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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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logement décent, à l’assainissement, aux sourcesd’énergie pour cuisiner, aux centres de soins et desanté et aux revenus, entre autres.Dans ce contexte, <strong>les</strong> femmes souffrent deuxfois plus : non seulement elle subissent <strong>les</strong> conséquencesd’une précarité généralisée dans <strong>les</strong> conditionsde vie, mais el<strong>les</strong> sont en plus discriminéeset traitées sans équité dans pratiquement tous <strong>les</strong>aspects de leur vie. El<strong>les</strong> sont représentées à l’excèsdans le secteur agro-pastoral (80,8 %) – le secteurdominant de l’économie centrafricaine – et sousreprésentéesdans le commerce (10 %).Les indicateurs <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail montrentun niveau d’activité élevé, un chômage pratiquementinexistant (environ 2 %) et une très nette prédominance<strong>du</strong> secteur informel. Huit personnes sur dixâgées de 15 ans ou plus sont présentes sur le marché<strong>du</strong> travail. Ce niveau de chômage si faible ne signifiepas que le pays soit en train de créer des postes detravail décent. De fait, 64 nouveaux postes de travailsur 100 sont créés dans le domaine de la petite agricultureextensive et 26 dans le secteur informel deszones urbaines. Finalement, le secteur formel (publicet privé) représente 10 % des emplois. La situation<strong>du</strong> travail peu pro<strong>du</strong>ctif constitue un facteur aggravantde la pauvreté.Financement et detteLe financement des actions de développementconstitue un des plus grands en<strong>jeu</strong>x auquel doit faireface la stratégie de reconstruction que souhaite mettreen marche le Gouvernement pour atteindre <strong>les</strong>OMD. Ainsi, depuis 2006, le gouvernement a adoptéune dynamique orientée vers le réengagement detous ses partenaires de coopération au développementà travers la rédaction d’un Document-cadrede politique économique et sociale (DCPES, selonson sigle en français) qui sert de base d’interventionpour <strong>les</strong> arriérés <strong>du</strong> remboursement de la dette face àcertains partenaires multilatéraux comme la Banquemondiale, la Banque africaine de développement(BAD) et l’UE, et des partenaires bilatéraux tels quela France et la Chine, entre autres.Le pays a déjà obtenu l’annulation de USD 9,9millions et la renégociation de USD 26,2 millionsaccordée par le Club de Paris. En octobre 2008, laFrance avait concédé une ré<strong>du</strong>ction de USD 48 millionspour ouvrir la voie à d’autres ré<strong>du</strong>ctions de ladette. Cette décision a permis au pays de voir provisoirementsa dette allégée de 90 % <strong>du</strong> service de sadette multilatérale, permettant le service régulier dela dette restante et de bénéficer de nouveaux prêtsaccordés à des taux d’intérêt subventionnés par desbanques de développement.En 2009, la Banque mondiale a destiné USD 70millions aux secteurs pro<strong>du</strong>ctifs et à la création d’infraestructure,y compris le secteur énergétique. LeFMI, de son côté, a affecté USD 50 millions destinésà l’aide budgétaire et à la balance des paiements. Ilfaut ajouter à cela <strong>les</strong> financements <strong>du</strong> ProgrammeFast Track 6 en faveur de l’É<strong>du</strong>cation nationale, pourun montant de USD 34 millions, comprenant laconstruction de nouveaux établissements scolaires,la formation des enseignants et diverses dotations enmatériel didactique.Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, USD16 millions ont été affectés – financement accordéconjointement par la BAD et la Banque mondiale – àun programme de développement communautaireet de soutien aux groupes vulnérab<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> cinqpréfectures. Ce programme facilitera <strong>les</strong> différentesactivités des ONG, de même que cel<strong>les</strong> de la populationcivile.La régularité des salaires et l’apurement destrois arriérés de salaires, y compris le paiement despensions et des bourses en 2009, totalisent environUSD 60 millions. C’est un signe encourageant pourl’économie nationale qui permet d’établir <strong>les</strong> basespour une meilleure distribution des revenus, créantainsi un impact positif dans de nombreux foyers.AideAprès la suspension de l’aide entre mars 2003 et juillet2005, en septembre 2007 la République Centrafricainea adhéré à la Déclaration de Paris. Le dispositifinstitutionnel mis en marche s’est aligné sur <strong>les</strong> principesde la Déclaration et une nouvelle planificationéconomique a été élaborée à moyen terme. Celle-ci aréuni des bailleurs de fonds à travers le DCPES – quiconstitue une première esquisse <strong>du</strong> plan d’actions surtrois ans (2006-2008) – et le DSRP (2008-2010).La signature <strong>du</strong> 10 e accord sur <strong>les</strong> Fonds européensde développement 7 en juin 2008 a mis fin auxconcertations prolongées entre l’État et la sociétécivile, d’un côté, et la Commission européenne (CE)de l’autre. Dans le cadre de la programmation de l’accord,la politique d’intervention de la CE continueraà s’intégrer pleinement dans la stratégie gouvernementalede la lutte contre la pauvreté et à répondreaux grands principes de la coopération pour le développementque soutient l’UE.Les principaux domaines d’intervention choisissont:• Gouvernance démocratique, rétablissementéconomique et financier, avec environ 53 %des ressources tota<strong>les</strong>, c’est-à-dire EUR 72,5millions.• Infrastructures et fin de l’isolement, avec prèsde 14 % des ressources, soit environ EUR 19,5millions.6 Programme d’alphabétisation auquel participent cinqministères et qui a le soutien <strong>du</strong> Gouvernement français, del’UNESCO et de la Banque mondiale. Disponible sur : . [enfrancés].7 Disponible sur : . [en français].• Soutien budgétaire, près de 25 % des ressources,soit EUR 34 millions.• Un fonds de EUR 11 millions, qui équivaut àprès de 14 % des ressources, réservé à d’autresactions ciblant avant tout la mise en oeuvre deprogrammes et de projets spécifiques.Lors de la révision <strong>du</strong> DSRP effectuée en novembre2008, <strong>les</strong> ressources mobilisées se sont élevéesglobalement à USD 840 millions au lieu des USD 96millions prévus. La partie de ces ressources correspondantà la période 2008-2010 est de USD 755millions, soit 56,5 % des besoins définis lors de latable ronde.OMD – En<strong>jeu</strong>x et problèmesLe pays devra vaincre une série d’obstac<strong>les</strong> qui s’interposentdans son avancée vers la réalisation desOMD. L’un des plus sérieux est l’augmentation <strong>du</strong>volume et de l’efficacité de l’aide extérieure. Il esturgent de mettre en marche une stratégie dans cesens, conformément aux recommandations de laDéclaration de Paris, qui mettent particulièrementl’accent sur :• L’amélioration <strong>du</strong> cadre national de formationet de programmation des politiques qui s’inscriventdans la ligne établie par <strong>les</strong> OMD baséesur l’évaluation des besoins et de l’élaborationde stratégies globa<strong>les</strong> et sectoriel<strong>les</strong>.• L’amélioration <strong>du</strong> cadre macroéconomiqueet budgétaire et <strong>les</strong> capacités de gestion desressources publiques (gestion ciblée sur <strong>les</strong>résultats, l’élaboration et la mise en route <strong>du</strong>Cadre de dépenses à moyen terme et <strong>du</strong> Cadrede dépenses sectoriel<strong>les</strong> à moyen terme).• La coordination et l’équilibre de l’aide.L’accélération de la croissance pour ré<strong>du</strong>ire la pauvretépourrait se heurter à certaines contraintesstructurel<strong>les</strong> importantes : le déficit en main d’oeuvrequalifiée –dû à l’inadéquation entre l’é<strong>du</strong>cation, laformation et l’emploi – et le difficile accès des opérateurséconomiques aux crédits bancaires classiques,compte tenu de la nature et des conditions <strong>du</strong> créditqui leur sont offerts, corrélativement avec la fragilité<strong>du</strong> système bancaire et la place encore marginalequ’occupe le microfinancement, empêchant <strong>les</strong> gensd’obtenir des fonds de façon immédiate.Finalement, <strong>les</strong> ambitions et <strong>les</strong> priorités financièrespeuvent mener le pays à un développementendogène, qui suppose l’exploitation et la gestionde ses ressources naturel<strong>les</strong>. Il est indispensabledonc qu’en ce qui concerne la lutte contre la pauvretél’accent soit mis sur <strong>les</strong> politiques, <strong>les</strong> stratégieset l’engagement en termes d’environnementet d’écologie. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 155République centrafricaine

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