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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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Environ 50 % de la population est nomade etse consacre à l’élevage, qui représente <strong>les</strong> deux tiersde la valeur économique de la pro<strong>du</strong>ction agricole et<strong>les</strong> deux tiers <strong>du</strong> revenu provenant des exportations.Les Somaliens se consacrent aussi à la pêche pour laconsommation mais pas à grande échelle 3 .Jusqu’à l’heure actuelle, on n’a pas réalisé d’investissementssignificatifs dans le secteur pro<strong>du</strong>ctif.Cependant, <strong>du</strong>rant la période de pèlerinage de 2009,l’Arabie Saoudite a levé l’interdiction d’importer <strong>du</strong>bétail de Somalie qui avait cours depuis 9 ans. Selon<strong>les</strong> commerçants locaux, sur le marché de Burao,dans la région de Togdheer, au nord <strong>du</strong> pays, <strong>les</strong>ventes se sont multiplié par dix ces derniers temps.Ces investissements ont apporté un soulagementsurtout pour <strong>les</strong> bergers et <strong>les</strong> Somaliens en généralet constituent un bon auspice pour <strong>les</strong> perspectivescommercia<strong>les</strong> dans le nord <strong>du</strong> pays.Par ailleurs, en mars 2010, la Banque islamiquede développement et le Fonds international de développementagricole (FIDA) ont signé un accord pourconstituer un fonds commun de USD 1,5 milliardpour la mise en place de projets de développementen Afrique et en Asie. Il reste à voir quels en seront <strong>les</strong>effets sur le secteur agricole somalien.Les services de santéPendant le régime militaire de Siad Barre (1969-1991), la situation de la santé s’est améliorée et ily a eu une augmentation <strong>du</strong> personnel médical etdes installations sanitaires, bien que cela n’ait passuffi à couvrir <strong>les</strong> besoins des Somaliens. La chute<strong>du</strong> régime en janvier 1991 a donné lieu à une dégradationde la situation sanitaire. Si la variole avaitdéjà été quasiment éliminée, <strong>les</strong> épidémies sporadiquesde rougeole ont eu des effets dévastateurs. Laprévalence élevée de maladies a reflété l’instabilitéambiante, la malnutrition et l’insuffisance des soinsmédicaux.Dans <strong>les</strong> années 90, la santé publique s’est dégradéeet le Gouvernement a cessé de prêter dessoins de santé gratuits ; la santé privée s’est généraliséedans <strong>les</strong> plus grandes vil<strong>les</strong>. Heureusement,certaines organisations médica<strong>les</strong> internationa<strong>les</strong>sont arrivées dans <strong>les</strong> régions <strong>du</strong> sud, y compris Mogadiscio.L’organisation Médecins sans frontières(MSF) et le Comité International de la Croix-Rouge(CICR) par exemple ont fait venir par exemple desmédecins de différents pays et ont distribué desmédicaments gratuitement aux personnes qui enavaient besoin. Dans <strong>les</strong> grands hôpitaux, ils ontégalement engagé <strong>du</strong> personnel soignant et infirmiersomalien pour travailler aux côtés des méde-3 Ibid.cins étrangers. Bien que MSF et le CICR aient dûensuite abandonner le pays en raison de l’insécuritéambiante, ces médecins somaliens ont continué deprêter une assistance médicale gratuite.L’é<strong>du</strong>cationAu milieu <strong>du</strong> chaos qui a suivi la chute <strong>du</strong> présidentBarre, le secteur de l’é<strong>du</strong>cation s’est effondré. EnSomalie, l’é<strong>du</strong>cation et <strong>les</strong> opportunités d’apprentissageen classe sont limitées. Même si le pays a connuune augmentation significative <strong>du</strong> nombre d’éco<strong>les</strong>et <strong>du</strong> taux d’inscription, il existe toujours d’énormesdisparités dans la qualité et l’accès à l’é<strong>du</strong>cationprimaire dans de nombreuses régions, <strong>du</strong>es à lasituation anarchique.La plupart des éco<strong>les</strong> se concentrent dans <strong>les</strong>vil<strong>les</strong> principa<strong>les</strong> et leurs alentours et sont financéespar <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> communautés. Selon l’Enquêtesur <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> primaires en Somalie 2003-2004, « ilexiste 1.172 éco<strong>les</strong> en fonctionnement, avec un totalde plus de 285.574 enfants inscrits (fil<strong>les</strong> et garçons),ce qui représente un taux de 19,9 % d’inscriptionbrute. Ceci place la Somalie parmi <strong>les</strong> pays avecle taux d’inscription le plus faible <strong>du</strong> monde » 4 . Il aété impossible de recueillir des informations danscertaines régions inaccessib<strong>les</strong> à cause des inondationset de l’insécurité.Sur une population d’un peu plus de huit millions,environ un million d’enfants ne vont pas àl’école, et selon l’UE 5 la plupart d’entre eux sont desfil<strong>les</strong>. Cette réalité a prévalu pendant de nombreusesannées et a causé des disparités de genre dans ledomaine de l’alphabétisation des a<strong>du</strong>ltes. Seul unquart des femmes (25,8 %) est alphabétisé alors quela proportion est de 49,7 % pour <strong>les</strong> hommes 6 .Le Réseau d’é<strong>du</strong>cation scolaire privée de Somalie(en anglais : FPENS), un réseau d’institutionsé<strong>du</strong>catives fondé à Mogadiscio en 1999, travailleaujourd’hui assidûment pour rétablir <strong>les</strong> installationsé<strong>du</strong>catives et pour fournir <strong>les</strong> services é<strong>du</strong>catifs donton a tant besoin. En 2007, il a atteint le nombre de150 éco<strong>les</strong> affiliées, soit plus de 90.000 élèves 7 . L’ob-4 UNICEF, Somalia: E<strong>du</strong>cation (“Somalie : l’é<strong>du</strong>cation”). Voirsur : .5 Union européenne , The EU marks International Women’sDay on 8 March 2010, recognizing the essential roleof Somali women in peace and development (“L’UEcommémore la Journée internationale de la femme le 8mars 2010 et reconnaît le rôle fondamental de la femmesomalienne pour la paix et le développement”), communiquéde presse. Voir sur : .6 Index Mundi, Somalia Literacy (“Alphabétisation enSomalie”). Voir sur : .7 Lee Cassanelli y Farah Sheikh Abdikadir, Somalia: E<strong>du</strong>cationin Transition (“La Somalie : une é<strong>du</strong>cation en transition”),dans Bildhaan: An International Journal of Somali Studies,Vol. 7, 2007.Voir sur : .jectif de la FPENS est d’aider au transfert de savoirfaire,de connaissances et d’information entre <strong>les</strong>organisations membres.C’est la femme qui souffre le plusEn Somalie c’est la femme qui souffre le plus descatastrophes naturel<strong>les</strong>, ainsi que de cel<strong>les</strong> causéespar <strong>les</strong> êtres humains. La discrimination de genre estprofondément ancrée dans la société et l’insécuritérésultant de plus de 20 ans de guerre civile n’a faitqu’aggraver davantage la situation des femmes dansun milieu dominé par <strong>les</strong> hommes. Dans cette sociétébrisée par la guerre, <strong>les</strong> hommes ont recours auxarmes pour obtenir le contrôle de la scène politique.Ce même pouvoir est employé pour exclure <strong>les</strong> femmesdes postes ouvrant à la prise de décisions. Dansce contexte, la violence contre <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong> fil<strong>les</strong>est devenu un gros outil de pouvoir politique.Plus encore, <strong>les</strong> rivalités autour des ressourceset <strong>du</strong> pouvoir font pencher la balance en défaveurdes femmes, qui ont chaque fois moins d’accès auxcapitaux, y compris la propriété foncière et le bétailqui ont une très grande valeur dans <strong>les</strong> communautésagrico<strong>les</strong> et de bergers nomades. Le fait deconsacrer plus d’argent à l’armement et aux milicesa des conséquences directes sur <strong>les</strong> femmes et <strong>les</strong>autres groupes vulnérab<strong>les</strong>. Cel<strong>les</strong>-ci ne participentpresque pas aux actions militaires mais par le faitmême d’être des civils désarmés, el<strong>les</strong> subissentdes massacres, des b<strong>les</strong>sures, des viols, des déplacementset d’autres types d’abus qui <strong>les</strong> frappentphysiquement et moralement.ConclusionDe nos jours, des millions de Somaliens restent enlisésdans la pauvreté et il est fort improbable que lepays puisse tirer profit des ambitieux programmesinternationaux et régionaux, tels que ceux de l’OMD,le Plan d’action de Bruxel<strong>les</strong>, la Nouvelle alliance pourle développement en Afrique et <strong>les</strong> Accords d’allianceéconomique, qui pourraient contribuer à améliorerla situation. La plupart des maigres fonds accordéspour la construction et <strong>les</strong> services de base trouventsans doute leur origine dans <strong>les</strong> catastrophes naturel<strong>les</strong>,<strong>les</strong> initiatives de la Commission européenne,<strong>les</strong> bénéfices générés par <strong>les</strong> entreprises et <strong>les</strong> revenusde la piraterie. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 171 Somalie

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