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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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Les femmes qui se voient exclues des processuséconomiques et politiques, continuent avec leursrô<strong>les</strong> traditionnels dans la société et reçoivent deplein fouet l’impact pro<strong>du</strong>it par l’irréfléchie et hasardeusetransition d’une société totalitaire (avec uneplanification centralisée et une économie rigide) àune économie de marché basée sur la démocratie.Il n’existe aucun organe représentatif de lafemme, ni groupe parlementaire, ni de conseillers enquestions liées au genre en Arménie. De manière exceptionnelle,une vice-ministre a été nommée au ministèrede la Sécurité sociale en 2002 pour coordonner<strong>les</strong> activités destinées à aborder <strong>les</strong> questions dela femme. Cependant, elle a été rapidement évincéede son poste et une autre femme a été nommée à saplace puis remerciée à son tour. De nos jours, <strong>les</strong> problèmesde la femme sont traités par le Départementde la femme et de l’enfance créé en 1997 au sein <strong>du</strong>ministère de la Sécurité sociale, ainsi que dans laDivision <strong>du</strong> ministère de la Santé pour la protectionde la santé de la mère et de ses enfants.Cette absence d’entités efficaces pour traiter <strong>les</strong>questions de genre se reflète dans <strong>les</strong> rapports <strong>du</strong>pays à propos de ses engagements internationaux.L’Arménie a été l’un des 191 pays à avoir signé laDéclaration <strong>du</strong> Millénaire. Le respect et l’engagementpour l’égalité des sexes ainsi que l’autonomisationde la femme sont reconnus comme des Objectifs <strong>du</strong>millénaire pour le développement (OMD) : « Objectif3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisationde la femme. Éliminer <strong>les</strong> inégalités entre <strong>les</strong>sexes dans l’enseignement primaire et secondaire,de préférence pour 2005 et à tous <strong>les</strong> niveaux del’enseignement pour 2015 » .En 2005, l’Arménie a publié son premier rapportintermédiaire sur l’accomplissement des OMD. Ilétait clair que <strong>les</strong> politiques étaient étroitement adaptéesà la situation <strong>du</strong> pays, fixant des objectifs plussoup<strong>les</strong> que ceux accordés au niveau mondial.Ce rapport a été réalisé grâce au travail conjoint<strong>du</strong> Gouvernement, de la société civile, des organisationsinternationa<strong>les</strong> et des organisations des NationsUnies en Arménie.Le rôle de la société civileSuite à la Conférence de Pékin en septembre 1995,<strong>les</strong> organisations de femmes déjà présentes en Arméniesont devenues plus actives et de nouvel<strong>les</strong> sesont formées depuis. De plus, plusieurs organisationsinternationa<strong>les</strong>, dont le PNUD, Programme desNations Unies pour le développement et l’Organisationpour la sécurité et la coopération européenne,ont commencé des enquêtes sur l’équité de genre.Ces organisations, conjointement avec trois autresdonateurs internationaux, ont octroyé de nombreusesbourses à des ONG de femmes, permettant de <strong>les</strong>encourager et de <strong>les</strong> renforcer.Un des principaux objectifs de ces groupes a étél’autonomisation des femmes, qui constitue l’idéeunificatrice au-delà de la diversité des champs d’activitésspécifiques de chacun. Depuis le début, cesgroupes ont promu <strong>les</strong> droits civils des femmes ouse sont organisés pour aborder <strong>les</strong> problèmes sociauxqui <strong>les</strong> affectent. Ils ont déployé de gros effortsen faveur des droits de la femme, <strong>du</strong> leadership et<strong>du</strong> combat contre la violence de genre et de la traitedes femmes.Réussites et échecsLe Gouvernement a élaboré des plans et a créé desorganismes pour promouvoir l’équité de genre. Cependant,le manque de ressources financières, quia déterminé quelques erreurs d’implémentation, etle manque de conscientisation de la population ontempêché l’obtention des résultats atten<strong>du</strong>s.Dans le cadre de l’implémentation <strong>du</strong> Plan d’Actionde Pékin en 1997, le Premier ministre a émis undécret pour la création d’un Comité mettant en œuvre leProgramme de développement des politiques de genre1998-2000. Ce programme sur trois ans était destiné àaméliorer la situation de la femme mais il n’a jamais étémis en pratique par manque de financement. En 2000,le Conseil de la Femme, un organe consultatif volontairea été créé sous le mandat <strong>du</strong> Premier ministre. Ila été ensuite aboli par son successeur.La réussite la plus importante a été l’adoption<strong>du</strong> “Plan national d’action 2004-2010 de la Républiqued’Arménie pour améliorer la situation de laFemme et renforcer son rôle dans la société”. Ce plandéfinit <strong>les</strong> principes, priorités et objectifs clés de lapolitique publique pour s’attaquer aux sujets liés à lafemme. Il se base sur <strong>les</strong> dispositions pertinentes dela Constitution et il est orienté vers la mise en œuvrede la Convention des Nations Unies sur l’Éliminationde toute forme de violence à l’égard des femmes et<strong>les</strong> recommandations de la 4 ème Conférence de Pékin.Son mandat couvre également <strong>les</strong> documents <strong>du</strong>Comité directif <strong>du</strong> Conseil de l’europe pour l’égalitéentre femmes et hommes, <strong>les</strong> ODM et <strong>les</strong> compromisde la République arménienne avec d’autres instrumentsinternationaux.Le plan d’action comprend sept sections relativesà :• Garantir l’égalité des droits et opportunités entrefemmes et hommes pour la prise de décisionset dans la sphère politique et sociale.• Améliorer la condition sociale et économiquede la femme.• Améliorer le secteur é<strong>du</strong>catif.• Améliorer la santé de la femme.• Eliminer la violence à l’encontre des femmes.• Examiner le rôle des médias et des institutionsculturel<strong>les</strong> dans la présentation des rapportssur <strong>les</strong> sujets liés à la femme et la constructiond‘un modèle de la féminité• Réformer <strong>les</strong> institutions.Plusieurs brochures d’information ont été publiéesafin de clarifier certains de ces points. Une des brochurescontenait <strong>les</strong> conclusions et <strong>les</strong> recommandationsd’une étude sur la violence de genre, y comprisdes données statistiques ventilées par genre. Durantla dernière décennie, plusieurs organismes ont étécréés pour aborder des sujets sociaux, de santéet d’emploi, y compris l’Institut de l’ombudsmaninauguré en 2004. Toutefois, ils ont manqué d’unfinancement adéquat ou ils n’avaient pas le pouvoirde développer ou de soutenir des politiques efficacespour pouvoir surmonter <strong>les</strong> inégalités entre <strong>les</strong> sexeset établir des droits et des opportunités égaux pour<strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> hommes. D’autres obstac<strong>les</strong> sesont présentés en raison <strong>du</strong> manque de coordinationdes différents indivi<strong>du</strong>s et organismes impliqués. Lefaible niveau de sensibilisation <strong>du</strong> public face à cesquestions doit également être pris en compte.En 2006, le PNUD a publié une brochure surl’Égalité des sexes et un Bulletin électronique sur legenre et le changement (BEGC). La brochure avaitpour objectif de fournir une information généra<strong>les</strong>ur <strong>les</strong> sujets liés au genre, <strong>les</strong> cadres nationaux etinternationaux et <strong>les</strong> mécanismes de protection et depromotion des droits de la femme. Elle était destinéeaux décideurs <strong>du</strong> Gouvernement aux niveaux centralet local, aux organisations de la société civile, auxdéfenseurs des droits de la femme, aux chercheursainsi qu’à toute personne cherchant une informationbasique sur l’égalité des droits.Trafic de femmesDes femmes et des fil<strong>les</strong> sont victimes de la traite depersonnes vers <strong>les</strong> Émirats arabes et la Turquie pourêtre soumises à l’exploitation sexuelle commercialeet des arméniens, hommes ou femmes, sont envoyésen Russie aux travaux forcés 4 .En octobre 2002, une Commission sur la Traitedes femmes a été créée, à laquelle ont participé <strong>les</strong>représentants de tous <strong>les</strong> ministères et organismesintéressés ainsi que <strong>les</strong> ONG.La Commission a élaboré le concept de luttecontre la traite des personnes et a créé un Pland’action national pour la période 2004-2006 et unautre pour 2007-2009. Ces plans couvrent tous<strong>les</strong> aspects relatifs à la traite de personnes, telsque l’amélioration de la législation s’y afférant, larecherche et la portée de ces sujets, l’adoption demesures préventives, la diffusion de l’information etl’assistance aux victimes. Cependant, tout comme<strong>les</strong> autres organismes déjà mentionnés, la Commissionn’a pas compté avec l’autorité et le financementnécessaire pour mettre en place ces politiques demanière efficace. La Police Nationale a égalementétabli en juin 2005, un Département de lutte contre latraite des personnes.ConclusionsL’utilisation de la libération féminine comme outil depropagande politique <strong>du</strong>rant l’ère communiste a ététrès effective. De nos jours, il est habituel en Arméniede considérer que l’équité était instaurée depuis longtemps.C’est uniquement à partir de l’enseignementdes femmes à propos de l’importance de la démocratiequ’el<strong>les</strong> ont commencé à comprendre l’importancede l’activisme pour combattre la « discriminationocculte » et le manque de mécanismes pour mettre<strong>les</strong> lois en vigueur. Les académiques féministes et <strong>les</strong>activistes devraient s’unir pour orienter leurs actionsvers la situation des femmes arméniennes et établirune véritable équité de genre. n4 Voir, par exemple, Département d’État des États-Unis,Trafficking in Persons Report, Washington, DC, 2009. Deplus, selon des chiffres officiels, en 2009, 60 trafiquants depersonnes ont été officiellement identifiés, ce qui représentele double par rapport à l’année précédente.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>65Arménie

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