opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

425 1561 APRIL. 486
return caeterosque fratres ex me salvere iube. Londini
14. Apr. 1561.
3374.
Tui observantissimus
N. Gallasius.
CALVIN A COLIGNY.
Il se purge de l'entreprise d'Amboise. ')
(Minute originale corrigée de la main de Calvin. Bibl. Imp.
Coll. Dupuy. Vol. 102, fol. 63. — Bonnet II. 382. Henry III.
153. - Trad. angl. IV. 175.)
Mon Seigneur, iay este adverti par mon frère, *)
lequel est avec TOUS, quil vous sembloit bon, et
eussies désiré que ie fisse imprimer une excuse, pour
me descharger du blasme qui ma esté mis sus,
touchant lentreprise d'Amboise, 3 ) comme si iy eusse
consenti. Vray est que desia de long temps et de
plusieurs endroits, iay esté requis et solicité de ce
Élire, et le pouvoye aysement, si ie neusse eu esgard
qua ma personne. Mais ie men suis abstenu,
tant pource que plusieurs meussent estimé cruel
dinsulter a la calamité des povres gens, 4 ) desquels
tout le crime estoit davoir esté esmeus dun zèle inconsidéré,
quaussi pource quon eust peu estimer que
ieusse attendu lissue pour caller la voile au vent.
Parquoy iay mieux aimé souûrir en patience destre
accusé a tort, que de me soucier par trop de ma
reputation. Oe pendant je nay iamais rien dissimulé
du fait a ceux qui sen sont enquis, comme
maintenant, sil vous plaist, Monsieur, den ouir le
sommaire, ie le vous deduiray a la vérité.
O'est que sept ou huit mois au paravant, quelqu'un
5 ) ayant charge de quelque nombre de gens,
.?
8874.1) Note du manuscrit, ajoutée par une main étrangère.
2) Nous n'avons rien trouvé auteurs d'une mission d'Antoine
Calvin à Paris, dont parle M. Bonnet. Mais ce frère,
est-il donc Antoine? Ne serait-ce pas plus naturellement quelque
autre frère? Nous avons songé un moment à Schenekbecher.
3) Nous savons que dès Vabord Calvin fut soupçonné
d'avoir trempé dans la conjuration {N. 3187. 3196). Ce fut
surtout Baudouin qui l'accusait indirectement (Biga 114.149),
et plus directement Hotman et Bèeë. Us avouaient bien tous
en avoir eu connaissance, mais üs affirment l'avoir désapprouvée.
Pour Hotman cependant ü en était autrement,
témoin son Tigre.
4) Ce ne sont pas les chefs dont il parle ici. Voir
plus bas.
5) 22 nous est impossible de dire à qui il fait allusion.
me demanda conseil sil ne seroit pas licite de resister
a la tyrannie dont les enfans de Dieu eatoyent
pour lors opprimez, et quel moyen il y auroit
Pource que je voyoye que desia plusieurs sestoyent
abreuvez de ceste opinion, après luy avoir donné
response absolue quil sen faloit deporter, ie mefforcay
de lui monstrer quil ny avoit nul fondement
selon Dieu, et mesme que selon le monde il ny
avoit que légèreté et présomption qui nauroit point
bonne issue. Il ny eut pas faute de réplique, voire
avec quelque couleur. Car il nestoit pas question
de rien attenter contre le Roy ni son authorité, 6 )
mais de requérir un gouvernement selon les loix
du pais, attendu le bas aage du Roy. Ce pendant
les lamentations estoyent grandes de l'inhumanité
qu'on exercoii pour abolir la Religion: mesme que
dheure en heure on attendoit une horrible boucherie,
pour exterminer tous les povres fidèles. Je
respondi simplement a telles obiections, que sil
sespandoit une seule goutte de sang, les rivieres
en decoulleroyent par toute lEurope. Ainsi quil
valoit mieux que nous périssions tous cent fois, que
destre cause que le nom de Chrestienté et lEvangilé
fust exposé a tel opprobre. Bien lui accorday ié
que si les Princes du sang requerroyent destre
maintenus en leur droit pour le bien commun, et
que les Cours de Parlement se ioignissent a leur
querele, quil seroit licite a tous bons suiects de leur
prester main forte. Lhomnie me demanda bien
quand on auroit induit lun des Princes du sang a
cela, encore quil ne fust pas le premier en degré, 7 )
sil ne seroit point permis. Il eut encore response
negative en cest endroit. Bref, ie luy rabbati si
ferme tout ce qu'il me proposoit, que ie pensoye
bien que tout deust estre mis sous le pied. Et
voyla pourquoy je nen fis nul semblant, pource
que ce neust esté quesmouvoir trouble sans raison.
De la Planche (237) que Catherine avait interrogé sur l'origine
du complot (La Place p. 41), ne nomme point de nom,
et se borne à dire: Il se trouva trois sortes de gens à manier
ceste affaire: les uns mens d'nn droit zèle de servir à Dieu,
à leur prince et patrie, antres mens d'ambition et convoiteux
de changement, et antres esguillonnés d'appétit de vengeance
ponr les outrages recens de ceux de Gnyse, tant en leurs personnes
qn'en leurs parens et alliés (la Benaudie).
6) Voyez Mém. de Condé I. 320. — Chez Castelnau et
La Bigne, le secrétaire de la Benaudie, on trouva un document
dont (la Place 34)-' le premier article estoit couché en
ces termes: Protestation faiote par le chef et tons ceux dn
conseil de n'attenter aucune chose contré la majesté dn Boy
et les prinoes dn sang .... Et estoit le bnt de l'entreprise
de faire observer l'ancienne constume do France par one legitime
assemblée des Estate. (La Planche 239. 255. de Thôu
fi. 772.) Voyez aussi la Response Chrestienne et defensive
etc. dans les Mém. de Condé I. 360 et Les Estate de France
opprimez par la tyrannie de Guyse (ib- 405).
7) Condé. Voyez la Planche 237. 267. et surtout Hist,
des choses mém. 79 la Place p. 33 suiv. 41 ce dernier parai/t
insinuer la participation du prince.