opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

551 EPI8T0LAE 3439—3441 552
3439,
SBMIDDE AUX MINISTRES DE GENEVE.
Envoi et recommandation d'un étudiant.
(Autographe de la Bibliothèque de Genève Vol. 196, fol. 157.)
A Monsieur d'Espeville et sa Compagnie
à la ville franche.
S. Messieurs et frères en nostre Seigneur.
Désirant selon nostre petit povoir avancer la gloire
de Dieu nostre bon père celeste, apres avoir considéré
que ne pouvons tousiours avoir aide de vous,
sans faire nostre debvoir, d'envoyer gens par delà
pour estre façonnez de par vous, qui est un moyen,
selon nostre advis, pour maintenir paix en l'église
de nostre Seigneur, jncontinent que le porteur
des présentes Pierre Thiébaut nous a esté présenté,
et qu'avons esté informez de sa vie et du commencement
quil a aux letres, avons esté tous d'advis
de le vous envoyer affin quil soit tellement formé
par vostre moyen que Dieu s'en serve cy après au
sainct ministère de sa parolle si c'est son bon plaisir.
Et pourtant, mes frères, nous vous prions et
humblement requérons quil vous plaise le recevoir
au rang de ceux qui sont dédiez et du tout consacrez
au service de nostre Dieu. En ce faisant nous
serons admonnestez de faire de bien en mieux. Ce
que ce bon Dieu et père nous veuille octroyer
par Jesus Christ son filz nostre Seigneur qui en
l'unité du Sainct esprit vit avec luy, Dieu éternellement.
La compagnie vous salue et desire
estre recommandée aux bonnes prières
de TOUS tous.
De Baignauts
ce 12 e de jullet 1561.
Le Vostre
De Semidde au nom de la Compagnie.
3440.
MERLIN A CALVIN.
Outre quelques affaires particulières il donne des
détails sur certains faits préliminaires du colloque de
Poissy.
(Autographe de la Bibliothèque de Genève Vol. 109, fol. 165.)
A Monsieur Monsieur d'Espeville.
A Villefranche.
Salut par nostre Seigneur Jesus.
Monsieur et père, j'ay receu vos lettres par le
laquais de Monseigneur, *) et vous remercie humblement
le soin que vous aves tant de moy comme
de ma famille. Vous ne m'aves point signifie pour
combien de temps vous m'aves accorde a Monsieur
l'Amiral. Parquoy ie pense que vous entendes que
ie demeure icy ce pendant que ie yerray que mon
oeuvre y sera plus nécessaire que vers vous ou
iusques a ce que vous me mandies que ie retourne
et que vous me fassies avoir mon congé de Monseigneur.
Si je nenten bien vostre vouloir ie vous
prie m'en advertir.
Au reste nous sommes en une merveilleuse perplexité
a cause du colloque assigne au 20 de ce
mois pour les affaires de la religion. 2 ) Car combien
que nous ne pensions point que noz adversaires
veuillent disputer, si ce n'est a conditions si
iniques quilz soyent asseures de la victoire, si crain
ie qu'ils ne nous veuillent surprendre estans desgarnis
de gens suffisans pour soustenir un tel fardeau.
Car le Cardinal faict amas des plus scavans
quil peut qui sont incessamment après l'estude pour
nous surprendre. Je ne croy pas que ceux des
nostres qui sont en ce royaume soyent pour se
garder de leurs surprinses, combien que ceux ausquels
ie parle s'asseurent d'en venir aisément a
bout, voire souvent ceux qui ne sont guieres exerces.
Ils pressent par leurs requestes d'estre admis
a ce colloque pour disputer, sans adiouster devant
quels iuges ny a quelles conditions. Je leur ay remonstre
les dangers ausquels on pouvoit tomber,
lesquels vous cognoisses trop mieux que ie ne fay.
A grande peine l'ay ie peu persuader a quelque
petit nombre dentre eux. Cependant ils veulent
que quelque nombre d'entre nous qui sommes icy
nous tenons prests si on nous vouloit surprendre pour
ne pouvoir avoir ceux qui sont hors de ce royaume.
Car on n'a peu encores obtenir asseurance pour
vous faire venir et ceux qui peuvent en cecy servir.
Et ne croy pas qu'on obtienne rien d'asseuré.
Davantage le temps est si brief que s'ils ne different
il seroit impossible que ceux qui sont loing
puissent estre venus a temps. Parquoy vous pou-
3440.1) 12 avait été envoyé à Goligny N. 3414.
2) H s'agit de l'assemblée des Prélats à Poissy qu'on
avait nommée un Colloque pour éviter le nom de Gondle national.
{Languet Epp. II. 122. Mém. de Condé H. 397. ibid.
II. 12; Hist, «eel I. 471, Journal de Bruslart p. 41.) La
lettre royale qui appelait aussi les Béformés ne fut publiée
que le 25.