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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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des derniers pays européens en général – à interdirela discrimination de race, origine ethnique, nationalité,genre, orientation sexuelle, âge, handicap,croyances, religion et d’opinion, notamment pouraccéder à l’emploi, l’é<strong>du</strong>cation, <strong>les</strong> soins médicauxou d’autres services ou bénéfices sociaux. Le retardpour approuver cette loi révèle <strong>les</strong> attitudes ancréeschez <strong>les</strong> représentants politiques tchèques vis-à-visde l’égalité des sexes.Discrimination contre <strong>les</strong> immigrants,notamment <strong>les</strong> femmesPendant <strong>les</strong> deux dernières décennies la RépubliqueTchèque a subi un changement important dansle secteur de l’immigration et de l’intégration. Lenombre de citoyens étrangers ainsi que celui despersonnes qui veulent résider dans le pays à longterme ou de façon permanente, s’est accru. Les statistiquesofficiel<strong>les</strong> montrent que 436.116 étrangersont été enregistrés jusqu’au 31 octobre 2009 dont178.223 étaient des femmes 6 . On estime que 30.000étrangers vivent en République Tchèque sans permisde résidence 7 .L’un des problèmes constants signalé par <strong>les</strong>ONG a trait à l’accès des étrangers aux soins médicaux.Selon la législation en vigueur, seuls ceuxayant droit à la résidence permanente ou temporelleet ayant un emploi peuvent accéder au service publicde soins médicaux. D’autres étrangers, y compris <strong>les</strong>travailleurs indépendants, sont obligés de s’assurerauprès des compagnies d’assurances commercia<strong>les</strong>et doivent payer une somme élevée, en un seul versement,pour avoir le droit à une gamme de soinsmédicaux bien plus restreinte. À partir de janvier2010 <strong>les</strong> membres dépendants de la famille, au casd’unification familiale ou d’union de coup<strong>les</strong> mixtes,doivent aussi payer cette somme. Cependant, <strong>les</strong>compagnies d’assurance ne garantissent pas la couvertureet certains étrangers (par ex. <strong>les</strong> personnesâgées, <strong>les</strong> nouveaux nés, <strong>les</strong> femmes enceintes) nesont pas assurés.Ces barrières institutionnel<strong>les</strong> lèsent notamment<strong>les</strong> femmes. Les femmes immigrantes fontface à plusieurs formes de discrimination (genre,ethnie, nationalité, âge, position sociale, niveau é<strong>du</strong>catif,etc.) notamment dans le marché <strong>du</strong> travail maisaussi pour accéder à l’é<strong>du</strong>cation, aux institutions desoins aux enfants et à l’information. Les possibilitésde travail des femmes immigrantes sont limitéesprincipalement au marché <strong>du</strong> travail secondaire (travauxinférieurs, sans formation et mal rémunérés)ou à l’économie informelle (protection des droits<strong>du</strong> travail insuffisante, travaux sans contrat, etc.). Ily a actuellement une tendance marquée à restreindrel’entrée des étrangers, même si cela signifie unediscrimination indirecte des citoyens tchèques demariages mixtes.Racisme et ségrégationEn 2009, dans la banlieue d’Opava, des agresseursinconnus ont lancé des bouteil<strong>les</strong> incendiaires à l’intérieurde la maison d’une famille rom où dormaientplusieurs personnes, y compris des enfants. Aprèsune enquête intense qui a <strong>du</strong>ré plusieurs mois, quatrehommes, tous des sympathisants d’un mouvementd’extrême droite, accusés de tentative d’homicidepour des motifs racistes, ont été emprisonnés. Cecas représente un progrès parce que, à différenced’autres attaques précédentes et probablement enraison de la diffusion massive dans <strong>les</strong> médias, <strong>les</strong>actes ont été typifiés comme tentative d’homicide 8 .La diffusion dans <strong>les</strong> médias peut égalementavoir contribué à la croissance présumée de l’activitécriminelle liée aux extrémistes. D’après le ministèrede l’Intérieur, cette catégorie d’actes a augmenté de10 % (de 169 en 2008 à 186 en 2009). Le nombred’accusés s’est accru de 16 % environ (de 163 en2008 à 189 en 2009). Cependant, cette croissanceapparente peut découler <strong>du</strong> fait que <strong>les</strong> tribunauxsoient plutôt enclins à typifier <strong>les</strong> cas d’agressionscomme étant motivés par le racisme.Selon une enquête ordonnée par le ministèrede l’É<strong>du</strong>cation en 2009, un enfant rom sur quatred’âge scolaire est considéré comme handicapé mentalléger. Suivant l’arrêté <strong>du</strong> Tribunal européen desdroits humains de Strasbourg, <strong>les</strong> anciennes « éco<strong>les</strong>spécia<strong>les</strong> » ont été rebaptisées comme « éco<strong>les</strong>pratiques » mais el<strong>les</strong> n’ont essentiellement aucunedifférence. Les intentions de modification de cet étatde choses se heurtent non seulement aux préjugés,notamment des directeurs, des enseignants et despsychologues, mais aussi à des intérêts purementfinanciers puisque l’é<strong>du</strong>cation spéciale est subventionnée.La ségrégation existe aussi dans <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>primaires norma<strong>les</strong> et certains directeurs admettent,ouvertement, qu’ils n’inscrivent pas d’enfantsroms en raison de la pression exercée par <strong>les</strong> parentsd’enfants non roms qui refusent que leurs enfantsétudient avec des enfants roms. Voilà pourquoi ilexiste des éco<strong>les</strong> « roms » et des éco<strong>les</strong> « tchèques» séparées dans certaines régions.En 2004, le Centre européen des droits des roms(CEDR) a publié une information sur le soupçon del’existence de la stérilisation forcée de femmes romsen République Tchèque ; depuis lors, <strong>les</strong> organisationsde la société civile contrôlent cette question.En 2009 un cas de stérilisation forcée ayant eu lieuen 2007 a été ren<strong>du</strong> public : une femme a été forcéed’accepter la procé<strong>du</strong>re par un assistant social sousmenace de loger ses enfants plus âgés dans un foyerd’accueil.Armes au lieu de développementEn 2009 un nouveau projet de loi sur la coopérationpour le développement a été discuté avec <strong>les</strong> repré-sentants de la plateforme nationale des organisationspour le développement. Alors que cela facilitela transparence de la structure des activités de développement,l’administration des subventions pour lacoopération bilatérale est toujours caractérisée par lemanque de transparence et <strong>les</strong> critères de sélectionpeu clairs. La ré<strong>du</strong>ction des fonds pour le développementest un autre problème sérieux. L’Aide publiqueau développement (APD) a atteint USD 249 millionsen 2008 mais elle est passée à USD 224 millions en2009. Ce ne fut qu’aux dépens d’une chute <strong>du</strong> Pro<strong>du</strong>itnational brut (PNB) que la relation de 0,12 % entrel’APD el le PNB a été maintenue ; le pays ne sera enmesure de répondre à la promesse de l’UE d’augmenterl’Aide publique au développement (APD) à0,33 % <strong>du</strong> PNB en 2015.Une diminution précédente de la pro<strong>du</strong>ctiond’armes a été motivée par le désir de ré<strong>du</strong>ire le commerced’armes, considéré anti-éthique, et l’on s’attendaità une ré<strong>du</strong>ction de presque 90 % jusqu’en1992 avec un programme de reconversion de l’in<strong>du</strong>strie.Après l’établissement d’une RépubliqueTchèque indépendante, le programme a été gra<strong>du</strong>ellementaboli pour des raisons économiques et unefourniture obsolète est fréquemment cédée à despays infestés par des conflits internes, (par exemple :l’Afghanistan et l’Iran), à des pays soupçonnés deréexporter <strong>du</strong> matériel militaire et à des pays ayantdes conflits armés (comme la Géorgie).Les exportations léga<strong>les</strong> d’armes ne sont possib<strong>les</strong>qu’avec le consentement <strong>du</strong> ministère del’In<strong>du</strong>strie et <strong>du</strong> commerce, dépendant des déclarationsd’autres ministères. Dans de nombreux cas,la politique d’exportation d’armes est l’antithèse desobjectifs de la politique extérieure officielle : soutenir<strong>les</strong> droits humains, le développement et l’aidehumanitaire. Dernièrement, le pays a envoyé des armesdans des pays qui violent <strong>les</strong> droits humains demanière impitoyable,dans des régions où <strong>les</strong> armessont ven<strong>du</strong>es aux deux factions des conflits armés(Liban, Israël, Syrie) ou dans des pays où el<strong>les</strong> sontle facteur fondamental pour déclencher le conflit(comme la guerre de l’Ossétie <strong>du</strong> Sud en 2008).Les exportations léga<strong>les</strong> de matériel militaireaugmentent constamment et el<strong>les</strong> ont atteint unplafond sans précédent de EUR 189,6 millions(USD 260,8 millions environ). Vers mi-2009, malgré<strong>les</strong> protestations des ONG tchèques et internationa<strong>les</strong>ainsi que de certaines autorités, le Parlementa approuvé un amendement à la loi de commerceextérieur qui diminue <strong>les</strong> droits de contrôle desautorités sur <strong>les</strong> exportations d’armes et qui permetaux entreprises non autorisées de négocier destransactions d’armements. Suivant František Janda,d’Amnesty International, <strong>les</strong> exportations d’armestchèques autorisées sont faites « sans aucune transparence» 9 . n6 Office tchèque des statistiques, Foreigners: by type ofresidence, sex and citizenship, 31 octobre 2009. Disponib<strong>les</strong>ur : .7 Office tchèque des statistiques, Foreigners in the CR 2008.Annual Report (Praga: Scientia, 2008).8 Ministère de l‘Intérieur, “Problematika extremismu na územíCR v roce 2009” (La problématique de l’extrémisme en RC en2009). Disponible sur : .9 Markéta Hulpachová, “Arms export law raises concern”,The Prague Post, 21 mai 2009. Disponible sur : .<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 159 République tchèque

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