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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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<strong>les</strong> critères de sélection, d’organisation et de distributionterritoriale utilisés dans <strong>les</strong> projets clés.Lors des débats sur la structure de distributiondes dépenses de l’APD, des représentants de la sociétécivile ont mis sur le tapis quelques questionsdont il faut tenir compte au moment d’évaluer <strong>les</strong>politiques d’aide 7 :• Quel devrait être le niveau d’aide ?• Quel<strong>les</strong> devraient être leurs priorités ?• Quels procédés devrait-on appliquer pour leurmise en oeuvre?• Comment rendre le processus d’aide plusparticipatif, de sorte à assurer une meilleuregouvernance ?Manque de coordinationAu Maroc, l’APD manque de coordination et d’harmonisation.S’il est vrai qu’il y a une profusiond’agences, de fondations et d’autres structures pourle développement social avec des compétences similaires(entre autres, le ministère de Développementsocial, l’Agence de développement social, <strong>les</strong>Agences de développement <strong>du</strong> nord, <strong>du</strong> sud, de l’estet l’Agence de développement rural), <strong>les</strong> plans et <strong>les</strong>projets de la coopération internationale se chevauchent,ce qui nuit en particulier à l’efficacité de l’aideet à celle <strong>du</strong> développement en général. C’est pourquoia surgi l’idée de créer le « Groupe thématiqued’harmonisation des bâilleurs de fonds », un groupede coordination de l’aide intégrant une douzaine demembres.Cette structure de contrôle a pour objectifsprincipaux de : proposer des voies et des directionspour améliorer l’aide, publier un guide de bonnespratiques à l’usage des partenaires techniques etfinanciers qui opèrent dans le pays et formuler despropositions concrètes au Gouvernement afin d’optimiser<strong>les</strong> mécanismes de coordination de l’aide.Cependant, la place et le rôle réservés à la partie marocainene sont pas clairs, car cette partie semblene pas appartenir à la structure alors qu’elle devraitnaturellement diriger le groupe thématique.En même temps, le ministère de l’Économie etdes finances, en association avec le PNUD et avecle soutien financier de l’Espagne et de la France, aentrepris depuis 2008 d’élaborer une Carte des projetsde développement à travers un système d’informationgéographique. Ce projet prétend être « unebase de données qui assure la gestion intégrée desinformations concernant le développement, [et quipermette] à l’ensemble des partenaires d’accéderà moyen terme à des données complètes et fiab<strong>les</strong>sur <strong>les</strong> interventions réalisées dans le cadre de l’aidepublique au développement, ainsi qu’aux projetsstructuraux de développement au Maroc, offrantainsi une meilleure visibilité à l’aide que reçoit lepays » 8 . Le projet se définit comme étant un outil decommunication, de publication de l’information, detravail en équipe et de coordination.L’impact sur l’é<strong>du</strong>cationLe secteur é<strong>du</strong>catif à la réputation d’accaparer lama<strong>jeu</strong>re partie <strong>du</strong> budget et c’est également le secteurqui bénéficie davantage de la coopération internationaleet de l’APD 9 . Mais alors que <strong>les</strong> résultatsquantitatifs semblent être engagés sur la bonne voie,<strong>du</strong> point de vue qualitatif ils sont extrêmement insuffisants.Les analyses internationa<strong>les</strong> sur l’évaluationdes connaissances scolaires acquises mettent enévidence le faible rendement des élèves marocainsen sciences, en mathématiques et en lecture 10 .Par exemple, le score moyen des élèves marocainsde 4° année d’école en mathématiques a étéde 347 points, très en dessous de la moyenne internationalequi est de 495 points. Pour ce qui est desmathématiques, 61 % des élèves ne possèdent pas<strong>les</strong> compétences minimum établies par le TIMSS.En sciences, la moyenne des points obtenus par <strong>les</strong>élèves marocains a été de 304, chiffre assez inférieurégalement à la moyenne internationale qui est de489 points. Pour ce qui est des sciences, 66 % desélèves ne possèdent pas <strong>les</strong> compétences établiespar le TIMSS.Clairement préoccupé par la situation critiquede l’enseignement, le Gouvernement a décidé delui réserver une place prioritaire dans son agenda.Comme nous l’avons déjà signalé, la mise en oeuvre<strong>du</strong> PU a reçu un budget important. Parmi <strong>les</strong> effetspositifs de cette mise en oeuvre il faut signaler notammentla construction et la restauration de nombreuxétablissements scolaires dans le cadre del’INDH, et la participation de la société civile dans lagestion de l’é<strong>du</strong>cation préscolaire dans <strong>les</strong> régions<strong>les</strong> plus éloignées <strong>du</strong> pays. De plus, on procède àune intro<strong>du</strong>ction progressive des Technologies del’information et de la communication (TIC) dans lapratique é<strong>du</strong>cative. Dans le domaine de l’é<strong>du</strong>cationnon formelle il faut souligner la création d’un départementdédié aux TIC et à l’alphabétisation.Cependant, la réforme lancée par le plan nationald’é<strong>du</strong>cation et de formation a échoué, mettanten évidence diverses faib<strong>les</strong>ses persistantes. Pource qui est <strong>du</strong> PU, la fréquente utilisation <strong>du</strong> français(que toute la population ne domine pas) dans <strong>les</strong>documents techniques des projets <strong>du</strong> PU provoqueune certaine improvisation dans la mise en oeuvredes projets élaborés. Il existe aussi un manque derationalisation dans la gestion des ressources humaineset un manque d’enseignants dans beaucoupd’endroits, ce qui limite l’offre scolaire dans <strong>les</strong> zones<strong>les</strong> plus éloignées. Malgré <strong>les</strong> nombreux plansmis en route, le taux d’analphabétisme reste élevépar rapport à d’autres pays au niveau de développementcomparable, et <strong>les</strong> locaux adaptés aux coursd’alphabétisation sont en nombre insuffisant. Lesentraves économiques et <strong>les</strong> réticences socioculturel<strong>les</strong>concernant la formation des a<strong>du</strong>ltes sontnombreuses, et le contenu des programmes d’alphabétisationn’est pas adapté aux besoins spécifiquesdes différentes régions.ConclusionLes OMD au Maroc sont surtout un slogan lancérégulièrement au moment de rédiger et de publierdes rapports internationaux. Ensuite plus personnen’en parle, ni <strong>les</strong> autorités publiques ni la plupartdes organisations de la société civile. Quoi qu’il ensoit, la capacité des organisations de la société civiled’agir directement face aux donateurs de fonds restefaible. L’aide internationale, pourtant maigre, restemalgré tout un mécanisme de vigilance qui pousse<strong>les</strong> autorités publiques à se contrôler et à répondreaux exigences, ce qui est essentiel quant au principefondamental de la Déclaration de Paris : un développementvéritablement national. n7 Parmi <strong>les</strong> participants aux débats il y avait desorganisations de la société civile (AMSED, OMDH, AMDH,UAF, CARREFOUR, FLDDF, Transparency, UMT) et desprofesseurs d’université : Moussaoui Mohamed, Nadia Cebti,Maati Mounjib, Mustpha Bouhadou, Fatima Chahid, MeriemBenkhouya, Aziz Chaker, Abdellah Saaf, Saad Belghazi,Fillali Meknassi Saad, Khadija Ghamiri, Aicha Dariti, YoussefChiheb, Najia Zirari, Samira El Ghazi, Fatma Outaleb, AzizChaker, Ahmed Bencheich.8 Haut-Commissaire au Plan, op. cit.9 Voir ci-dessus <strong>les</strong> exemp<strong>les</strong> signalant <strong>les</strong> montants des prêtsde la Banque mondiale destinés à soutenir <strong>les</strong> réformes del’é<strong>du</strong>cation, depuis l’alphabétisation jusqu’à l’enseignementsupérieur.10 TIMSS and Progress in International Reading Literacy Study(PIRLS) International Study Center. Voir : .<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 133 Maroc

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