12.07.2015 Views

Changeons les règles du jeu - Social Watch

Changeons les règles du jeu - Social Watch

Changeons les règles du jeu - Social Watch

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

être directement ou indirectement responsab<strong>les</strong> dessituations nationa<strong>les</strong> problématiques :• Un manque uniforme de démocratie, de participationet de bonne gouvernance. Ceci se tra<strong>du</strong>itpar une faible participation politique, des systèmespolitiques opaques et sans reddition decomptes, et des fonctions publiques peu compétentes,inefficaces et impro<strong>du</strong>ctives. Ce sontlà des entraves importantes qui empêchent <strong>les</strong>pays arabes de mobiliser et d’utiliser correctement<strong>les</strong> ressources nationa<strong>les</strong>, qu’el<strong>les</strong> soientnaturel<strong>les</strong>, financières ou humaines.• Les en<strong>jeu</strong>x systématiques liés au manque detransparence et d’intégrité dans <strong>les</strong> politiquespubliques et dans l’offre des services sociaux.Le concept des Droits de l´Homme est absentde la formulation des politiques nationa<strong>les</strong>, cequi mène à une interprétation erronée de « l’Étatde droit ». Il faut que la protection sociale et lebien-être de la population soient considéréscomme des droits intrinsèques aux droits humainset non pas comme un cadeau des puissancespolitiques dénaturant le rapport entre <strong>les</strong>citoyens et l’État.• Un manque continuel de stabilité, de sécurité etde paix dans la région a contribué à l’instabilitéstructurelle et à la confusion dans <strong>les</strong> politiquesde développement. Ce contexte instable a faitdiminuer l’intérêt des investisseurs étrangerspour la région arabe, et a favorisé le gaspillagedes ressources et des moyens destinés au développementet <strong>les</strong> faib<strong>les</strong> taux de pro<strong>du</strong>ctivitécausés par la mauvaise gestion <strong>du</strong> temps et desressources.• Le manque constant d’une orientation fondéesur <strong>les</strong> droits humains lors de l’élaboration despolitiques contribue à l’absence de stratégiesnationa<strong>les</strong> intégrées pour le développementsocial.De plus, la région présente un contraste considérableentre <strong>les</strong> indicateurs économiques et <strong>les</strong> indicateursde développement. La plupart des pays arabespro<strong>du</strong>cteurs de pétrole ont traversé une périodede croissance économique relative en raison de lahausse des prix. Cela a eu une répercussion indirectesur l’ensemble de la région qui a vécu une des plusfortes croissances économiques <strong>du</strong> monde. Cependant,cet élan ne s’est pas tra<strong>du</strong>it par des avancéesen termes de développement, car la plupart des payscontinue à montrer des résultats de développementhumain très faib<strong>les</strong>. De fait, étant donné que <strong>les</strong> OMDet <strong>les</strong> objectifs de développement en général n’ontpas été une priorité pour <strong>les</strong> dirigeants arabes, il n’ya pas eu de politique adéquate pour la distributiondes richesses entre <strong>les</strong> pays ni au sein des pays dela région.Malgré ces contextes problématiques, de nombreuxrapports officiels sur <strong>les</strong> OMD ont tenté derefléter une situation plus positive. C’est pourquoiils n’ont pas formulé d’indicateurs concrets et mesurab<strong>les</strong>des stratégies de gouvernement, se limitantsouvent à émettre des recommandations abstraiteset normatives pour l’avenir. En général, la plupart desrapports officiels ont essayé de faire une démonstrationtruquée de l’engagement <strong>du</strong> Gouvernementquant à l’affectation de ses ressources aux cib<strong>les</strong>de développement et aux OMD. Ils ont égalementessayé de se montrer confiants quant à la réalisationdes objectifs en 2015. Ce faisant, ils ont omis dedivulguer <strong>les</strong> faib<strong>les</strong>ses manifestes de nombreuxcontextes nationaux.Alors que majoritairement <strong>les</strong> rapports mentionnentl’inclusion des différentes parties intéresséesdans le processus d’évaluation des OMD, on nesait pas trop dans quelle mesure cette participationa été effective ni quels sont <strong>les</strong> critères qui ont étéadoptés pour <strong>les</strong> inclure. Le plus probable, c’est quecette tendance à inclure des acteurs non gouvernementaux<strong>du</strong> monde académique et de la sociétécivile, obéisse davantage aux exigences de l’ONU etde ses partenaires donateurs qu’aux points de vuenationaux réellement participatifs.Nombreux sont <strong>les</strong> rapports qui exagèrent laresponsabilité des donateurs, dénonçant le niveauinadéquat ou le caractère conditionnel de leur aideau développement, sans dénoncer à la fois <strong>les</strong> problèmesnationaux intervenant dans l’élaboration depolitiques et le savoir-faire des institutions. Les rapportsofficiels sur <strong>les</strong> OMD de l’Égypte ou <strong>du</strong> Yémenen sont la preuve.D’autre part, le rapport officiel de l’Arabie saouditesur <strong>les</strong> OMD se centre seulement sur <strong>les</strong> succès,sans signaler convenablement <strong>les</strong> en<strong>jeu</strong>x et <strong>les</strong> faib<strong>les</strong>sesqui subsistent et sans faire non plus de recommandationspour l’avenir. Le rapport de Bahreïn,quant à lui, évite même de parler des cib<strong>les</strong>, sousprétexte que Bahreïn n’est pas un pays en voie dedéveloppement « typique » alors qu’il s’est engagéclairement à relever <strong>les</strong> en<strong>jeu</strong>x mentionnés dans sonrapport national. L’évaluation indépendante, neutreet objective <strong>du</strong> processus de suivi des OMD est rarementmentionnée, à la seule exception <strong>du</strong> rapportde la Pa<strong>les</strong>tine, qui a réussi à brosser un tableau plusréaliste de la situation.Les rapports nationaux officiels de Bahreïn, <strong>du</strong>Liban, de la Jordanie, <strong>du</strong> Soudan, <strong>du</strong> Yémen et del’Autorité Pa<strong>les</strong>tinienne, indiquent que <strong>les</strong> OMD et<strong>les</strong> processus correspondants de présentation derapports son inclusifs. En fait, ces rapports sont pourla plupart le résultat <strong>du</strong> travail d’une commissiontechnique supervisée par <strong>les</strong> ministères nationauxde planification (ou des organismes similaires) avecl’assistance technique et financière des bureaux nationauxde l’ONU, et même de toutes <strong>les</strong> agencespertinentes. Cependant, <strong>les</strong> rapports nationaux del’Égypte, de la Tunisie et de l’Arabie saoudite ont étérédigés par <strong>les</strong> gouvernements avec le seul soutien<strong>du</strong> PNUD. Ceci jette des doutes sur la neutralité relative,sur la précision de la collecte et de la présentationdes données et sur l’authenticité des tentativesdes gouvernements pour progresser en thèmes dedéveloppement.Observations issues <strong>du</strong> processusd’Examen Périodique UniverselDans la région arabe <strong>les</strong> états violent constamment<strong>les</strong> Droits de l´Homme, comme l’ont signalé des dizainesde rapports, dont ceux publiés par l’ONU et diversesOrganisations Non Gouvernementa<strong>les</strong> (ONG)internationa<strong>les</strong> tel<strong>les</strong> que Human Rights <strong>Watch</strong> etAmnistie Internationale. Cependant, <strong>les</strong> pays arabesinsistent pour maintenir <strong>les</strong> réserves émisesvis-à-vis des conventions internationa<strong>les</strong> de Droitsde l´Homme, empêchant ainsi toute matérialisationd’un progrès réel de leur développement.Un problème particulier réside dans le fait quedans de nombreux pays arabes <strong>les</strong> droits sociauxet économiques ne sont pas abordés de façon adéquatepar <strong>les</strong> gouvernements. Un résumé analytiquedes résultats des Examens Périodiques Universelsde différents pays arabes, réalisé sous l’auspice <strong>du</strong>Conseil des droits de l’homme de l’ONU, confirmeces observations.De graves violations <strong>du</strong> droit à un niveau de viedécent, à l’accès au logement et à l’eau potable sontobservées par exemple en Égypte, en Iraq et au Yémen.Les examens ont conclu qu’il faudrait affecterdavantage de ressources à l’amélioration des mesuresde développement économique et social, grâce àdes politiques conçues pour lutter contre la pauvretéet à faire respecter <strong>les</strong> droits humains.Quant au droit au travail dans des conditionsadéquates, de graves violations sont observées dansla plupart des pays arabes, spécialement envers desgroupes de travailleurs vulnérab<strong>les</strong> tels que celui desfemmes et des émigrés. Le travail des enfants continueà être un en<strong>jeu</strong>, ainsi que le taux de chômagechez <strong>les</strong> <strong>jeu</strong>nes, très élevé en comparaison avec <strong>les</strong>taux mondiaux.En matière de droit à l’é<strong>du</strong>cation, malgré <strong>les</strong>efforts effectués, beaucoup de pays arabes montrentun accès limité à l’é<strong>du</strong>cation élémentaire et présententdes taux élevés d’analphabétisme. Si tant est quecertains pays ont légèrement amélioré leurs indicateursquantitatifs quant à l’é<strong>du</strong>cation, la qualité decelle-ci au regard des besoins <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travailcontinue à être préoccupante.Dans le domaine <strong>du</strong> droit à la santé, bien que<strong>les</strong> gouvernements aient intensifié leurs efforts pouraméliorer l’accès aux services publics de la santé,<strong>les</strong> indicateurs ne confirment pas de progrès dansce sens. Ceci est dû, probablement, à ce que, dans<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>39Les Pays arabes et <strong>les</strong> OMD

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!