Dev psycho et physio complet.pdf - Free

F) Pour compléter … Le stade des opérations concrètes et
La construction du nombre + le stade des opérations
formelleS :
Le stade préopératoire sera suivit du stade des opérations concrètes puis du
stade des opérations formelles se déroulant tous les 2 au delà de 7 ans. Nous les
présenterons néanmoins rapidement afin de nous donner un prétexte pour
aborder la construction du nombre et les stratégies additives et soustractives des
enfants de maternelle.
F1) Le stade des opérations concrètes de 7 à 11 ans :
En psychologie piagétienne, une opération est une action évocable en pensée et
réversible. «Les actions deviennent "opératoires" dès que 2 actions du même genre peuvent
être composées en une 3 ème action et que ces diverses actions peuvent être retournées et
inversées » 36 . Ces opérations sont donc des actions conceptualisées, réversibles 37 et
coordonnées à d’autres. Durant la période précédente, l'enfant ne considérait les opérations
qu'individuellement, il n'arrivait pas à les coordonner. Ces opérations mentales (classer,
sérier…) sont dites concrètes car elles portent sur des objets concrets, réels et manipulables et
non des hypothèses : elles s'appliquent à des situations perceptibles
(l’enfant a besoin d’un apport visuel) ou immédiatement
représentables.
Au cours de ce stade, il y a :
F1a) Acquisition de la notion de réversibilité.
« Par exemple, lorsque Piaget montre 2 boules de pâte à modeler de quantité
identique et qu'avec une il fait un saucisson, l'enfant va dire qu'il n'y a pas
de changement de quantité car la longueur est compensée par l'étroitesse. La
réversibilité implique donc la réciprocité et l'inversion de l'action ».
F1b) Acquisition de la notion de conservation :
L’enfant comprend que les propriétés d’un objet sont immuables malgré les transformations
(conservation). Remarque : malgré le décalage chronologique, afin de justifier la conservation de la
substance (7-8 ans), du poids (9-10 ans) et celles du volume (11-12 ans), les enfants utilisent
rigoureusement les mêmes types d’arguments et les mêmes expressions verbales.
3 types d’arguments sont employés :
L'argument d'identité : ex : " C'est pareil parce qu'on a rien ajouté ni enlevé. ".
L'argument de réversibilité : ex : " on peut refaire la boulette B pour qu'elle redevienne comme la
boulette A".
L'argument de compensation : ex : " C'est pareil parce que B est plus long mais plus mince et que
A est plus court mais plus gros.".
A noter que la conservation des quantités discrètes correspond à la permanence du nombre.
F1c) Acquisition de la notion d’invariant : un nombre est toujours identique à lui-même
Nous étions auparavant, au stade intuitif dans le « Est vrai ce que je perçois »… nous sommes
maintenant, au stade des opérations concrètes, dans le « Est vrai ce que je conclus ».
36
« Maturation et vulnérabilité » par Pierre Ferrari et Olivier Bonnot chez Masson.
37
Réversibilité : c’est le fait qu’une transformation d’un état A en état B puisse être réversible par la pensée.
Jean-Pierre Geslin.
Professeur à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Créteil.
Enseignant en immunopathologie, de 1985 à 2000, à la faculté de Bobigny.
147