opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE
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701 1561 SEPTEMB. 702<br />
dire arec rostre consentement, que tout y est tellement<br />
perverti, tout y est tellement confus et ruiné<br />
qu'à grand peine les meilleurs architectes du monde<br />
(soit qu'on considère l'ordre tel qu'il est auiourd'huy<br />
dressé, soit qu'on regarde la vie et les moeurs), y<br />
peuvent-ils recognoistre les vestiges et marques de<br />
cest ancien bastiment tant bien réglé et compassé<br />
par les Apostres: de quoy vous mesmes pouvez<br />
estre bons tesmoins, y ayans travaillé ces iours<br />
passez. Bref, nous laisserons ces choses assez cognues,<br />
et qui valent mieux teuës que dictes.<br />
Et pour conclusion de ce propos, nous déclarons<br />
deveant Dieu et ses Anges, devant vostre<br />
Maiesté, Sire, et toute l'illustre compagnie qui vous<br />
environne, que nostre intention et désir n'est sinon<br />
que la forme de l'Eglise soit ramenée à sa nayfve<br />
pureté et beauté, en laquelle iadis elle fut tant<br />
florissante du temps des Apostres de nostre Seigneur<br />
Iesus Christ.<br />
Et quant aux choses qui ont esté adioustees,<br />
que celles qui se trouveront superstitieuses ou manifestement<br />
contraires à la parole de Dieu, soyent<br />
du tout abolies, les superflues soyent retranchées,<br />
celles que l'expérience nous a apprins estre propres<br />
à attirer les hommes à superstition soyent ostees,<br />
et s'il s'en trouve d'autres utiles et propres à edification,<br />
apres avoir meurement considéré les anciens<br />
Canons et authoritez des Peres, qu'elles soyent<br />
retenues et observées au nom de Dieu, selon ce<br />
qui sera convenable au temps, aux lieux, et aux<br />
personnes, afin que tout d'un accord Dieu soit<br />
servi en Esprit et vérité sous vostre obéissance et<br />
protection, Sire, et des personnes que Dieu aura<br />
establies sous vostre Maiesté, pour le gouvernement<br />
de ce royaume. Car s'il s'eu trouve encores qui<br />
pensent que la doctrine dont nous faisons profession<br />
destourne les hommes de la subietion<br />
qu'ils doyvent à leurs Rois et supérieurs, nous<br />
avons, Sire, dequoy leur respondre en bonne conscience.<br />
Il est bien vray que nous enseignons que la<br />
premiere et principale obéissance est deuë à nostre<br />
Dieu, qui est le Boy des Bois et Seigneur sur<br />
tous Seigneurs: mais au reste, si nos escrits ne<br />
sont suffisans pour nous purger d'un tel crime à<br />
nous imposé, nous alléguerons, Sire, l'exemple de<br />
tant de seigneuries et principautez, et mesmes des<br />
royaumes reformez selon ceste mesme doctrine: lesquels,<br />
graces à Dieu, nous pourront servir de bons<br />
et suffisans tesmoignages pour nostre descharge.<br />
Bref, nous nous arrestons en cest endroit à ce que<br />
dit S. Paul au 13. chapitre de l'Epistre aux Romains,<br />
là où parlant de la police temporelle, il enioint<br />
expressément que toute personne soit subiete<br />
aux puissances supérieures. Voire (dit sainct lean<br />
Chrysostome sur ce passage) quand tu serois Apostre<br />
ou Evangeliste: pource que telle subietion ne derogue<br />
au service de Dieu.<br />
Que s'il est advenu, ou s'il advient ci après<br />
que quelques uns se oouvrans du manteau de nostre<br />
doctrine se trouvent coulpables de rebellion au<br />
moindre de vos officiers, Sire, nous protestons devant<br />
Dieu et vostre Maiesté qu'ils ne sont des<br />
nostres, et ne scauroyent avoir plus aspres ennemis<br />
que nous, selon que nostre povre condition le<br />
peut porter.<br />
Pour conclusion, Sire, le devoir que nous avons<br />
d'avancer la gloire de nostre Dieu, l'obéissance et<br />
service treshumble deu à vostre Maiesté, l'affection<br />
que nous avons à la patrie, et nommément à l'Eglise<br />
de Dieu, nous a conduits iusqu'en ce lieu, auquel<br />
nous espérons que nostre bon Dieu et Père, continuant<br />
le cours de ses bontez et miséricordes, vous<br />
fera pareille grace, Sire, qu'il feit au petit Roy<br />
Iosias, il y a maintenant deux mille deux cens et<br />
deux ans et que sous vostre tres-heureux gouvernement,<br />
Madame, assistée de vous, Sire, et des autres<br />
tres-illustres Princes du sang et seigneurs de vostre<br />
Conseil, l'ancienne memoire de la tant renommée<br />
Royne Clotilde sera rafreschie, laquelle servit iadis<br />
d'instrument à nostre Dieu pour donner sa cognoissance<br />
à ce royaume. Telle est nostre espérance<br />
pour laquelle, Sire, nous sommes prests d'employer<br />
nos propres vies, afin que vous faisans treshumble<br />
service en une chose si louable et si saincte, nous<br />
voyons le vray siècle doré, auquel nostre Seigneur<br />
et Sauveur Iesus Christ soit servi tout d'un accord,<br />
ainsi que tout honneur et gloire luy appartiennent<br />
à iamais, Amen.<br />
Sire, il plaira à vostre Maiesté n'avoir esgard<br />
à nostre langage tant rude et mal poli: mais à<br />
l'affection qui vous est entièrement dediee. Et<br />
d'autant que les poincts de nostre doctrine sont<br />
clairement et plus au long contenus en ceste présente<br />
confession de foy que ia nous vous avons<br />
presentee, et sur laquelle se fera la présente conference,<br />
nous supplions treshumblement vostre<br />
Maiesté nous faire derechef ceste faveur de la recevoir<br />
de nos mains, esperans, moyennant la grace<br />
de Dieu, qu'après en avoir conféré en toute sobriété<br />
et reverence de son nom, nous nous en trouverons<br />
d'accord. Et si au contraire nos iniquitez empeschent<br />
un tel bien, nous ne doutons que vostre Maiesté<br />
avec son bon conseil, ne scache bien pourveoir à<br />
tout sans preiudice de l'une ne de l'autre des parties<br />
selon Dieu et raison.