ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa
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Observation de situations d’évaluation avec AGGIR en<br />
établissement<br />
Chaque année, un médecin du Conseil Général et de<br />
l’Assurance Maladie vont contrôler le « GIRage » de plusieurs<br />
établissements qui hébergent des personnes âgées. L’objet de<br />
leur visite est de tirer au hasard un certain nombre de<br />
dossiers dont ils vont valider ou « corriger » le GIR. Les<br />
dossiers contrôlés sont choisis en début de journée, et par<br />
conséquent également les personnes âgées de l’établissement<br />
auxquelles les médecins vont rendre visite pour s’assurer que<br />
le « GIR » défini par le médecin de l’établissement est correct.<br />
Les personnes n’ont donc pas été prévenues en amont, les<br />
médecins montent aux étages, le médecin de l’établissement<br />
entre dans la chambre de la personne et lui demande « Il y a<br />
deux médecins de l’Administration qui sont venus pour voir<br />
comment ça allait, si vous aviez tout ce dont vous avez<br />
besoin, est-ce que vous êtes d’accord pour qu’ils viennent<br />
vous poser quelques questions ? ». Une fois « l’accord » de la<br />
personne donné, les médecins du Département et de<br />
l’Assurance Maladie entrent, et posent quelques questions à la<br />
personne faisant passer pour une conversation « normale »<br />
des questions qui en réalité doivent permettre d’évaluer les<br />
capacités de la personne pour réaliser les actes de la vie<br />
quotidienne. Quelques minutes plus tard les médecins<br />
repartent remerciant la personne, sans lui expliquer<br />
davantage l’objet de la visite. Pour les médecins, la visite est<br />
réussie du point de vue de l’usager, si celui-ci ne s’est pas<br />
inquiété et si finalement il oublie la visite aussi tôt qu’elle est<br />
terminée.<br />
Observation de situations d’évaluation avec<br />
MAP<br />
Comme pour SMAF, l’outil/démarche est utilisé en<br />
réunion d’équipe. Il n’y a pas d’interface<br />
« visible » pour l’usager ni de communication sur<br />
l’outil auprès des résidents.<br />
L’établissement visité est un foyer de vie qui<br />
accueille des personnes avec de fortes déficiences<br />
intellectuelles. La spécificité de ce public avec des<br />
difficultés cognitives importantes rend l’argument<br />
de la « fragilité » du public encore plus prégnant :<br />
évoquer avec eux l’outil entraînerait certainement<br />
des difficultés de compréhension de leur part, et<br />
une implication de la famille qui risque de<br />
provoquer tensions et débats avec des<br />
professionnels encore trop peu « aguerris » et<br />
solides dans leur utilisation de MAP. La dimension<br />
expérimentale de la démarche est ce qui<br />
aujourd’hui leur permet de ne pas encore associer<br />
l’usager.<br />
A l’avenir, le directeur de l’établissement estime<br />
que la communication aux usagers voire<br />
l’association des familles sera indispensable,<br />
compte tenu de l’esprit de la loi, mais il ne sait<br />
pas encore comment il s’y prendra…<br />
La perception par les usagers des outils<br />
Observation de situations<br />
d’évaluation avec SMAF<br />
Pour l’établissement<br />
« utilisateur » que nous avons<br />
rencontré dans le cadre de<br />
l’étude, SMAF est un outil à<br />
destination des<br />
professionnels. Il est utilisé<br />
pour améliorer la qualité du<br />
service rendu aux personnes<br />
âgées en promouvant le<br />
travail en équipe<br />
pluridisciplinaire. L’outil est<br />
utilisé pour réaliser un<br />
diagnostic partagé entre les<br />
différents accompagnants lors<br />
de réunions de travail<br />
collectives d’où sont absents<br />
les résidents. Tout est prévu<br />
pour que les résidents ne<br />
soient pas au courant de<br />
l’outil/démarche, car ce n’est<br />
pas l’objet de l’outil et cela<br />
risque de perturber l’équilibre<br />
des personnes et de<br />
l’établissement (pour plus de<br />
détails, voir la typologie des<br />
professionnels).<br />
Observation de situations d’évaluation<br />
avec RAI<br />
Nous avons visité une maison de retraite<br />
qui accueille à la fois des personnes âgées<br />
« jeunes » et encore totalement<br />
autonomes, et des personnes âgées qui<br />
deviennent avec le temps plus « fragiles ».<br />
Pour ces dernières, l’établissement utilise<br />
depuis quelques années l’outil/démarche<br />
RAI, sur l’initiative du directeur de<br />
l’établissement, dans une perspective de<br />
« qualité » du service rendu. L’outil a pour<br />
l’équipe un rôle « d’alerte » sur la situation<br />
de personnes déprimées voire dépressives<br />
par exemple, ou sur des personnes qui<br />
commencent à perdre la mémoire.<br />
L’équipe se réunit, partage le constat à<br />
partir de leurs différentes observations, et<br />
établit un plan d’action commun qui<br />
consiste à encourager la personne<br />
« comme si de rien n’était » à faire les<br />
choses qui sont « bonnes » pour elle,<br />
comme par exemple participer à un atelier<br />
mémoire ou participer à des sorties à<br />
l’extérieur sur des thèmes qui<br />
l’intéressent, …<br />
Dans notre échantillon, les situations où l’usager n’est pas informé de l’existence de l’outil<br />
ont toutes comme point commun d’avoir lieu dans des établissements :<br />
Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 27