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opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

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283 EPISTOLAE 3302—3303 284<br />

pal. Quoy quil en soit il est plus que nécessaire<br />

d'insister a éstablir conseil, ce qui ne se peult faire que<br />

par les estatz. Et le dit Seigneur congnoist bien,<br />

selon sa prudence, quil ne seroit pas bon daultrement<br />

faire. Mesmes encores quil fust bon pour le<br />

iourdbuy, lexemple en seroit maulvais.<br />

Or daultant que les estatz qui estoient assignez<br />

nont point commission de ce faire, 8 ) fauldroit soubz<br />

correction les assigner de nouveau a quelque terme<br />

bien brief, et ce pendant par manière de provision<br />

es^taUk_ SQuyeraement^ temporel. • En quoy il y<br />

pourra bien avoir dispute et contredictz, daultant<br />

que partie adverse pour se maintenir alléguera les<br />

choses qui desia sont sur le bureau. Mais si fauldra<br />

il insister sur ceste resolution que le droict ne<br />

peult estre oste a ceulx auxquelz il appartient, sans<br />

congnoissance de cause. Ce point gaingne quil y<br />

ait prevision moienne et passable, la confirmation<br />

sera asseuree, et ny aura nulle difficulté que les<br />

estatz ne passent 9 ) ce qui est a désirer selon équité<br />

et raison.<br />

Il y a ung mal difficile a guérir du premier<br />

coup, cest de casser ceulx qui ont eu si grant vogue.<br />

10 ) Il fauldroit donc adviser sil seroit bon de<br />

les assaillir rudement sans attendre, ou de différer<br />

iusques a ce quon leur peult faire procès. Si possible<br />

estoit il seroit bon de les faire veiller le corps<br />

du trespassé, comme ilz ont faict iouer ce roulle<br />

aux aultres. u ) Mais quoy quon face, silz ne sont<br />

8) Les états - généraux, convoqués le 10 décembre à<br />

Orléans, n'avaient qu'un mandat restreint, relatif aux questions<br />

religieuses, et ne furent point consultés sur l'affaire de<br />

la régence. Ce jour-là même Vavènement de Charles IX. et<br />

là régence de la reine-mère furent notifiés au Parlement.<br />

(Mém. de Condé II. 212.)<br />

9) fassent Bt.<br />

10) Il s'agit des Guise. Déjà avant la mort de François<br />

Catherine, après s'être assurée de la renonciation du roi de<br />

N., avait ménagé une entrevue entre lui et eux. La Planche<br />

417 : Apres cela elle lay feit embrasser ses cousins de Guise et<br />

promettre mutuellement d'oublier toutes querelles passées. Des<br />

lors ils commencèrent à s'entresaluer et caresser comme s'ils<br />

avoient tousiours esté amis. Ce qui fut fait avant l'arrivée<br />

du connestable et de ses nepvens craignant de ne pouvoir<br />

chevir de ce prince si aiséement comme ils f irent.<br />

11) Idem p. 421: Il ne sera mal séant de declairer comment<br />

se portèrent ceux de Guise après la mort dudit Sieur.<br />

Car comme ainsi soit que luy vivant ils en eussent fait si<br />

bonne garde que nul n'en opprochoit que par leur meroy, et<br />

que la coustume en France après la mort des rois soit telle<br />

que oeux qui ont conduit leurs affaires doyvent les acoompaigner<br />

jusques au tombeau et durant 40 jours ils soient gardés<br />

solennellement attendant leurs funérailles, tant y a que<br />

nul de la maison de Guyse ne feist cest honneur au roy, ains<br />

fut par leur advis jette dans le tombeau de son père sans<br />

autre solennité ny pompe funèbre. De la Place 76; Hist,<br />

eccl. 403; Hist, des choses mémor. 125: Ceux de Gnise ne<br />

vonlans estre loing des Estais, où ils oraignoient qu'on ne<br />

parlast d'eux à bon escient, firent conduire le corps du roy à<br />

S. Denis, où il fut enterré sans aucune solennité ni pompe<br />

royale.<br />

desgradez a bon escient, on leur donnera le loisir<br />

de se bien fortiffier, dont il semble que le meilleur<br />

seroit de les tenir en veue iusques a ce quon les<br />

meine 18 ) selon quilz ont mérite. Cependant il est<br />

a noter que silz ont apparence de credit ilz se feront<br />

valoir pour brasser et praticquer tellement que<br />

si on les veult empesoher de mal faire, il les fault<br />

tenir en bride courte, et puis ne leur donner pas<br />

long terme pour se fortiffier, mais les prévenir. Et<br />

quant cela se pourroit faire que desia ilz fussent<br />

tirez en cause quant les estatz seront appeliez pour<br />

la seconde fois, ce seroit bien le meilleur<br />

Le troisiesme poinct est du faict de la religion.<br />

En quoy il est seulement a désirer que la liberté<br />

qui avoit este donnée par le premier edict soit gardée:<br />

quon puisse presenter requestes. 13 ) Vray est<br />

que cela avoit este change, 14 ) et'que les fidelles<br />

estoient forcloz de ne sonner mot. Mais pource<br />

quun tel changement estoit survenu par violence<br />

contre lhonneur du Roy, il semble bien que telle<br />

liberté pourra estre facilement admise. Or si les<br />

requestes sont receues, 1S ) ce sera bien pour le moins<br />

de y donner quelque provision froide et maigre,<br />

seulement pour faire cesser les persecutions contre<br />

ceulx qui ne feront nulle esmeute, et nattentcront<br />

nulle voie de faict. Car ce sera bien assez que<br />

ceulx qui ne pourront en saine conscience aller a<br />

la messe aient congé de sen abstenir. Et afin de<br />

ne point demourer comme gens 16 ) sans religion,<br />

quil leur soit aussi permis de sassembler pour prier<br />

Dieu et ouyr sa parolle, avec deffenses et inhibitions<br />

soubz griefves peines de ne point entreprendre oultre<br />

le contenu de la permission, laquelle pourra estre<br />

rendue plus favorable, commandant que tous ceulx<br />

qui en vouldront estre, soient enrôliez devant les<br />

officiers et gens du Boy dun chacun siege, et que<br />

quelque membre des plus suffisans de la oompaignie<br />

12) manie Bt.<br />

13) Il s'agit de l'édit d'Amboise, au sujet duquel la note<br />

de M. Bonnet n'est pas exacte. Le journal de Bruslart {Mém.<br />

de Condé I. 9 comp. 33C) fixe la publication en cour de Parlement<br />

au 11. Mars et non au 18., contenant grace et pardon<br />

pour ceux qui par oydevant ont mal senty de la foy. L'édit<br />

est daté simplement du moys de Mars 1559 (1560). De Thou<br />

dit: 4 eid. Mart. (Ed. de Bâle II. 764.) Il ajoute: exclnsis<br />

ab ea gratia concionatoribus et qnicunque religionis praetextn<br />

in regem consilia iniissent, quique captos reos ex apparitorum<br />

manibus eripuissent.<br />

14) L'édit de Romorantin, du mois de Mai, portant que<br />

la connaissance du crime d'hérésie seroit délaissée aux Prélats<br />

etc. (Mém. de Condé I. 539. Haag pièces just. p. 43.)<br />

On y renouvelait la défense des assemblées illicites, ce que fit<br />

aussi un arrêt du parlement de Paris du 25. juin. {Mem. de<br />

Condé I. 540.)<br />

15) Ce sont deux requêtes présentées par Coligny à rassemblée<br />

de Fontainebleau et dans lesquelles on demandait dès<br />

temples pour les protestants {ibid. II. 645).<br />

16) desnonoer ces gens Bt.

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