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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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égional remarque que « depuis 1992 l´architecturefinancière de l´après-guerre combine des politiques dereconstruction expansionnistes et des politiques monétairesrestrictives, laissant une faible marge fiscalepour le développement socioéconomique ». La conclusionprincipale, c’est que pour répondre aux prioritésde ré<strong>du</strong>ction de la pauvreté et de la discrimination, « undéveloppement fondé sur <strong>les</strong> droits est nécessaire ».Le cas <strong>du</strong> Guatemala démontre, d’après l’avis des watcherslocaux, que « bien que la coopération internationaleait contribué à combattre certains problèmessociaux, elle n’a pas attaqué <strong>les</strong> problèmes structurelsqui se manifestent fondamentalement dans l’inégalitéde la distribution de la richesse et <strong>du</strong> revenu. Ainsi,son impact a été très faible, particulièrement en cequi concerne la stratégie de ré<strong>du</strong>ction de la pauvreté,l’agenda de la paix et la réalisation des OMD.Cela empêche donc le combat effectif contre lafamine qui continue à constituer une violation systématiquedes droits humains dans le pays ».Au Cameroun <strong>les</strong> watchers se sont unis à d’autresorganisations de la société civile pour réclamer unegestion plus efficace de l’aide internationale, mieuxcoordonnée, qui implique <strong>les</strong> citoyens et prenne encompte le genre. Et il en est de même au Maroc qui estconfronté, alors que l’APD est « faible », à de gravesproblèmes de mise en œuvre en raison <strong>du</strong> manqued’efforts concertés entre le Gouvernement et <strong>les</strong> organisationsde la société civile, particulièrement dans ledomaine prioritaire de l’é<strong>du</strong>cation.Une accélération plus nette dans l’avancée vers<strong>les</strong> OMD répondant au souhait émis par <strong>les</strong> organisationsinternationa<strong>les</strong> semble très peu probable, si l’ontient compte <strong>du</strong> fait qu’en dépit de toutes <strong>les</strong> évidencesqui prouvent qu’elle est plus que nécessaire, l’aide audéveloppement n’a pratiquement pas augmenté surla dernière décennie et elle pourrait bien se ré<strong>du</strong>ire enraison de la crise. Ainsi, en Allemagne, pendant que lachancelière Angela Merkel insiste sur le fait que « nousassumons notre engagement et nous restons engagésdans la réalisation des Objectifs <strong>du</strong> millénaire pour ledéveloppement en Afrique » comme une « responsabilitémorale », le ministre <strong>du</strong> Développement, DirkNiebel, commente que « ce serait impossible pour nousd’atteindre le pourcentage de 0,51% d’APD en un anseulement » comme l’avait promis l’UE. Les contributionsde l’Allemagne à l’APD en 2009 ont représentéUSD 2 millions de moins qu’en 2008.L’Aide au développement a diminué également enPologne, si petite pourtant au départ, de même qu’enEspagne, renversant la tendance récente à sa croissance.Étant donné la crise financière, la promesse faitepar le Portugal de maintenir le niveau de son aide estremise en question par <strong>les</strong> watchers locaux. La Bulgariea elle aussi <strong>du</strong> mal à attreindre <strong>les</strong> objectifs et à assurerla qualité de son aide. La situation est encore bienpire en Italie, qui avait pourtant présidé le G8 l’annéedernière, où le Gouvernement a décrété le « démantèlement» de sa coopération au développement. Certainspays, comme Malte, qui a montré des chiffres positifs,sont présentés par <strong>les</strong> watchers locaux comme étantengagés dans une comptabilité créative où à l’APDqu’ils justifient se greffent des ressources dépenséesau niveau local destinées à aider <strong>les</strong> migrants et <strong>les</strong>réfugiés. D’autre pays, comme la Slovénie, n’ont pasde « stratégie de coopération pour le développementni de système pour évaluer l’efficacité de l’aide ». Etpar-dessus tout, « il sera difficile que la Slovénie puissemaintenir ses engagements dans le contexte actueloù <strong>les</strong> compressions budgétaires se pro<strong>du</strong>isent danspresque tous <strong>les</strong> secteurs ».La Finlande semble être une des rares exceptions,puisque le nouveau Programme des politiques de développementa apporté un changement remarquable.Cependant, <strong>les</strong> watchers de la Finlande signalent encoreque « l’approche de la Finlande sur le développementsocial et <strong>les</strong> droits sociaux s’est affaiblie » sans parler<strong>du</strong> risque de voir <strong>les</strong> engagements pour le maintien <strong>du</strong>pourcentage déboucher à nouveau sur une diminutiondes chiffres absolus à cause de la crise économique.Les meilleurs résultats rapportés dans ce sens sontceux de la Suisse où, suite aux nombreuses campagnespubliques réalisées, le Gouvernement a finalement présentéen juin 2010 une proposition en vue d’augmenterl’APD suisse.La coopération Sud-Sud est la source de bien desespoirs dans ce contexte, où <strong>les</strong> économies émergentessont considérées comme de nouveaux marchésalternatifs et aussi comme de nouvel<strong>les</strong> sources d’aide.Néanmoins, <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> Inde signale son comportementen tant que donateur « d’imposer aux pays récepteurs<strong>les</strong> mêmes conditions qu’elle refuse d’accepteren tant que récepteur, notamment, l’obligation d’utiliser<strong>les</strong> fonds assignés pour acheter des biens et servicesindiens ».Étant donné que l’aide extérieure peut, dans lemeilleur des cas, compléter <strong>les</strong> efforts nationaux destinésà obtenir une dignité élémentaire pour tous, ainsique le requièrent <strong>les</strong> OMD et <strong>les</strong> obligations des droitshumains de tous <strong>les</strong> pays, d’où vont donc venir <strong>les</strong>ressources ? Nombreux sont <strong>les</strong> pays en développementqui désirent attirer <strong>les</strong> Investissements directsétrangers (IDE) pour aider à satisfaire leurs objectifsde développement.Cependant, en époque de crise l’IDE tend à secomporter, de même que l’APD, de façon procyclique.C’est le cas de la Serbie, où <strong>les</strong> contrôleurs citoyenslocaux informent que « le flux de l’investissement étrangerdirect s’est ralenti en raison de la crise financièremondiale. L’économie devient donc de plus en plus fragileet instable. Les mesures pour combattre la crise sebasent sur la demande de nouveaux prêts aux institutionsfinancières internationa<strong>les</strong> et sur la ré<strong>du</strong>ction desdépenses publiques destinées à l’é<strong>du</strong>cation, la santé et<strong>les</strong> pensions avec, par conséquent, le risque de voir deplus en plus de personnes en situation de pauvreté ».L’investissement étranger est une arme àdouble tranchantLes watchers de la Zambie ont trouvé que « l’Investissementdirect étranger (IDE) a renforcé son rôle dansl’économie <strong>du</strong> pays, revitalisant l’in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> cuivre etencourageant la pro<strong>du</strong>ction et l’exportation de pro<strong>du</strong>itset de services non traditionnels. Cependant cet investissementn’a pas été utilisé de manière efficace pour promouvoirle développement ni pour ré<strong>du</strong>ire la pauvreté.Bien au contraire, il contribue à l’érosion des droits despersonnes, parmi eux <strong>les</strong> droits au développement, àl’alimentation, à l’é<strong>du</strong>cation, à un environnement propreet à la participation de la femme dans la prise dedécisions politiques ».De la même façon au Nigéria « <strong>les</strong> Investissementsdirects étrangers (IDE) au Nigéria se sont quelque peuaméliorés, mais leur impact n’a pas encore atteint <strong>les</strong>plus démunis. La législation relative à l’IDE devrait êtrecomplétée par des mécanismes destinés à assurer latransparence. Bien que le Gouvernement ait allouédes ressources – entre autres financières – pour luttercontre la pauvreté, la triste réalité est que, au cours des15 dernières années celle-ci n’a pas cessé de s’accroîtreà un rythme accéléré ».En Bolivie, « le modèle extractif <strong>du</strong> pays ne permetpas que <strong>les</strong> investissements directs étrangers améliorent<strong>les</strong> conditions […] puisque la quantité d’argentsortant <strong>du</strong> pays est supérieure à celle qui y rentre ».En Ouganda, le Gouvernement espère attirer <strong>les</strong>investisseurs et faire accroître à la fois la participationde la population et le contrôle des affaires publiquesgrâce à l’incorporation des technologies de l’informationet de la communication (TIC) dans sa gestion <strong>du</strong>développement ainsi que dans différents domainesde la vie sociale. Les ONG loca<strong>les</strong> font savoir à travers<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> que « pour que <strong>les</strong> conditions de vie desOugandais s’améliorent, un effort doit accompagner <strong>les</strong>stratégies de ré<strong>du</strong>ction de la pauvreté et <strong>les</strong> investissementsen développement humain ».Bien souvent, au lieu d’être complémentaires, cespolitiques qui sont précisément censées rendre le paysattrayant aux yeux des investisseurs étrangers, le rendentvulnérable aux bouleversements étrangers et el<strong>les</strong>finissent par effriter le tissu social. La croyance <strong>du</strong> Gouvernementque « il est possible de ré<strong>du</strong>ire la pauvretéet l’inégalité en appliquant des recettes néolibéra<strong>les</strong> »est « peu réaliste et insensé », selon <strong>les</strong> watchers deCroatie, où la récession de 2009 a annulé plusieursannées d’améliorations socia<strong>les</strong>.Les watchers de Hongrie parviennent à uneconclusion semblable : « La Hongrie a été le premierpays d’Europe de l’Est à adopter <strong>les</strong> recettes <strong>du</strong> FondsMonétaire International en 1982. Bien que son niveauait été bien plus élevé que celui de ses voisins lors deson adhésion à l’économie de marché, c’est aujourd’huil’économie la plus faible de la région. Les raisons de cephénomène sont multip<strong>les</strong> et <strong>les</strong> conséquences en sontle va et vient <strong>du</strong> pays entre des émeutes socia<strong>les</strong> – si<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>7

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