Dev psycho et physio complet.pdf - Free
Dev psycho et physio complet.pdf - Free
Dev psycho et physio complet.pdf - Free
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
La stratégie équivalente en comptage verbal<br />
est dite comptage à partir du premier<br />
nombre (dite aussi "counting on" ou "first",<br />
Ashcraft, 1982; Groen & Parkman, 1972).<br />
L'enfant contrôle alors mentalement, <strong>et</strong> non<br />
plus à l'aide de ses doigts, le nombre de pas<br />
dans la chaîne numérique correspondant au<br />
second opérande. Ces stratégies sont en<br />
général d'apparition plus tardive parce<br />
qu'elles requièrent de la part de l'enfant la<br />
capacité à énoncer la chaîne numérique en<br />
débutant à partir de n'importe quel nombre<br />
<strong>et</strong> non plus seulement à partir de 1 (Fuson<br />
1982).<br />
Fuson <strong>et</strong> Kown (1992) ont par ailleurs<br />
rapporté des stratégies de comptage sur les<br />
doigts beaucoup plus sophistiquées chez des<br />
enfants coréens…<br />
La stratégie de comptage verbal la plus sophistiquée s'apparente à la précédente mais consiste à compter<br />
non plus à partir du premier mais du plus grand des deux nombres (dite aussi stratégie min, pour<br />
minimum, Groen & Parkman, 1972). C<strong>et</strong>te stratégie qui simplifie le calcul nécessite une compréhension<br />
intuitive du principe de cardinalité : l'ordre dans lequel sont additionnés les deux nombres n'a pas<br />
d'incidence sur le résultat.<br />
La transition du comptage sur les doigts au comptage verbal est progressive <strong>et</strong> dépend principalement<br />
de la capacité de l'enfant à contrôler mentalement le déroulement du calcul <strong>et</strong> à conserver une trace de<br />
ce qui a déjà été <strong>et</strong> de ce qui reste à compter. En ce qui concerne les stratégies verbales qui supplantent<br />
progressivement le comptage sur les doigts, les enfants d'école maternelle semblent utiliser le plus<br />
fréquemment les stratégies "counting all" <strong>et</strong> "counting on" alors que la stratégie min semble privilégiée<br />
par les enfants de CP <strong>et</strong> CE1 (Ashcraft, 1982; Ashcraft & Fierman, 1982; Groen & Parkman, 1972).<br />
Il est important de noter que ces stratégies ne sont pas enseignées aux enfants mais qu'ils les<br />
découvrent par eux-mêmes (Baroody, 1984a; Groen & Resnick, 1977; Siegler & Jenkins,<br />
1989). Ainsi, lorsque l'enfant entre à l'école primaire, il a déjà une longue expérience de la<br />
pratique de l'addition <strong>et</strong> a développé diverses stratégies.<br />
La récupération directe du résultat en mémoire :<br />
La stratégie la plus efficace, c'est-à-dire la plus rapide <strong>et</strong> la plus sure, est la récupération directe du<br />
résultat en mémoire. L'utilisation récursive des procédures de comptage pour résoudre un même<br />
problème conduirait à une association en mémoire à long terme du problème avec le résultat ... Lorsque<br />
c<strong>et</strong>te association est suffisamment forte, le résultat serait directement activé par la présentation des<br />
opérandes <strong>et</strong> récupéré en mémoire.<br />
Il est à noter que même de très jeunes enfants peuvent utiliser la récupération pour certains problèmes<br />
très faciles (1 + 2). Les doubles (1 + 1, 2 + 2, 3 + 3) ainsi que les problèmes impliquant les plus p<strong>et</strong>its<br />
opérandes sont mémorisés les premiers. La mémorisation précoce des doubles ouvre la voie à des<br />
stratégies de décomposition. Un problème difficile comme 7 + 6 peut être résolu en récupérant le<br />
résultat connu de 6 + 6 <strong>et</strong> en y ajoutant 1. Une autre stratégie courante de décomposition consiste à<br />
passer par 10 (7 + 6 équivaut à 7 + 3 = 10, plus 3, 13). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, <strong>et</strong><br />
comme nous le verrons plus loin, le nombre de résultats pouvant être mémorisés semble relativement<br />
restreint <strong>et</strong> ne concernerait au mieux que les résultats inférieurs à 20… ».<br />
Jean-Pierre Geslin.<br />
Professeur à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Créteil.<br />
Enseignant en immunopathologie, de 1985 à 2000, à la faculté de Bobigny.<br />
153