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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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des fil<strong>les</strong> 6 . Les statistiques officiel<strong>les</strong> montrent quele nombre d’éco<strong>les</strong> est de 14.632 mais 20 % d’entreel<strong>les</strong> ont été fermées ou sont des constructions précaires.Il y a plus de 100 élèves par classe.Les travailleurs de l’é<strong>du</strong>cation représentent54 % de l’appareil administratif de l’État ; cependant,<strong>les</strong> rapports statistiques montrent que 78,8 % desdirecteurs d’éco<strong>les</strong> ne possèdent pas de formationuniversitaire et que 4,4 % ne possède aucune qualificationscolaire. Selon le recensement é<strong>du</strong>catif de2003, <strong>les</strong> femmes représentent 17,5 % <strong>du</strong> total desenseignants dans le primaire. Le revenu d’un enseignantavec formation universitaire ne dépasse pasUSD 150 par mois, l’obligeant à rechercher d’autresemplois pour améliorer son niveau de vie.Le Gouvernement affirme qu’il destine 17 %<strong>du</strong> budget général au secteur de l’é<strong>du</strong>cation, alorsque <strong>les</strong> dépenses dans le secteur de la défense et lasécurité dépassent 26 %.SantéD’après un rapport officiel <strong>du</strong> ministère de la Santé,l’accomplissement des buts fixés dans <strong>les</strong> OMD en cequi concerne la santé parait très lointain.Le rapport signale que le budget destiné au secteurde la santé diminue, ce qui entraîne une diminutionde la couverture en matière de santé pour <strong>les</strong>populations <strong>les</strong> plus vulnérab<strong>les</strong>. Selon le document,il n’y a pas de critères spécifiques en ce qui concernel’infrastructure, <strong>les</strong> fonctionnaires, <strong>les</strong> services, <strong>les</strong>médicaments, <strong>les</strong> équipements et <strong>les</strong> dépenses defonctionnement. Le nombre de lits dans <strong>les</strong> hôpitauxet <strong>les</strong> centres de santé ne dépasse pas 14.000, c’est àdire un lit pour 1600 personnes. Il y a 7300 médecins,à peine 1 pour 3000 habitants. Les bénéficiaires desservices de santé ne sont pas satisfaits <strong>du</strong> service et<strong>les</strong> prestataires de service ne sont pas satisfaits <strong>du</strong>ministère en raison des bas salaires, <strong>du</strong> manque destimulation et des mauvaises conditions de travail.Par ailleurs le Yémen se trouve parmi <strong>les</strong> payssouffrant de la plus grande pénurie d’eau <strong>du</strong> monde– avec seulement 125 mètres cubes disponib<strong>les</strong> parhabitant par an – et ses réserves souterraines s’épuisentrapidement. Selon des rapports parlementaires,la contamination de l’eau est la source principalede maladies et d’épidémies qui touchent 75 % de lapopulation. Une étude de la Banque mondiale montreque <strong>les</strong> problèmes d’eau s’aggravent dans le milieurural où vit 81 % de la population 7 . Trente quatre pourcent des habitants <strong>du</strong> Yémen boivent de l’eau sanstraitement, de puits et de sources sans protection,de petites citernes, de réservoirs mobi<strong>les</strong> et des eauxsuperficiel<strong>les</strong>. Soixante pour cent de la population vitdans des zones infestées par le paludisme.6 Organisme central <strong>du</strong> recensement, op. cit.7 « La Guerre de l’eau au Yémen », Yemen Times, le12 aout 2009. Disponible sur : .Travail et protection socialeLa constitution et <strong>les</strong> lois <strong>du</strong> travail et <strong>du</strong> service civils’alignent sur <strong>les</strong> conventions internationa<strong>les</strong> garantissantà chaque citoyen le droit naturel au travail et ledroit à un niveau de vie digne grâce à un salaire juste.Cependant, pendant <strong>les</strong> dernières années, <strong>les</strong> politiquespubliques se sont éloignées de ce principe. Lasécurité sociale couvre tous <strong>les</strong> fonctionnaires gouvernementauxmais seulement 70.000 travailleurs<strong>du</strong> secteur privé en conséquence de quoi plus de 4millions de personnes de la population économiquementactive se trouvent sans couverture sociale.Jusqu’à présent il n’existe pas d’assurance maladie.L’augmentation de la pauvreté a déterminé queplus de 500.000 enfants de 6 à 14 ans désertent <strong>les</strong>ecteur scolaire et que la plupart d’entre eux aidentleurs parents dans <strong>les</strong> tâches d’agriculture et de pâturage.D’autres vivent de la mendicité ou sont transportésillégalement dans <strong>les</strong> pays voisins pour <strong>les</strong>faire mendier ou <strong>les</strong> employer comme domestiques.Effets des accords commerciauxEn 1985 le Yémen a complètement libéralisé soncommerce suivant <strong>les</strong> indications <strong>du</strong> Fonds monétaireinternational et de la Banque mondiale. Le Yémena alors diminué ses tarifs douaniers – à un minimumde 5 % et un maximum de 25 % – lésant la compétitivitédes pro<strong>du</strong>its nationaux face aux importations.Le commerce agricole est en déficit permanent, enconséquence de quoi le pays doit recourir aux importationspour couvrir <strong>les</strong> besoins alimentaires dela population. Les importations d’aliments représentent33 % <strong>du</strong> total des importations et sont une lourdecharge pour la balance commerciale et la balance depaiements.Le secteur in<strong>du</strong>striel qui se caractérise par sagrande faib<strong>les</strong>se et par le manque de fermeté dansl’intégration aux deux niveaux, vertical et horizontal,continue d’avoir une participation marginale dansla formation de la pro<strong>du</strong>ction nationale et dans l’occupationde la main d’œuvre. L’in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> Yémenfonde sa pro<strong>du</strong>ction in<strong>du</strong>strielle sur l’importation dematière première et intermédiaire. Malgré cette situation,le pays aspire à entrer dans l’Organisation mondiale<strong>du</strong> commerce fin 2010, en dépit d’être considérépar l’organisation comme non qualifié pour le faire.Le rôle des organisations de la sociétécivileSelon <strong>les</strong> données <strong>du</strong> ministère des Affaires socia<strong>les</strong>et <strong>du</strong> travail, il y a presque 7000 organisations civi<strong>les</strong>: plus de 75 % d’el<strong>les</strong> se consacrent à la charité,distribuent de l’aide et pourvoient différents servicesaux famil<strong>les</strong> pauvres. Le nombre d’organisationsconsacrées aux droits de l’Homme est faible et, deplus, el<strong>les</strong> travaillent en relation avec <strong>les</strong> droits del’Homme en général. C’est ainsi que la même organisationplaide pour <strong>les</strong> droits de la femme, des enfants,pour <strong>les</strong> droits civils, politiques et économiques.En dépit de cela, de nombreux cyc<strong>les</strong> de formationont été organisés sous forme de stages,conférences, activités et discussions sur différentsproblèmes dans le domaine des droits de l’homme.Les organisations de la société civile ont aussi établides alliances et des réseaux dans le but d’encourageret de faire pression afin d’améliorer certains aspectsde la vie politique, civile, sociale, économique et intellectuelle<strong>du</strong> pays.Bien que leurs actions n’aient pas eu une granderépercussion publique – étant circonscrites aux secteursintellectuels – el<strong>les</strong> ont influé sur <strong>les</strong> centres dedécision de l’État, tels que le parlement et le Gouvernementcentral qui ont commencé à exposer et discutercertains problèmes dénoncés par la société civile.De grands changements ne se sont pas pro<strong>du</strong>its,mais certains pas ont été faits en ce qui concerne <strong>les</strong>femmes et <strong>les</strong> enfants, <strong>les</strong> personnes handicapéeset la promulgation de lois sur la transparence et lecombat contre la corruption.ConclusionsLe Yémen devrait prendre des mesures urgentes visantà modifier radicalement sa forme de pro<strong>du</strong>ctionet de distribution de la richesse s’il veut atteindre undéveloppement <strong>du</strong>rable et commencer à s’approcherdes buts fixés par <strong>les</strong> OMD. Pour cela le rôlede l’État est fondamental. Certains experts économiquesont conseillé aux autorités <strong>du</strong> Yémen, d’unepart de ré<strong>du</strong>ire progressivement la dépendance <strong>du</strong>pays des revenus pétroliers – entre 10 % et 12 % – etd’autre part de diversifier <strong>les</strong> sources de revenusvers d’autres secteurs, avec une participation noninférieure à 10 %.Il est donc essentiel de diversifier la pro<strong>du</strong>ctionagricole en évaluant et contrôlant <strong>les</strong> effets surl’environnement, le plus important d’entre eux étantl’épuisement des faib<strong>les</strong> réserves d’eau douce. Cettestimulation de l’agriculture n’est pas réalisable si onne protège pas d’abord, par des mesures fisca<strong>les</strong>,<strong>les</strong> pro<strong>du</strong>cteurs nationaux pour qu’ils puissent êtrecompétitifs dans <strong>les</strong> mêmes conditions en relationaux importations.Parallèlement, il faut appliquer des politiques degenre plus soutenues visant à une intégration réelledes femmes dans <strong>les</strong> secteurs de l’é<strong>du</strong>cation, de lapolitique et de l’économie <strong>du</strong> pays. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 183 Yémen

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