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Ainsi en début de GS, on constate que plus de la moitié des enfants savent énoncer la comptine
numérique au-delà de 10, un quart d'entre eux la récite jusqu'à 16, certains même au-delà de vingt 42 .
Cela amène Gréco à accorder un certain rôle
au dénombrement 43 dans la mise en place du
concept de nombre.
En 1983, les travaux de Fuson, Secada, Hall (expériences
menées auprès d'enfants âgés entre 4,5 ans et 5,5 ans)
montrent que les activités de comptage 44 ainsi que la
correspondance terme à terme facilitent la mise en place de
la conservation des quantités.
D’où l’intérêt d’actions numériques précoces sur
la construction du nombre chez l’enfant avant le CP. La comptine numérique s’est
trouvée réhabilitée comme outil de dénombrement.
Les travaux de 2 chercheuses américaines R. Gelman et C.R. Gallistel ont été déterminants pour
redonner de l'importance au comptage et au dénombrement dans la construction du nombre.
La connaissance de la chaîne numérique verbale est un préalable indispensable pour la réalisation
d’un comptage correct.
Elles ont isolés 5 principes inhérents à la bonne utilisation de la comptine :
* Le principe de l’ordre (ou de suite) stable : Les mots-nombres sont toujours énoncés dans le
même ordre : la comptine numérique orale est stable... Il faudra, en maternelle, travailler la suite de
nombres à l’oral.
* Le principe d’abstraction : il permet de regrouper des éléments de nature différente dans le but
de les compter. En d’autres termes, on peut dénombrer avec la comptine des collections homogènes
ou hétérogènes…. 4 jetons mais aussi 4 paquets de jetons.
* Le principe d’adéquation unique ou principe de correspondance terme à terme : à chaque
objet (= élément de la collection) correspond 1 mot-nombre et 1 seul de cette comptine.
* Le principe de la non pertinence de l’ordre : l’amorce du comptage à un endroit ou à un autre
de la collection n’a pas d’incidence sur le résultat.
* Le principe cardinal : c’est le dernier mot-nombre qui permet de repérer le nombre d’éléments =
le dernier mot-nombre prononcé représente le nombre total d'éléments. « Ce principe est difficile à
acquérir parce que l'enfant doit accorder une double signification au dernier mot-nombre prononcé » :
« d'une part il n'est qu'un numéro apparié au denier objet que l'enfant dénombre »
et d'autre part l’élève « doit prendre conscience qu'il représente aussi la quantité de l'ensemble des
objets ».
42 La récitation de la comptine numérique sera acquise au moins jusqu’à 3 en PS, au moins jusqu’à 5 en MS
et au moins jusqu’à 10 en GS.
43 Dénombrer une collection, c’est utiliser la comptine numérique ( la suite de mots-nombres) en associant
(oralement ou mentalement) un objet nouveau à chaque mot récité. Pour dénombrer de façon opératoire, il
faut : - pouvoir utiliser une suite de mots-nombres qui soit à la fois stable et conventionnelle, - coordonner
l’énumération des objets de la collection avec celui des mots-nombres de façon à établir une correspondance
terme à terme entre l’ensemble des mots-nombres et l’ensemble des objets. M. Fenichel, juin 2000.
44 Le comptage : on associe une étiquette verbale (un mot) à chaque élément de la collection, et ceci dans un
ordre précis. Le dernier signe émis représente le nombre d' éléments de la quantité ou cardinal.
Jean-Pierre Geslin.
Professeur à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Créteil.
Enseignant en immunopathologie, de 1985 à 2000, à la faculté de Bobigny.
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