opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

585 1561 AUGUST. 586
La grace et faveur de nostre Seigneur Jesus soit
sur vous a jamais. Amen.
Vous pouvez avoir entendu bien au long les
graces que Dieu a espandues en abondance en ce
pais: neanmoings nous sommes telement destituez
de pasteurs qu'a peine se pourrait il trouver diocese
moins pourveue que la nostre. Bien est vray
que nous avons icy quelques escholiers, mais ilz ne
s'avancent pas fort pour servir a l'Eglise du Seigneur.
Entre les petites villes- ciroumvoysines desquelles
desirons l'avancement Frontignan en est l'une. Car
outre ce que c'eBt comme un port de nostre mer,
aussi est elle comme la mere de toutes les autres
petites villes, de sorte que par la grace de Dieu
despuis quelques jours en ça les habitans ont receu
avec si bon zèle la parole de Dieu qu'incontinent
ilz ont despecbé le presant porteur pour s'en aller
vers vous pour essayer s'il plairoit a Dieu par
vostre moyen les pourvoir d'un pasteur, Et pour
tesmoignage de leur bon désir nous ont prié de
leur bailler letre par laquelle vous puissiez estre
asseurés de leur bone volonté et de l'urgente nécessité,
laquelle de fort bon coeur leur avons baillée,
vous suppliant les avoir pour recommandez. Ilz ont
besoing, comme trop mieux sçavez, de quelqu'homme
qui soit un peu roidde, car par le passé et encores
sont addonnez a plusieurs superstitions et autres
vices.
Le presant porteur a charge aussi pour autres
villages, a scavoir Poussan, Baleruc, Villemagne,
lesquels sont distants d'une demie lieue l'ung a
l'autre, ausquelz un seul homme pour quelque temps
y pourrait suffire. Parquoy s'il est possible leur en
fournir ce serait un tresgrand bien et pour eux et
pour nous qui sommes quasi seulz en ce diocese.
Nous vous eussions escrit des nouvelles de par
deçà, n'estpit que ou le presant porteur ou autres
qui sen sont alez ces jours passez vers vous pourront
suppleer au deffaut de la presante, par laquelle
seulement vous certifions que nostre Église, graces
au Seigneur, est tellement accreue et croist chasoun
jour que nous désirerions ou d'avoir encores
deux frères et coadjuteurs en l'oeuvre du Seigneur,
ou un lieu plus spatieux que ne sont deux maisons
dans lesquelles par grand' force reçoivent (les dimanches
mesmement) de cinq a six mile persones,
et sommes contrainte fere troys prêches chacun le
jour du dimanche a mesme heure. Le peuple par
requêtes ordinaires nous presse de nous jetter dans
un temple, mais nous n'osons. Et de ce désirerions
avoir vostre advis, non pas que nous en ayons envie,
afin que par nostre témérité ou légèreté ne
reculions ce qui semble s'avancer de soy mesmes.
Mais quand nous scaurions que pour cela n'en
pourrait venir aucun mal, pour le soulagement de
nostre Eglise aurions bien tost fait sans bruit ne
fâcherie aucune ce dont sommes a toute heure requis,
mesmes quil y en a bien peu en ceste vile
qui soyent de nostre avis. Gependant nous nous
contenterons de la liberté qu'il plait a Dieu et a
nostre prince nous donner, jusqu'à ce qu'ayons
autre advis. Or nous recommandons ces povres
Eglises a voz prières et oraisons, comme nous faisons
aussi nous mesmes d'aussi bon coeur, comme
treshumblement nous desirons estre recommandez a
vostre bonne grace et de toute vos frères, prians
ce grand Dieu vous donner a toute en santé de
plus en plus ses graces. De vostre maison a Mont»
pellier ce premier Aoust 1561.
Yos treshumbles et tresobeissans
serviteus et frères
La Chasse. Pormy.*)
3464.
SEELAC A COLLADON.
Affaire du ministre ViUeroche. Rappel de la
demande de pasteurs. Nouvelles de Véglise de 8" Foy.
(Autographe de la Bibliothèque de Genève MS. 121, fol. 64.)»)
A Monsieur et treshonore père Monsr. N. Colladon.
En sa maison.
Monsieur et treshonore père, je receu vos lettres
ce 19. de Jullët a mon retour du Synode 2 ) ou nous
estion bien environ de cinquante ministres graces
au seigneur seulement de nostre province sans comprendre
une grand part qui estoient absens : ou aussi
nous traitasmes de lafaire de Vitteroche 8 ) mais pour
deux raisons nous rendîmes sa cause en suspens
jusques au prochain synode. La premiere qui babila
et mena si bien sa cause qu'on luy donna quasi
gaigne, l'autre que nous estions jncertains de la
vérité du fait. Vray est qu'on nous monstra bien
quelques lettres de Mr. de Beee, *) mais nous n'osions
2) Ailleurs on lit Fremy.
3464.1) Nous ferons remarquer une fois pour toutes que
fécriture de ce ministre ne se déchiffre qu'avec la plus grande
difficulté, et que les erreurs y sont presque inévitables.
2) provincial.
3) N. 3419.
4) perdues.