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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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possible que grâce à une soigneuse ré<strong>du</strong>ction desdépenses dans le secteur social, ce qui, dans le cascontraire, pourrait donner lieu à des commotionsmicroéconomiques.Outre <strong>les</strong> pressions économiques, certains payssubissent aussi des coups <strong>du</strong>rs contre le développementhumain et la stabilité socioéconomique,en raison de la restriction des politiques internesnécessaires pour prendre des mesures décisives.Bien que <strong>les</strong> économies avancées et <strong>les</strong> émergentesdisposent d’une certaine marge de manoeuvre, denombreuses économies en développement font faceau double obstacle des déficits gouvernementauxet des comptes courants, en conséquence de quoileur environnement politique et fiscal s’est ré<strong>du</strong>it. Àun moment où des politiques contre cycliques devraientêtre mises en <strong>jeu</strong>, avec des objectif précis eten étendant <strong>les</strong> dépenses gouvernementa<strong>les</strong> dans <strong>les</strong>ecteur social, ces pays se voient forcés de prendrele chemin opposé.Tous <strong>les</strong> pays devraient être capab<strong>les</strong> d’intro<strong>du</strong>iredes politiques contre cycliques avec l’aide internationale,afin de renverser <strong>les</strong> tendances de la demandeinsuffisante et de l’augmentation <strong>du</strong> chômage. Pourcela, il est impératif qu’il existe des facilités spécia<strong>les</strong>pour des prêts dans des conditions favorab<strong>les</strong>. Desdocuments récents <strong>du</strong> FMI et de la Banque mondia<strong>les</strong>emblent reconnaître et valoriser <strong>les</strong> leçons des crisesprécédentes et des politiques d’ajustement structurelqui <strong>les</strong> ont suivies ; cependant, on écoute encoredes voix qui disent qu’il faut maintenir des politiquesmacroéconomiques « prudentes ». C’est pourquoi lapremière question que l’on se pose est de savoir si <strong>les</strong>pays en développement sont en mesure de « faire face» à la dotation budgétaire nécessaire pour promouvoirla sécurité sociale aussi bien pour <strong>les</strong> hommes quepour <strong>les</strong> femmes.Un nouvel accord social est nécessaireIl y a un besoin impérieux d’allouer, de rationaliser etde dépenser <strong>les</strong> ressources nécessaires à une protectionsociale de façon plus efficace. Actuellement<strong>les</strong> tentatives pertinentes sont toujours fragmentéeset mal orientées en ce qui concerne la programmation,<strong>les</strong> objectifs stratégiques et <strong>les</strong> façons de <strong>les</strong>exécuter. Il sera nécessaire de réaliser des dépensesbudgétaires à grande échelle et à long terme, en plusd’obtenir le soutien des donateurs, pour que <strong>les</strong> projetsde protection sociale parviennent à ceux qui sesont appauvris en raison de la crise. Les en<strong>jeu</strong>x systémiquessont divers, et sont en rapport avec le besoind’intégration de la sécurité sociale aux exigences dela réforme démocratique et sociale. Un réajustementgénéral des systèmes économiques est nécessaire.Il faut tenir compte des points suivants :• La stabilisation de l’emploi.• L’équilibre entre <strong>les</strong> secteurs privé et public.• L’extension de la couverture des systèmes desécurité sociale de base tant dans le secteurprivé que dans le secteur public.• De nouveaux rapports de travail visant à réincorporerun équilibre de pouvoirs adéquat entrele capital le travail.• L’équité à l’accès et à la distribution des ressourcespour le développement social.La protection sociale ne peut rester isolée et déconnectéede la lutte de la société pour le renouvellementdémocratique. Les exigences pour y parvenir doiventêtre tissées avec l’installation démocratique de l’économiepolitique des nations ainsi qu’avec leur potentieldémocratique. Ce genre d’économie politiquerequiert un Nouvel accord fermement basé sur unnouveau contrat social-démocrate allant au-delà <strong>du</strong>rêve de Franklin D. Roosevelt, qui était de sauver lecapitalisme de la dépression de 1929. Il est clair queRoosevelt n’a pas été élu grâce à son programme <strong>du</strong>« New Deal » et que lorsqu’il a assumé la présidencedes États-Unis il n’avait pas l’intention de mettre enœuvre <strong>les</strong> politiques en rapport avec ce nouvel accord.Il s’est vu forcé de le faire sous la pression et lamenace d’émeutes massives qui faisaient écho auxsignaux révélateurs d’une crise prédite à de nombreusesreprises par <strong>les</strong> détracteurs <strong>du</strong> système. Ils’agissait évidemment d’un choix entre accorder desréformes et des concessions depuis le sommet oucourir le risque d’une explosion sociale potentiellementincontrôlable venant de la base.Même si le « New Deal » de Roosevelt a réussià apaiser un peu <strong>les</strong> esprits grâce à la créationd’emplois pour la réalisation d’énormes projets detravaux publics, il a été tout à fait insuffisant pourassurer la survie à long terme d’un système dont lalogique motrice commençait à manquer de motivationsdémocratiques. C’est la II ème Guerre mondiale 5qui a réellement réussi à sortir <strong>les</strong> États-Unis de laGrande dépression. C’est à dire que c´est la pro<strong>du</strong>ctiongénérée par une guerre qui a tué des millions depersonnes et a représenté des milliards de dollars debénéfices pour <strong>les</strong> entreprises qui a « sauvé » le capitalismedes États-Unis et l’a transformé en pionnierde l’économie <strong>du</strong> marché mondial.Le rôle de la sécurité socialeDans un futur probable, la protection sociale seratoujours une série de mesures palliatives fragmentées,sans coordination, mal orientées et toujoursréactives, déjà insuffisantes pour relever <strong>les</strong> en<strong>jeu</strong>xà long terme <strong>du</strong> capitalisme néolibéral. La situationexige de repenser profondément <strong>les</strong> principes, ainsique <strong>les</strong> politiques sous-jacentes de notre contrat so-5 Chalmers Johnson, Going Bankrupt: The US’s GreatestThreat Asia Times Online, 24 janvier 2008. Disponible sur :.cial hérité et <strong>du</strong> paradigme politique et économiquequi inspire sa conception et son architecture. Il estnécessaire de recommencer à zéro et de repenser<strong>les</strong> fonctions adéquates de tous <strong>les</strong> secteurs quicomposent l’économie : l’état, la société civile, lacitoyenneté et l’environnement.L’accord complexe – et en grande mesure tacite– entre un état démocratique, un marché social etune société non hégémonique, doit fournir la sécuritésociale suffisante pour autonomiser <strong>les</strong> citoyenset citoyennes de façon à ce qu’ils puissent évoluerdans une économie politique dynamique utile pourtous ceux qui composent une société. Cependantil existe une situation qui empire et qui a défié <strong>les</strong>explications traditionnel<strong>les</strong> des apologistes <strong>du</strong> capitalismenéolibéral. Les programmes de pensions et<strong>les</strong> opportunités d’emploi fiab<strong>les</strong> disparaissent dansla jungle de l’économie de marché déréglée, et parallélement<strong>les</strong> conditions sanitaires de la plupart descitoyens se détériorent sans aucun signe que la récupérationatten<strong>du</strong>e avec tant d’impatience apportedes changements positifs. Le salaire réel stagne toujours,l’inégalité des revenus et de la richesse atteintdes niveaux jamais vus auparavant et de plus en plusde famil<strong>les</strong> passent en dessous <strong>du</strong> seuil de la classemoyenne. La situation exige un accord totalementneuf, réalisé avec l’objectif de renouveler l’économiemoribonde <strong>du</strong> marché néolibéral.Cette nouvelle économie sociale de marchédevra réajuster l’équilibre de pouvoir entre le capitalet le travail, l’état et la société, le milieu rural eturbain, le nord et le sud, le centre et la périphérie. Ilfaudra élaborer un contrat social qui encouragera lacroissance à long terme et la prospérité partagée partous en plus de fournir un soutien aux indivi<strong>du</strong>s etaux famil<strong>les</strong>, non pas en tant qu’employés mais entant que citoyens. Il faudra également réaliser despropositions politiques concrètes concernant <strong>les</strong>soins de santé accessib<strong>les</strong> à tous, la propriété desactifs d’accès général, la sécurité des pensions etl’é<strong>du</strong>cation permanente.Les besoins humains d’abordUn jour <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> <strong>du</strong> monde se rendront compteque tant d’instabilité économique et de misère pourla plupart des membres de nos sociétés sont <strong>du</strong>esau capitalisme en soi, et non pas à tel ou tel indivi<strong>du</strong>ou à un parti malhonnête ou corrompu. Cependant,beaucoup continuent de s’accrocher, sans trop deréalisme, aux illusions de l’efficacité des différentsplans de relance essayant de sauver le capitalisme desa propre logique autodestructrice. Dans un certainsens il ne pourrait pas en être autrement en raison<strong>du</strong> déséquilibre des forces socia<strong>les</strong> qui luttent pourla redéfinition démocratique de l’avenir de l’humanité.Malgré l’augmentation de la pression des forcespopulaires pour le changement, el<strong>les</strong> ne sont pasencore suffisamment fortes pour y parvenir.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>15La crise économique : l’heure est à l’exécution d’un nouvel accord social

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