Yushardzan/Huschardzan

La Passion armönienne de S Serge !e Strat£late. ]87
se trouve naturellement designe en l'absence de toute autre specification '. On pourrait
merae se demander si ce n'est pas lui que concernent certaines mentions isolees qui
ont ete recueillies dans les synaxaires grecs, ä des dates differentes de sa fete, par
exemple au 1 er janvier 2 et au 24 mai \ Toutefois on lui connaissait, notamment dans
l'eglise byzantine, des homonymes qui durent jouir d'une celebrite relative. Ainsi nous
savons qu'au VIII e siecle un des grands sanctuaires de Damas etait place sous l'invocation
d'un äyiou Ispfiou, toü emxkyv Ma^ükävou . . Mais ce n'est vraisemblablement
pas dans l'hagiographie melkite qu'il convient de chercher un personnage qu'on puisse
identifier avec S. Serge le general.
Celui d'Amid est inconnu dans l'eglise grecque. II appartient sans doute en propre
au paradis monophysite, ce qui ne pouvait que le recomm ander ä la devotion des
moines de Mär-Barsaumä. II est ä regretter que le personnage ne soit pas plus clairement
designe ; car les calendriers jacobites ne fönt aucune mention d'un S. Sergius d'Amid.
Toutefois le livre de Jean d'Asie De beatis orientalibus« contient, au chapitre V,
la biographie detaillee d'un reclus nomme Sergius, qui vecut de longues annees avec
son maitre Symeon, aux environs d'Amid \ Chasse de son ermitage, vers l'an 520, par
les edits de Justin, il fut incarcere au monastere armenien d'Athriz, ^-,l^, oü on
l'enferma dans un troisieme etage, plus etroitement que dans une basse-fosse *. Au bout
de trois jours, il avait dejä reussi ä s'evader. II s'en fut rejoindre son maitre et recut de
lui l'autorisation de fonder un monastere dans un bourg nomme Oaluphiatha,
h.oö\-,. Cette localite. dont la position n'est pas exactement connue, parait avoir ete
situee dans les environs d'Amid, au nord de la ville '. Sergius y vivait encore ä Fepoque
oü Jean d'Asie ecrivait son livre. Nous ignorons oü et quand il mourut et si sa memoire
continua d'etre honoree dans le pays qu'il avait etonne de son ascetisme farouche.
Mais il n'y a rien de temeraire ä supposer que les erudits de Mär-Barsaumä auront
eux-memes ränge l'archimandrite de Oaluphiatha parmi les saints d'Amid, sur la foi de
l'edifiante biographie qu'ils avaienf lue chez Jean d'Asie.
Nous sommes encore plus mal renseignes sur S. Sergius de Dara. On sait par la
Vie de S te Golinducht, que vers la fin du VI e siecle, il existait une chapelle roü äyiou
lidfßzujjo^ -s/jycou fiiaov zob .Vu^ißwu xai roh Japu; s . Mais qui etait ce S. Sergius? On
serait assurement fort tente de le prendre pour un martyr local, si l'existence de
S. Sergius de Dara etait prouvee par ailleurs. Mais, dans l'incertitude complete qui plane
sur ce personnage, toute conjecture serait prematuree.
Gräce ä Nerses Snorhali, la legende de Sergius et Martyrius n'est pas enveloppee
d'une aussi profonde obscurite ". Sergius etait un brillant officier des armees romaines de
i
Voir ActaSan ctorum Octobris, t. III, p. SVS— 83. AnalectaBollandiana, t. XIV (1895),
p. 373— 95; cf. Bibliotheca hagiographica latina, No. 7599 — 7607; Bibliotheca
hagiographic a graeca 2, 1624—1629; Bibliotheca h ag i o g r a p h i c a o r i e n t a 1 i s,
1052—1055. Voir aussi Jirecek, Sitzungsberichte der p h i l.-h i s t o r. Classe der
k. Akademie der Wissenschaften zu Wien, t. CXXXVI (1897), p. 49—54.
s Synaxarium Ecclesiae Constantinopolitanae ed. H. Delehaye, p. 365.
' Ibid., p. 7