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opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

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645 1561 AUGUST. 646<br />

courte, ou parce qu'il ne pensoit pas (comme il dit)<br />

qu'il la falut faire plus longue, ou pour ce (comme<br />

chacun pense) qu'il se trouva estonné. Le roi,<br />

estant (comme nous pensons) enbauché, respondit<br />

qu'il la communiqueroit à son conseil et qu'Û leur<br />

en feroit donner la responce par son chanceliier.<br />

Le conseil prive du Boy avisa que la chose estoit<br />

de telle importance qu'il falloit delayer la responce<br />

iusques a ce que tous ceux du conseil seroyent<br />

venus, et qu'on leur signifieroit de se trouver en<br />

cour le 24 de ce mois. Ce que a esté fait. La<br />

Royne dit au conseil quelle ne vouloit pas qu'on<br />

deliberast si nous serions ouis ou non (d'autant<br />

qu'elle vouloit que nous le fussions) mais quon<br />

avisast des conditions. Les Ecclésiastiques du conseil<br />

demandent terme d'avis pour le communiquer<br />

aux autres et puis en faire responce. le vous laisse<br />

penser quel espoir on en peut avoir de leur responce.<br />

Entre eux il y en a quelques uns temporiseurs<br />

desquels communément ou espère quelque<br />

chose de bon. Quant a moy ie les crain plus que<br />

les autres. Tous les autres sont mortelz et ouverts<br />

ennemis. Mais Dieu est au ciel qui se moquera<br />

d'eux. On nous a cuyde faire quelque peur d'aucunes<br />

embusches que noz adversaires dressoyent<br />

contre nous. Quant a moy ie desirerois qu'on<br />

mesprisast tels bruicts, et que nous monstrissions<br />

aux autres exemple de fiance soubs la sauvegarde<br />

de Dieu sans avoir recours au bras humain. le ne<br />

le puis bien persuader aux aultres, qui soubs couleur<br />

(comme il me semble) de ne reiecter les moyens<br />

que Dieu donne désirent quelque force humaine.<br />

Nous nous accordons bien aux theses mais non pas<br />

a l'application de l'estat auquel nous sommes. le<br />

confesse avec eux quil se faut servir des moyens<br />

humains, mais ie pense quils ne nous sont pour<br />

maintenant nécessaires. Car quand a iceux noz<br />

adversaires sont les plus forts. Parquoy cest envain<br />

de sy appuyer. Davantage comment pourrons<br />

nous persuader aux dangers a noz brebis de quieter<br />

les armes si le magistrat est adversaire, si nous<br />

en avons desire? On respond que ce n'est pas<br />

contre le Magistrat. le le confesse. Mais aussi il<br />

faut bien peu de couverture a noz gens pour sortir<br />

hors des gons. Davantage nous sommes subiets a<br />

une infinité de calomnies. Finablement ie ne pense<br />

pas noz adversaires si sots quils nous verdient faire<br />

outrage a leur grand dommage sans en espérer<br />

grand proffit. Ds voyent bien que levangile ne<br />

sera pas ruine en France pour la mort de 10 ou<br />

12 personnes et toutesfois tous cognoistroyent leur<br />

desloyauté. Par quoy ie pense quil y a plus de<br />

danger de la menestre Ttaliene 3 ) que de la violence<br />

aperte. Quant aux estats ils doyvent faire jeudi<br />

3) minestra, la soupe.<br />

prochain leur rapport de ce qu'ils ont accordé.<br />

Ienten les deux estats a savoir la noblesse et le<br />

tiers estât. Es ont délibéré de demander que nous<br />

soyons ouys a dispute aux mesmes conditions que<br />

nous demandons et que nous ayons temples et<br />

liberté. Il est vray qu'ils n'en font pas ordonnance<br />

mais requeste, laquelle ie ne scay si elle sera accordée.<br />

( Us ont des adversaires et des grandes difficultés'<br />

qui les empeschent de faire mieux. Ceux<br />

qui sont icy pour la dispute sont ceux cy: Mr. de<br />

Bese, Mr. de Salues, Mr. de Coulonges, Mr. Marîorat,<br />

Mr. de St. Paul, Mr. Malotitis,*) ministre maintenant<br />

de Mr. le prince de Condé, Mr. Virale, s )<br />

autresfois ministre de Mr. le prince et maintenant<br />

de Paris et moy. Nous attendons Mr. Marti/r. La<br />

maladie de Mr. Capel 6 ) empêche quil ne soit avec<br />

nous. Si Dieu le guarist il viendra. Pavois oublié<br />

Mr. Fdlion 'O ministre d'Orléans qui est avec nous.<br />

Si la Royne l'eust permis nous eussions eu Mr.<br />

de la Boche 8 ) et Mr. de la Ewiere. Mais on ne<br />

luy put dissuader quils n'ayent coniuré contre le<br />

feu roy son fils, combien que ie luy en aye faict<br />

parler par Mr. Y Amiral et par Madame la princesse<br />

de Condé. Quant à Baudouin i'en ay communique<br />

a Mr. l'Amiral ce que vous m'en aves escrit. 9 ) Sil<br />

faict le sot on le rembarrera. Plusieurs espèrent<br />

de luy quelque chose de bon. Mais ie crain tels<br />

personnages. Quant a Valentin 10 ) i'en ay aussi<br />

parlé audit Seigneur. Mais il n'est pas besoin<br />

maintenant d'aliéner celuy que vous craignez lui<br />

favoriser. Hier l'accord de Monsieur le Prince fut<br />

fait avec Monsieur de Guise.") On m'a dit qu'il<br />

fut faict ainsi: Le roy les voyant assembles avec<br />

ceux de son conseil dit estant embouché qu'il vou-<br />

4) Jean Maht, ancien vicaire de S. André des arcs à<br />

Paris, actuellement pasteur à Paris, devint en 1562 aumônier<br />

de Coligny. (flirt, eccl. I. 490. 671. Baum. II. 232. Haag<br />

VU. 198.)<br />

5) Hist. eccl. I. 490 personnage autrement inconnu.<br />

6) Loya, natif d'une ancienne famille de Paris, ayant 1«<br />

don de l'esprit et de la langue, et depuis ministre de la parole<br />

de Dien, envoyé en 1560 aux estats à Orleans (Hist. eccl. I.<br />

287). Dit de Moriambert, pastenr à Meanz (Haag IIL 206).<br />

7) Nioolas, dit La Vallée, auparavant Carme et docteur<br />

de Sorbonne. {Hist. eccl. I. 156. Baum IL 232.)<br />

8) Chandieu, collègue de La Bivière à Paris (N. 3452).<br />

9) éest probablement à la suite de la lettre citée dans<br />

la note précédente que Calvin écrivit à Merlin au sujet de<br />

Baudouin. Malheureusement sa lettre n'existe plus. Baudouin<br />

était pour le moment l'entremetteur entre le roi de Navarre<br />

et le Cardinal de Lorraine. (Biga p. 280.) Il fut chargé<br />

d'inviter Cassander à venir à Poissy, mais celu-ci fut empêché<br />

par le mauvais état de sa santé. (Heveling, p. 24;<br />

Baum TL 372; Soldan I. 452; Bluckhohn, Br. Friedrichs I.<br />

190; Vita Calvini ed. Nickel c. 23 et Colladon.)<br />

10) Peut-être veut-il parler de Jean de Monluc évêque<br />

de Valence, qui pouvait être compté parmi les partisans de<br />

l'accord. (Soldan I. 455.)<br />

11) N. 3490.<br />

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