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LA SIESTE EN MATERNELLE...
Nous avons vu que
le besoin d’une sieste
cessait à des âges qui
variaient selon les enfants.
Certains d’entre eux en
ressentent toujours la
nécessité en grande
section de maternelle et quelques uns encore au C.P.
Ceci ne constitue pas une raison pour obliger tous
les enfants d’une grande section à rester allongés
durant 1h30 ! Des directeurs (trices) et des
inspecteurs (trices) se sont élevés, avec raison, contre
de telles pratiques. N’a-t-on pas vu des institutrices
passant leur temps à papoter de 1h 30 à 3 h en laissant
l’ensemble des enfants, contraints de rester couchés,
sous la garde de l’une d’entre elles, à tour de rôle.
- Gardons - nous d’imposer une sieste à un
enfant qui la rejette... sous peine d’entraîner un
refus ultérieur systématique. Il faut que la sieste des
enfants corresponde aux besoins physiologiques mais
aussi sociaux (c’est dans les milieux les plus en
difficulté que les enfants dorment le moins)...
« Tous les enfants n’ont pas les mêmes
besoins de sommeil »
... « Ces chiffres ne représentent
cependant qu’une moyenne, ce qui n’a
rien à voir avec la normale, et on peut
trouver de grandes différences entre les
enfants d’un même âge... En prenant une
fourchette de 2 heures autour des
moyennes données, on englobe la très
grande majorité des enfants... De même
que pour les adultes, il existe, de façon
spontanée, des petits dormeurs et de gros
dormeurs ainsi que des ’’lève-tôt’’ et des
‘’couche-tard’’.
Ces distinctions peuvent d’ailleurs se
constater très tôt, dès l’âge de 6 à 9 mois.
Pour déterminer les besoins réels de
sommeil d’un enfant, la meilleure
méthode est d’observer ce qu’il fait quand
il est libre de se coucher et de se lever à
sa guise, c’est à dire pendant les
vacances ».
Pierre Crépon : « Les rythmes de vie de l’enfant »
- Éditions Retz 1983.
- Quand des jeunes ne dorment pas suffisamment, leurs apprentissages et
leur rétention mnésique sont perturbés. La sieste peut combler ce
manque de sommeil.
- Il est nécessaire de créer des conditions propices pour la sieste de ceux
qui en éprouvent le besoin (pièce fraîche que l’on a aéré et dans laquelle
on a laissé pénétrer le soleil quand elle n’est pas utilisée) :
* Des enfants de maternelle peuvent s’endormir même en l’absence
d’obscurité (les rideaux noirs ne sont pas indispensables).
* Il importe que l’endroit soit calme (parler en chuchotant lors du déshabillage) et il est
souhaitable de disposer de lits ou au moins de matelas (le coin bibliothèque et ses coussins
peuvent être utilisés pour le ou les 2 ou 3 enfants concernés au C.P.).
* L’enfant utilise le même lit chaque jour pour des raisons d’hygiène mais aussi affectives
(odeur corporelle personnelle).
* L’enfant doit pouvoir disposer de sa " coucouche" et de son "nounours" ou de sa poupée.
* En petite section tous les enfants s’allongent "pour se reposer"... " on ferme les yeux " (si les
yeux restent ouverts, la relaxation cérébrale n’est pas obtenue ... même dans l’obscurité et le
silence). Ceux qui ne sont pas endormis se relèvent au bout de 20 minutes. Beaucoup défendent
l’idée de procéder de même en moyenne section et Pierre Crépon écrit : « Tous les enfants » (de
maternelle)... ce qui est excessif et n’est pas sans provoquer des conflits entre enseignants et parents
et entre enseignants et inspecteurs.
* Jeannette Bouton conseille aux enseignant(e)s de s’étendre avec les enfants (ces derniers
pensent que seuls les petits dorment et le fait de s’allonger avec eux peut faciliter l’acceptation du
moment de détente proposé à tous... « Plus ils sont grands, c’est à dire à partir de 4-5 ans, par
rapport à l’école maternelle, plus ils considèrent que le sommeil est la fonction des petits ».
Jean-Pierre Geslin.
Professeur à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Créteil.
Enseignant en immunopathologie, de 1985 à 2000, à la faculté de Bobigny.
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