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comptes rendus des séances et mémoires de la société de biologie ...

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Les <strong>la</strong>rves empoisonnées par le curare ne sont pas mortes : comme les<br />

grenouilles <strong>et</strong> les tritons empoisonnés <strong>de</strong> même, elles ne sont qu'engourdies.<br />

Si on les r<strong>et</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissolution <strong>de</strong> curare pour les m<strong>et</strong>tre dans l'eau, elles y<br />

reprennent lentement leurs mouvements. Du reste, il est facile <strong>de</strong> s'assurer<br />

que <strong>la</strong> mort n'est qu'apparente, en examinant au microscope les <strong>la</strong>rves qui<br />

ont déjà <strong><strong>de</strong>s</strong> branchies <strong>et</strong> une circu<strong>la</strong>tion branchiale; on voit c<strong>et</strong>te circu<strong>la</strong>tion<br />

se faire avec une parfaite régu<strong>la</strong>rité.<br />

Les cils vibratiles qui couvrent <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> ces <strong>la</strong>rves continuent aussi à<br />

se mouvoir pendant toute <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> léthargie.<br />

n. Acétate <strong>de</strong> strychnine. — Avant d'employer l'acétate <strong>de</strong> strychnine,<br />

j'ai employé <strong>la</strong> strychnine pure. C<strong>et</strong>te substance, très-peu soluble, commu-<br />

nique cependant à l'eau <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés toxiques, car j'ai vu une greuouille,<br />

mise dans <strong>de</strong> l'eau ainsi préparée, être empoisonnée en quelques heures, <strong>et</strong><br />

offrir alors tous les signes <strong>de</strong> l'empoisonnement par <strong>la</strong> strychnine. Mais il<br />

n'en est pas <strong>de</strong> même <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> grenouilles ou <strong><strong>de</strong>s</strong> jeunes têtards : il n'y<br />

a pas d'empoisonnement ; les <strong>la</strong>rves se fixent même impunément par leurs<br />

leurs suçoirs aux cristaux <strong>de</strong> strychnine <strong>et</strong> y <strong>de</strong>meurent adhérentes, pen-<br />

dant que s'effectue leur développement. Si l'on fait <strong><strong>de</strong>s</strong> dissolutions aqueuses<br />

d'acétate <strong>de</strong> strychnine, <strong>et</strong> si l'on y m<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> têtards <strong>de</strong> grenouille, on obtient<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> résultats qui varient suivant le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>et</strong><br />

suivant l'âge <strong><strong>de</strong>s</strong> embryons. Dans une solution amère, assez forte pour pro-<br />

duire rapi<strong>de</strong>ment un violent tétanos chez <strong><strong>de</strong>s</strong> grenouilles dont <strong>la</strong> peau ne<br />

présente aucune p<strong>la</strong>ie, <strong>et</strong> qui y sont plongées, <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>rves r<strong>et</strong>irées <strong>de</strong> leur<br />

sphère enveloppante peuvent vivre vingt-quatre, quarante-huit heures, sans<br />

éprouver aucun phénomène d'empoisonnement. Des têtards à branchies ex-<br />

térieures, ou qui les ont déjà perdues, peuvent y mourir en moins <strong>de</strong> vingt-<br />

quatre heures. Je n'ai pas vu, chez ces embryons, à moins qu'ils fussent déjà<br />

bien développés, <strong><strong>de</strong>s</strong> convulsions tétaniformes. Peut-être quelques-uns of-<br />

fraient-ils un peu d'exagération <strong><strong>de</strong>s</strong> actions réflexes.<br />

J'ai répété les mêmes expériences sur <strong><strong>de</strong>s</strong> embryons <strong>de</strong> triton que je r<strong>et</strong>i-<br />

rais <strong>de</strong> leurs enveloppes à diverses époques <strong>de</strong> leur développement. J'ai ob-<br />

tenu les mêmes résultats. Mais je tenais surtout à savoir si les eff<strong>et</strong>s seraient<br />

semb<strong>la</strong>bles sur <strong><strong>de</strong>s</strong> embryons auxquels j'aurais fait une p<strong>la</strong>ie ou coupé l'ex-<br />

trémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue (je m'étais assuré que c<strong>et</strong>te section <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue ne tue<br />

jamais les embryons <strong>de</strong> grenouille ou <strong>de</strong> triton). Les résultats ont encore été<br />

<strong>de</strong> leur corps. De même les polypes d'eau douce, intacts ou coupés transver-<br />

salement en <strong>de</strong>ux segments, paraissent ne ressentir que bien faiblement les<br />

eff<strong>et</strong>s du curare. Ne faut-il pas chercher l'explication <strong>de</strong> ces faits dans l'im-<br />

perfection du système nerveux chez les p<strong>la</strong>naires d'eau douce, <strong>et</strong> dans l'ab-<br />

seûce <strong>de</strong> système nerveux figuré chez les hydres ?

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