opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

287 EPISTOLAB 3303—3305 288
seroit mal advise soit redressé, et qu'il soit licite
de répliquer contre toutes opinions erronées par
bonnes raisonB et .bien concluantes.
Il est aussi besoin d'avoir arresté devant toutes
choses quel ordre on devra tenir, et savoir qu'en
premier lieu les points et articles de la doctrine qui
sont en different, soyent debatus: que de la on
vienne aux ceremonies, et finalement qu'il soit traité
du regime de l'Eglise.
Les points de la doctrine qui sont aujourd'huy
en dispute sont du service de Dieu, à savoir s'il
doibt estre réglé purement et simplement à l'Escriture
sainte, ou bien si les hommes en ont pu donner
lois, et si leurs traditions peuvent obliger les
âmes sur peine de péché mortel. Et sous cela
seront compris les voeux, la defense du mariage, la
confession et choses semblables. Apres il est question
de savoir sur quoy la fiance de nostre salut
est fondée, et si nous sommes justifiez par le mérite
de nos oeuvres, ou par la miséricorde gratuite
de Dieu. De la depend la matière du franc arbitre,
des satisfactions, du purgatoire et choses semblables.
H y a aussi le moyen d'invoquer Dieu qui est conjoint
à la certitude de la foy et emporte avec soy
l'intercession des saints.
Pour le second point des ceremonies, il y aura
à traiter de tout ce qu'on a emprunté des ombres
de la loy, du nombre des sacremens avec leurs accessoires.
Le troisième point du regime de l'Eglise, contient
la definition de l'office des evesques ou pasteurs,
pour savoir à qui ce tiltre appartient, a quoy
se rapportent aussi les degrés et ordres, avec privautés
et choses semblables.
Or il ne suffiroit pas de tenir concile, s'il n'estoit
universel, voire si on pretend d'appaiser tous
les troubles de la chrestienté. Vray est que chacun
roy et prince peut bien remédier aux troubles de
son pays par concile national, quand il n'aura point
ses voisins disposez et accordans avec luy en pareil
désir et affection. Mais si on tenoit un concile
partial, lequel néanmoins fust appelé universel, ce
ne seroit qu'allumer le feu davantage et augmenter
les discordes. Parquoy il est plus que requis que
ceux qui demandent reformation, acceptent le concile
qui se tiendra, afin que toute la chrestienté soit
reunie: ou bien que ceux qui ne se voudroient
ranger à union et concorde, fussent declairez et tenus
schismatiques.
3304.
QUERCETANUS OALVINO.
Apud Cattos sub auspiciis principis de concordia et
consensione in articula de coena làboriose dispufatum est
et tandem aliquid effectum. Quid vero, ex autoris vel
minimis contenu verbis frustra elicere conaberis. In
Flandria inquisitio hispanica pios terret.
(Ex autographo Cod. Gener. 110, fol. 19.)
Garissimo et fidelissimo Christi servo D. Ioanni
Oalvino patri in Domino summe observando.
Gratia et pax a Deo pâtre Domini nostri Iesu
Christi.
' Pacis amore plerumque aut potius animi parcitate
atque ignavia nostra dum cedimus improbitati.
adversariorum, illi interea efferascunt nostra modestia
usque ad immanitatem, ac tum pacis recuperandae
spe amissa tandem rebus afflictissimis sera remédia
et periculôsa frustra quaeruntur. Atque utinam
huius rei evidens documentum non praebeat
praesens hic per Germaniam ecclesiarum status, 1 )
ne domestica mala commemorem. Ergo postquam
fatalis ilia cantilena zîjç (inovaCag a suis buccinatoribus
aliquot continuos annos in auribus imperitae
multitudinis décanta* est, quia defendi iustis armis
non potest, ad patrocinium curritur principum virorum
: nempe ut ad earn propugnandam primum fidem
suam sociali foedere astringant, et sic firmum praesidium
per vim quaeratur insano dogmati. Ut autem
alios non attingam, quia Çattorum princeps
propter quosdam doctores suos in suspicionem venerat
tanquam si a pristina professione confessionis
Augustanae deficeret in capite de sacra coena Domini,
admonitus est a nonnullis principibus viris,
qui et hac de re formulam a iunioribus principibus
Saxoniae praescriptam miserunt, et qui [an] ea placeret
fieri certiores voluerunt. Nam non déesse
aiunt qui se nitro pro syndicis Aug. confessionis
propugnatoribus ingérant, et poscant adeo alios
principes assensionis declarationem, quia concordibus
tantum pax ex pactis publicis tribuatur. Hanc
ob causam post Electorem Saxoniae principem Augustum,
qui paulo ante de sententia suorùm doctorum
Lipsiensis et Wittembergensis academiarum
scriptum responsum adornaverat, indixit Cattus
8304.1) Agit sine dubio de negotiationibus quae conventum
principum Numburgi celebratum praecesserunt, in quibus
Christophoru8 dux primas partes egit. (Salig. III. 653. Planck.
YI. 213 seqq.) De Us tarnen quae hic ex Hassia referuntur
alibi nihil.