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Dev psycho et physio complet.pdf - Free

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F) LE SCHEMA CORPOREL ET L’IMAGE DU CORPS :<br />

1) Schéma corporel (de l’ordre du neurologique) :<br />

Historique :<br />

Ce sont les neurologues PEISSE <strong>et</strong> WERNICKE qui, à la fin du 19ème siècle, se sont<br />

penchés les premiers sur c<strong>et</strong>te notion. Pour Henry HEAD en 1911, le « schéma corporel » était une<br />

sorte d'intuition du modèle postural de la personne.<br />

Le terme de « schéma corporel » a été réintroduit <strong>et</strong> popularisé par le neuropsychiatre<br />

viennois Paul Ferdinand Schilder entre<br />

1923 <strong>et</strong> 1935 qui le distingua de<br />

« l’image du corps ».<br />

Il désigne sous les termes<br />

« schéma corporel » la représentation<br />

tridimensionnelle <strong>et</strong> auto-construite que<br />

chacun a de son propre corps <strong>et</strong> de ses<br />

différentes parties les unes par rapport<br />

aux autres, que ce corps soit immobile ou<br />

en mouvement dans l'espace. La richesse<br />

du schéma corporel dépend de la diversité<br />

des expériences motrices vécues.<br />

Schilder a travaillé sur les données<br />

neuro<strong>physio</strong>logiques <strong>et</strong> psychanalytiques :<br />

* des douleurs des « membres fantômes<br />

» des amputés (Cf. la sensation<br />

d'avoir mal à une jambe disparue qui<br />

apparaît après une amputation au-delà de<br />

l’âge de 6 ans… voire 2 ans).<br />

* des héminégligences (méconnaissance<br />

d'une partie de son corps ou d’une partie<br />

de l’espace) suite à des lésions siégeant la<br />

plupart du temps dans l’hémisphère<br />

cérébral droit au niveau du lobe pariétal.<br />

* des syndromes de dépersonnalisation<br />

(morcellement du corps, sentiment<br />

d'étrang<strong>et</strong>é).<br />

Ainsi Schilder attribuait ces troubles<br />

à la persistance du schéma corporel<br />

antérieur du patient (la zone amputée y<br />

était encore représentée), mais aussi à son<br />

image du corps (les illusions concernant<br />

la survie de la région perdue sont<br />

nécessaires au maintien d'une image de<br />

soi intacte)…. Voir 2)…<br />

Vers le milieu du 20ème siècle, les<br />

travaux de Babinsky, Lhermitte, Hecaen<br />

Lésion du lobe pariétal <strong>et</strong> schéma corporel :<br />

Une lésion de l’hémisphère cérébral dominant (en<br />

général le gauche) dans la région pariétale<br />

ascendante (ou aire post-centrale) peut entraîner une<br />

perte du schéma corporel (ou asomatognosie) ici<br />

bilatérale. Il s’y associe une trouble de la latéralisation<br />

avec perte de la différenciation droite-gauche, un<br />

trouble de l’écriture ou agraphie <strong>et</strong> un trouble du calcul<br />

ou acalculie. A signaler aussi une astéréognosie c’està-dire<br />

l’impossibilité d’identifier un obj<strong>et</strong> par le tact en<br />

l’absence d’informations visuelles ou auditives.<br />

Une lésion portant sur l’hémisphère cérébral récessif<br />

dans la région pariétale ascendante induit une<br />

héminégligence ou hémiasomatognosie de la moitié<br />

du corps opposée (le suj<strong>et</strong> peut repousser hors du lit une<br />

de ses jambes convaincu qu’elle appartient à une autre<br />

personne !) <strong>et</strong> une astéréognosie seulement<br />

contralatérale.<br />

En cas de tumeur on peut noter des atteintes partielles<br />

avec impossibilité, par exemple, pour le malade de situer<br />

ses membres autrement que par la vue.<br />

Membre-fantôme :<br />

La perte d’un bras ou d’une jambe peut être suivie de<br />

douleurs ou de la sensation d’une présence comme si<br />

le membre n’avait pas disparu.<br />

Un amputé du bras peut ainsi remuer ses doigts<br />

« fantômes » par la pensée. Néanmoins, dans la<br />

durée, le membre fantôme perd de sa longueur <strong>et</strong> les<br />

doigts peuvent rester seuls au niveau de l’épaule.<br />

Ces membres fantômes ne sont pas liés aux<br />

névromes (pelotons de nerfs qui se forment au niveau<br />

de la section) puisque leur résection ne supprime pas<br />

le membre fantôme.<br />

Des cas de membres fantômes sont signalés avant 6<br />

ans (Ronald Melzack, Renée Lacroix)… Certains<br />

auteurs affirment même qu’une absence congénitale<br />

de membre peut induire un membre fantôme comme<br />

s’il n’était pas besoin de l’existence d’une partie de<br />

corps pour « sentir » celle-ci.<br />

Lire « Les membres fantômes » par Ronald Melzack,<br />

« Pour la Science » n° 178 de juin 1992.<br />

<strong>et</strong> Ajuriaguerra vont perm<strong>et</strong>tre de confirmer qu'il existe bien une structure spécifique de la<br />

représentation du corps située dans les lobes pariétaux du cerveau (voir ci-contre).<br />

Jean-Pierre Geslin.<br />

Professeur à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Créteil.<br />

Enseignant en immunopathologie, de 1985 à 2000, à la faculté de Bobigny.<br />

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