opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE
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631, EPISTOLA 3490 632<br />
au pourchas de sa partie par le moyen de «elle que<br />
pouvez penser. 7 )* Je ne savoys rien de tout cela<br />
et ne le sceu qu'il ne fust faict. * Apres disner<br />
estant mandé par luy en son cabinet il m'en faict<br />
tout le discours, et m'en monstre l'acte par escrit, 8 )<br />
portant en somme que sa partie luy a declairé en<br />
presence de la royne et du conseil quil n'estoit aulcunement<br />
cause ny motif de la detention d'iceluy.<br />
Sur quoy le prince a diet qu'il tenoit pour meschans<br />
tous ceulx qui en auroient esté cause. Je le croy<br />
ainsy, a respondu l'aultre, et cela ne me touche en<br />
rien. Voila tout. Estant enquis, qu'il m'en sembloit,<br />
ie responds, que les responses me sembloyent ambiguës,<br />
mais que de tels affaires ie me raportoys a<br />
ceulx qui entendoyent mieux ce qui concernoit<br />
l'honneur de son degré. Quant a sa querelle particulière<br />
qu'il savoit assez a qui il en faloit remettre<br />
la vengeance. Mais que nul ne povoit estre tenu<br />
pour amy de Dieu, s'il ne se declairoit ennemy des<br />
ennemys iurez d'iceluy et de son église, en ceste<br />
qualité. Sa response fut telle * qu« nous aurons<br />
occasion de louer Dieu en tout, mais que cela soit<br />
ferme. De faict il fust sorty de grands maux de<br />
ces privées affections, et pourveu que ce ne soit<br />
occasion de passer plus oultre, ie ne suys point<br />
marry que tels myseres ne soyent meslez parmy ce<br />
que nous pourchassons. Yoila lissue de toute ceste<br />
esmeute 9 ) que nous craignions, sinon qu'elle tire<br />
après soy quelque queue. Ce mesme jour selon*<br />
nostre requeste, 10 ) a esté accorde que nous serons<br />
ouys et que noz parties ne seront noz iuges, mais<br />
il y a encores de l'encloueure 11 ) qui faict qne n'avons<br />
encor eu une response resolutive, laquelle on diet<br />
que nous aurons solennellement et en cour planiere.<br />
Pour le moins nous nous attendons d'en avoir<br />
bonne et briefve issue.<br />
Apres souper ce mesme iour d'hui sur les neuf<br />
heures estant mandé en la chambre du roy de N. ,2 )<br />
ie fus bien esbahy que ie tröuvay la royne mere,<br />
le dit Seigneur roy, monsieur le prince, monsieur<br />
e?Estampes, 1S ) les Cardinaux de Bourbon et de Lor<br />
ies Princes, grands Seignenrs, Cardinaux, Conseillers et les<br />
chevaliers de l'Ordre. (La Place l. VI. p. 139 éd. Buchon.<br />
Hist. eecl. I. 471. de Thou. III. 56. Languet Epp. II. 138.;<br />
7) Catharine de Médicis.<br />
8) Il est inséré dans VHist. eecl. I. 472.<br />
9) d'Amboise. Les documents relatifs à Vabsolution du<br />
prince de Gondé par le Conseil et le Parlement se trouvent<br />
dans les Mémoires de Condé H. 373 suiv. : Sommaire récit de<br />
la calomnieuse accusation de M. le Prince de Condé avec<br />
l'Arrest de la Cour etc.<br />
10) N. 3487.<br />
11) Vide sequentem Moréttani.<br />
12) Navarre. Voyez sur cette entrevue. La Place p. 155.<br />
Hist. eecl. I. 492 sniv.<br />
13) Le duc d'Estampes était le mari de la maîtresse de<br />
François I, et beaufrère de Mad. de Cany.<br />
reine, Madame de Cursol 1 *) et une aultre Dame<br />
encores. Je fuz comme surprins par faulte d'en<br />
estre adverty, mais graces a Dieu cela n'empescha<br />
qu'en peu de paroles ie ne luy declairasse la cause<br />
de ma venue, a quoy elle me respondit treshumainement.<br />
A donc le Cardmal prenant la parole et<br />
commenceant par belles louanges,* adiousta qu'ainsy<br />
que i'avoys affligé la France, ie la pourroys mainteriir|<br />
soulager. Je ne luy laissay passer ce mot M fcyjf<br />
d'affliction, de sorte qu'il ne mist guieres a changer •<br />
propos. * On m'enquist de vostre age', estât etc.<br />
etc. Je respondy ce qui en est. On se pleind des<br />
livres diffamatoires, ie ne fus desgarny de iuste et<br />
veritable defense. Sur cela Monsieur le Cardinal dit<br />
qu'il a un livre de la cène, lequel on m'attribue<br />
ou ie di que* tam <strong>quae</strong>ritur Christus nunc in coma<br />
quam antequam ex virgine nasceretur. 15 ) Item, dit-il,<br />
on m'a diet, ce que ie ne veux affermer, car ie n'ay<br />
pas veu le livre, c'est que vous dites, que: Christus<br />
non magis est in coma quam in coeno.* Je responds<br />
que voyant les livres ie ne les desadvoureray s'ils<br />
sont miens, et quant aux propositions,£que le sens<br />
de la premiere me sembloit veritable, pourveu qu'elle<br />
fust bien interpreteej comme il fauldroit avoir le<br />
livre pour en iuger, * mais que de la seconde elle<br />
ne povoit estre tirée ny de mes escrits ny d'aultres<br />
qui eussent la moindre intelligence du monde,* bref<br />
que nostre confession faisoit foy en quelle reverence<br />
nous avions les sacremens. * H insista sur la premiere<br />
de ces propositions, monstrant qu'il ne savoit<br />
rien ou bien peu de la convenance et difference des<br />
deux alliances et des sacremens de l'une ou de<br />
l'aultre. 16 ) * Toutesfoys a la fin il falut qu'il, accordast<br />
la vérité ou pour le moins qu'il en fist le<br />
semblant. De la il vient a ceste belle'consubstantiation,<br />
car, disoit il, pour la transubstantiation ie<br />
ne suys poinct d'advis qu'il y ayt schisme en leglise.<br />
Enfin ie suis, dit il, rude en ces affaires, vous oyez<br />
mes raisons, et vous dy ie les miennes, lesquelles,<br />
comme il me semble vous doibvent contenter. In<br />
summa, nous confessons, dy ie, que panis est corpus<br />
sacramentale, et pour définir que c'est a dire sacramentaliter,<br />
nous disons qu'encores que le corps soit<br />
14) Louise de Clermont, comtesse de Tonnerre, dame<br />
d'honnenr de Catharine de Médicis, épouse d'Ant. de Crussol,<br />
nommé plus tard duo d'Uzès. Quoique catholique elle ne se<br />
montra jamais défavorable aux Huguenots. C'était une dame<br />
de beaucoup d'esprit mais de moenrs peu édifiantes. Elle<br />
servit en plus d'une occasion d'intermédiaire entre la Beine et<br />
les Huguenots. (Haag IV. 130.)<br />
15) Summa dootrinae de re sacr. in Tract, theol. ed.<br />
1582. I. 206 ss. Dans le texte latin ü est dit que cette proposition<br />
était une absurdité.<br />
16) Ici le texte latin intercale une longue conversation<br />
avec le cardinal de Lorraine sur la Cène, dont il n'y a ici<br />
qu'un très-court résumé.