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ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa

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Note de synthèse<br />

Ceux-ci ne sont pas informés d’une manière ou d’une autre de l’existence d’une évaluation de<br />

leurs besoins qui précéderait l’élaboration d’un plan d’accompagnement ou de soins. De fait les<br />

personnes ne vivent pas de moment d’évaluation et ne peuvent donc en parler et l’évoquer. La<br />

suite du processus, c'est-à-dire les conclusions de l’évaluation, ses conséquences sont tout<br />

aussi mystérieuses pour les personnes. Elles n’en sont pas informées et donc ne peuvent<br />

évoquer leur incidence sur leur vie et les modalités de prise en charge de leur dépendance.<br />

Cas n°2 : les usagers sont informés a minima sur le processus d’évaluation<br />

Dans ce cas de figure, les usagers (la personne elle-même et/ou ses proches) bénéficient<br />

d’une information formelle sur l’existence d’une démarche d’évaluation des besoins. Elle est<br />

effectuée par courrier et/ou par téléphone et consiste souvent à fixer un rendez-vous avec la<br />

personne pour procéder à une évaluation. Cette information est souvent « minimaliste ». Par la<br />

suite lors de l’entretien d’évaluation une information « de base » est généralement délivrée à<br />

la personne. On lui explique que l’on va parler de sa situation pour déterminer l’aide qu’on<br />

peut lui apporter. L’information sur les outils d’évaluation eux-mêmes est quasiment<br />

inexistante. Selon les pratiques des professionnels, les outils sont plus ou moins visibles lors<br />

des entretiens d’évaluation. Les outils AGGIR pour l’APA domicile, GEVA (une partie<br />

seulement), <strong>DES</strong>IR, GEMAPA et EGS sont généralement visibles, deux d’entre eux étant<br />

d’ailleurs sur support informatisé (GEMAPA et EGS). Cependant ces outils ne font quasiment<br />

jamais l’objet d’une présentation formelle aux usagers. Le professionnel indique qu’il va poser<br />

quelques questions à la personne. La séquence évaluative est d’ailleurs très liée à la séquence<br />

d’élaboration du plan d’aide. Les différents moments s’entremêlent offrant ainsi peu de<br />

visibilité à la personne sur la séquence évaluative proprement dite.<br />

Si l’outil d’évaluation reste relativement opaque pour la personne (ce qui ne facilite pas son<br />

évocation) les « règles du jeu » de l’évaluation le sont tout autant. La personne ne dispose pas<br />

des clés pour comprendre ce à quoi elle a droit (pour l’APA et la PCH par exemple). Elle ne<br />

connaît pas le système de classification ni les critères d’éligibilité. Selon les professionnels les<br />

résultats de l’évaluation sont plus ou moins annoncés à la personne. Pour l’APA certains<br />

annoncent d’emblée que la personne relève d’un GIR 4 ou encore qu’elle n’est pas éligible à<br />

l’APA. Pour d’autres outils, les résultats de la séquence évaluative ne sont pas directement<br />

communiqués à la personne (comme pour EGS par exemple où la conclusion de l’entretien<br />

peut être l’annonce d’investigations médicales plus approfondies).<br />

Le plan d’aide qui résulte de la séquence d’évaluation (pour l’APA, la PCH notamment) fait<br />

l’objet d’une validation formelle à l’issue de l’entretien par l’usager. C’est sans aucun doute la<br />

phase qui mobilise le plus la personne car elle comporte des incidences très concrètes sur la<br />

vie quotidienne de l’usager. Mais ici encore la personne ne dispose que de peu d’éléments pour<br />

dialoguer sinon à armes égales au moins en toute connaissance de cause avec le<br />

professionnel. Ne sachant pas exactement quel type d’appui et d’aide elle peut attendre, elle<br />

réagit par rapport aux propositions qui lui sont faites.<br />

L’information formelle qui parviendra à l’usager par la suite sera pour les outils AGGIR et GEVA<br />

la signification du plan d’aide. Selon les documents utilisés par les institutions ces plans d’aide<br />

sont plus ou moins compréhensibles (les modalités de calcul peuvent être compliquées<br />

notamment lorsque des aides locales s’ajoutent à l’APA par exemple). Il est à signaler<br />

également que les usagers ne sont pas systématiquement informés des motifs de rejet de leur<br />

demande d’APA par exemple. Quelques travailleurs sociaux ont élaboré des courriers<br />

expliquant à l’usager pour quelles raisons ils sont classés en GIR 5 par exemple, mais il s’agit<br />

d’une minorité.<br />

Dans ce cas de figure où l’information délivrée est souvent informelle et à géométrie<br />

extrêmement variable, l’usager n’a finalement pas les moyens et la capacité d’être mécontent.<br />

Il se trouve dans une position de demandeur par rapport à une administration qui vérifie sa<br />

situation et ses droits.<br />

Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 4

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