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opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

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457 1561 MAI. 458<br />

lement de luy et des siens, qu'ils ne s'en pourront<br />

elogner. Ce pendant c'est à nous de marcher au<br />

chemin qu'il nous monstre.<br />

Je TOUS toucheray aussy, Monsieur, un mot<br />

en particulier, touchant l'affaire 4 ) duquel je vous<br />

ay envoyé memoire par esorit. Si vous voyes que<br />

la chose poursuyve, je vous supplie, Monsieur, que<br />

nous n'y soyons pas oubliez. Je oroy que ceste<br />

vule vous est recommendee pour un plus haut regard.<br />

Mais si est ce que vous ne pouves procurer<br />

le bien d'icelle qu'en servant au profit du Roy.<br />

Car combien qu'elle ne semble pas estre d'importance,<br />

ce qui est petit n'est pas tousjours à mespriser<br />

5 plaind à bon droit en quelque lieu, que le monde<br />

souffre bien que les petis enfans oyent et voyent<br />

et parlent, et ce pendant voudroit rendre les serviteurs<br />

de Dieu sourds, aveugles et muets, combien<br />

que la charge leur soit donnée speciale de veiller<br />

et guetter, s'enquérir et crier, comme à son de<br />

trompe. J'espère, Sire, et me tiens persuadé que<br />

vous ne seres pas du nombre de ceux la; mais que<br />

vous estimeres que je n'ay pas esté légèrement<br />

emeu à vous declairer l'angoisse que je porte, ayant<br />

entendu que vous aves esté gaigné par un moyen<br />

bien mauvais pour accorder beaucoup de choses<br />

ausquelles vous dévies résister fort et ferme. Je<br />

)<br />

ne vous escri, Sire, que le bruit commun, mais<br />

dont trop de gens sont abbrevez. C'est qu'on murmure<br />

que quelques foies amours vous empesohent<br />

ou refroidissent de faire vostre debvoir en partie,<br />

et que le diable a des supposts qui ne cherchent<br />

ni vostre bien, ni vostre honneur, lesquels par tels<br />

3393.<br />

allechemens taschent de vous attirer à leur cordele,<br />

ou bien vous addoucir en sorte qu'ils jouissent pai­<br />

CALVIN AU ROI DE NAVARRE. siblement de vous en leurs menées et prattiques.<br />

Si vous estes fasché, Sire, qu'on vous ait en telle<br />

Sévères représentations au sujet de sa conduite. estime, je vous prie de penser à beaucoup de jeunesses<br />

qui en donnent occasion. Je vous prie quant<br />

(Minute originale non autographe. Bibl. nat. Coll. Dnpuy. et quant, Sire, de bien noter ce que diet sainct<br />

Vol. 102, fol. 66 T. - Bonnet H. 399. Trad. angl. IV. 194.) Pierre, qu'il suffit bien que pour le temps passé<br />

on ait suy vi les fols appétits, voluptez et dissolutions<br />

Sire, combien que par la lettre qu'il vous a des incrédules: car quand vous n'en seres plus en­<br />

pieu m'escrire dernièrement, vous m'ayez donné taché, Sire, tout sera non seulement enseveli devant<br />

congé et hardiesse de continuer à vous faire telles Dieu et ses anges, mais aussi mis en oubli quant<br />

exhortations comme la nécessité le requerroit, tou- au monde. A l'opposite Dieu permet, quand on retesfois<br />

j'eusse bien désiré n'entrer point en matière tourne au mal, que ce qui estoit aboli soit ramentu,<br />

laquelle possible de prime face ne vous sera pas et sur tout de son costé il le rappelle à conte. Je<br />

fort plaisante. Mais je vous prie, Sire, de penser vous prie donc, Sire, au nom de Dieu, de vous<br />

à ce que diet St. Paul, que nous sommes contraints éveiller à bon escient, cognoissant que la plus<br />

quelquefois de contrister ceux que nous desirons grande vertu que vous puissies avoir est de batail­<br />

resjouir, et mesme que s'ils sont faschez pour queller contre voz affections, retrancher les plaisirs monque<br />

peu de temps, c'est pour leur apporter cent fois dains, dompter les cupiditez qui vous induisent à<br />

plus de contentement, que si en les voulant laisser offenser Dieu, mettre sous le pied les vanitez qui<br />

en repos, on les endormoit en sommeil mortel. Et nous esgarent bien tost, sans que nous y pensions.<br />

de fait, Sire, selon vostre prudence, VOUB jugeriez Car combien qu'en ceste grandeur et hautesse Royale<br />

que je vous seroye traistre et desloyal, si en parlant il soit difficile de se tenir en bride, si est ce que<br />

au nom de Dieu qui commande ne point espargner la licence que se donnent les plus grands est tant<br />

les Roys, je ne vous remonstroye franchement ce moins excusable, puis que Dieu les a plus estroite-<br />

qui ne peut et ne doit estre dissimulé. Je sçay de ment obligez. Et faut que la sentence de nostre<br />

quelle discretion et modestie il nous faut user, pour Seigneur Jesus tienne, que le conte sera demandé<br />

ne point avancer témérairement et à la volée ce à chacun selon qu'il aura receu. Mesme je vous<br />

qui nous sera incognu. Mais aussi l'advertissement<br />

prie, Sire, de la bien appliquer aujourd'huy à vos­<br />

que j'ay à vous faire, n'est que par trop divulgué<br />

tre instruction, car entre les autres graces si ex­<br />

et plus que je ne voudroye. Saint Ambroise se<br />

cellentes qui vous avoyent esté faites par ci devant,<br />

vous estes de nouveau establi en lieu qui vous doit<br />

inciter plus que iamais à vous tenir soigneusement<br />

sur voz gardes. Car non seulement vous aves à<br />

sou8tenir la charge de Testât public, mais Dieu<br />

vous a ordonné comme père pour soulager tous ses<br />

4) les menaces du duc de Savoie (3317) et le traité<br />

d'alliance. Le mémoire n'existe plus.<br />

5) La fin mangue. La lettre doit avoir été écrite quelques<br />

jours avant celle à Bullinger du 24. Mai.

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