ETUDE PERCEPTION PAR LES USAGERS DES OUTILS D ... - Cnsa
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La perception par les usagers des outils<br />
Exemple de situation : Situation n°34, entretien collectif autour de l’outil SMAF avec 3 résidents<br />
EHPAD. Les professionnels utilisent SMAF depuis plusieurs années, sans l’avoir jamais évoqué avec<br />
les résidents. L’outil est rempli au sein de l’équipe sur la base de leurs observations.<br />
Lors de notre enquête, nous rencontrons trois résidents en entretien collectif. Assez spontanément<br />
l’un d’entre eux s’exclame : « Ah mais vous voulez parler de ce tableau qui est accroché dans notre<br />
salle de bains. Pourquoi on ne nous explique pas à quoi cela sert ? On aimerait bien savoir ».<br />
Avant cette rencontre l’ensemble de l’équipe avait longuement expliqué que les résidents n’étaient<br />
pas en capacité de comprendre ces outils et qu’une telle information serait susceptible de les<br />
déstabiliser… ()<br />
Exemple de situation : Situation n°88, contrôle du « GIRage » en établissement par un médecin du<br />
Conseil Général). EHPAD. Visite du médecin du Conseil Général et du médecin de l’Assurance<br />
maladie pour le contrôle du « GIRage » au sein de l’établissement. L’objet de la visite des médecins<br />
est tout à fait opaque pour les personnes. La visite n’est pas annoncée (les dossiers des personnes<br />
à rencontrer sont tirés au sort quelques minutes auparavant), et présentée comme « la visite de<br />
deux médecins de l’Administration qui viennent voir si tout va bien et qui aimeraient si vous en<br />
êtes d’accord vous poser quelques questions. »<br />
Une des personnes évaluées (GIR 4) fait le lien lors de la visite des médecins et comprend de quoi<br />
il s’agit (c’est la seule des vingt personnes évaluées). Elle intervient : « Attention à ce que vous<br />
faites, parce que la dernière fois sur ma facture vous m’avez changé mon groupe et j’ai payé plus<br />
cher »<br />
DeuxiÄme cas : â domicile<br />
Ö Profil usager : Ce sont des personnes âgées ou en situation de handicap qui ont peu de<br />
troubles cognitifs ou qui sont accompagnés par des aidants informels. Qui perçoivent des<br />
enjeux dans l’évaluation : financier, en terme de liberté de décision, …<br />
Ce peuvent également être des personnes avec des troubles cognitifs, ou des personnes<br />
avec difficultés linguistiques, qui ne se sentent pas en capacité de participer/comprendre<br />
malgré une forte envie de pouvoir le faire.<br />
Ö Type situation : La personne participe à la séquence d’évaluation. On lui explique<br />
l’objectif de la visite, mais elle ne saisit pas toujours la complexité du dispositif, et n’arrive<br />
pas à situer précisément ce qu’elle peut attendre de la situation.<br />
La plupart du temps, l’outil est visible mais ne lui est pas présenté. Elle ne voit pas ce que<br />
la personne écrit, les notes qu’elle prend.<br />
Ce sont souvent des situations où il y a un décalage entre la demande initiale de la<br />
personne et les objectifs de la situation.<br />
Ö Perception de la situation : La personne a l’impression de mal maîtriser les tenants et<br />
les aboutissants de la situation, les règles du jeu. Elle ne sait pas comment elle doit se<br />
comporter, ce qui est dans son intérêt ; ou bien elle ne sait pas ce qui en résultera et cela<br />
l’inquiète. Elle se sent fragile.<br />
Elle dit souvent s’être inquiétée avant la visite :<br />
« Je pensais que c’était un contrôle type Inspection du travail » (situation n°11, femme, 72<br />
ans, difficultés de mobilité, première demande aide CRAM, évaluation <strong>DES</strong>IR aménagé par<br />
une conseillère en économie sociale et familiale)<br />
Avant la visite « J’étais plutôt anxieuse, j’avais peur d’être jugée, qu’il y ait des préjugés,<br />
peur d’être catégorisée … » (situation n°29, femme, 20 ans, problèmes d’épilepsie,<br />
première demande PCH, évaluation GEVA par une psychologue)<br />
Etude CNSA « Usagers et outils d’évaluation » – Décembre 2008 42