonne surprise » a nécessairement un impact important sur la<br />
perception par l’usager de la situation d’évaluation :<br />
Situation n°55, femme, 25 ans, en fauteuil, première demande PCH, évaluations GEVA en deux temps: 1<br />
première visite d’une AS, puis une seconde d’une ergothérapeute.<br />
Elle a fait une demande de PCH sur le conseil d’autres personnes handicapées de son entourage qui lui<br />
ont parlé de cette prestation, qu’elle pourrait y avoir droit. Elle reconnaît qu’elle ne connaît pas trop ses<br />
droits, qu’elle doit aller à la « pêche aux informations ».<br />
Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 79