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ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa

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La perception par les usagers des outils<br />

GEVA quand les professionnels viennent faire une évaluation PCH alors que l’usager était<br />

venu à la MDPH pour une carte de stationnement).<br />

Ö Perception de la situation : Ils ont assez peu d’avis sur la situation. Très conciliants<br />

pendant l’entretien, répondant aux questions sans faire d’histoire. Ils sont même parfois<br />

très prolixes, et détaillent leur vie passée, leur famille, … Ils se satisfont de la situation, de<br />

ses résultats, et n’ont rien à dire en particulier. Ils laissent le professionnel faire son travail,<br />

et finalement peu semble leur importer. :<br />

«J’ai bon moral, c’est ça le plus important. » (Situation n°76, homme, 75 ans, ostéoporose,<br />

première demande d’APA, évaluation avec AGGIR par une assistante sociale)<br />

« Si je réfléchissais trop je partirais de chez moi … […] Je me préoccupe pas trop de<br />

l’avenir… » (Situation n°2, femme, 90 ans, problèmes mobilité et vue, renouvellement APA<br />

après 3 ans, évaluation GEMAPA par une assistante sociale)<br />

Ce qu’ils retiennent de la situation tient souvent à la qualité du moment passé avec le<br />

professionnel:<br />

Le mari de la personne évaluée - « Elle était bien gentille. » (Situation n°1, femme, 79 ans,<br />

problèmes de cohérence et de mobilité, révision du plan d’aide APA suite à une<br />

hospitalisation, évaluation GEMAPA par une assistante sociale)<br />

Ils sont parfois en retrait du fait de la présence d’un proche qui prend le « leadership »<br />

dans la conversation. Ils prennent l’aide qu’on veut bien leur donner, ils sont déjà satisfaits<br />

de ce qu’on s’occupe d’eux. Leur attitude prend la forme d’une certaine passivité, et d’un<br />

fatalisme issu à la fois de leur maladie/vieillesse, de leur « pauvreté » (ils sont contraints<br />

de faire appel à l’assistance publique), et de l’asymétrie d’information constitutive de la<br />

situation.<br />

Ö Pour quels outils ? AGGIR, GEVA, GEMAPA, EGS, <strong>DES</strong>IR<br />

Exemple de situation : situation n°32, homme, 50 ans, sclérose en plaque, ne peut plus marcher,<br />

bouge ses membres avec difficulté, première demande de PCH, évaluation GEVA conjointe par<br />

une assistante sociale et une ergothérapeute.<br />

L’évaluation a lieu au domicile (La femme de l’usager était venue à la MDPH pour un<br />

renouvellement de la carte de stationnement, et c’est à ce moment qu’on lui a conseillé de faire<br />

une demande d’évaluation PCH). L’homme est dans un fauteuil dans sa chambre, trop petite pour<br />

accueillir tout le groupe (la femme de l’usager, 2 évaluateurs, une revendeuse, la personne ASDO<br />

et plus tard le kinésithérapeute). Nous nous installons sur une table ronde dehors sur la terrasse.<br />

L’usager est à 5 mètres de la table, à plusieurs reprises la femme fait écran et nous ne voyons<br />

plus son mari, elle tient parfois un discours assez ironique, accusateur sur les difficultés qu’il<br />

rencontre et ce qu’il fait de ses journées. Il souhaite souvent s’exprimer mais parle avec difficultés<br />

et peine à couper les bavards … (notamment sa femme). Pendant la visite, nous comprenons que<br />

son projet le plus important consiste à pouvoir sortir de chez lui, à avoir un fauteuil électrique<br />

adapté. Ce qu’il n’a jamais eu depuis dix ans qu’il est malade et ne peut plus sortir de sa<br />

chambre.<br />

Entretien avec l’usager quelques heures après l’évaluation : Selon lui, c'était bien que sa femme<br />

soit là « parce que c'est elle qui est au courant pour les papiers », et que lui n'aurait pas su<br />

répondre à toutes les questions notamment le taux pour l'aide tierce personne, ...Il dit que ça ne<br />

le dérange pas que tout se soit passé sur la terrasse dehors et pas dans sa pièce, il entendait ou<br />

quand il décrochait, il savait que sa femme était là pour répondre aux questions.<br />

Il s'attendait à « un contrôle », un « contrôle de mon handicap ». Pour lui le fait que ce rendezvous<br />

ait été fixé a été « une grande surprise », un « grand étonnement ». Il ne s'y attendait pas. Il<br />

y a trois ans, une assistante sociale était venue, ils lui avaient dit qu'ils revenaient au printemps<br />

pour « me faire passer le permis comme ils disent (fauteuil électrique) » et puis ils ne sont jamais<br />

venus.<br />

Il s'attendait à un contrôle et à ce qui s'est passé finalement : beaucoup de bruit pour rien, pour<br />

finalement s'entendre dire qu'il fallait faire une avance, et sa femme et lui n’ont pas les moyens<br />

de la faire : « Adieu fauteuil ! ». Comme ils n’ont parlé de l'avance qu’à la toute fin, il dit avoir eu<br />

l'impression d'avoir en face de lui « des vendeurs de matériel » ....<br />

Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 44

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