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Yushardzan/Huschardzan

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La Passion arm£nienne de S. Serge le Stratelate. 191<br />

Et alio digressus exstruxit aedes amplas et pulchras e lapidibus quadratis in mediis<br />

Arabum finibus, eo loco qui dicitur Ainqenaie (Föns arundinosus), ibique altare erexit<br />

sanctosque martyres (condidit). Ouas aedes nomine sancti Sergii martyris incliti appellavit.<br />

Vehementer enim diligebant istae gentes arabicae nomen sancti Sergii, ad quem confugere<br />

omniuin hominum maxime solebant. Has igitur aedes sanctus eo consilio exstruxit<br />

ut illos ab aedibus sancti Sergii averteret, quae Rosaphae sitae sunt ad ripam Euphratis,<br />

ut quae ab iis longissime distarent. Easdem, quantum potuit, illarum similes fecit, ut<br />

earum aspectu illuc abire isti prohiberentur.<br />

L'intention est claire et le calcul avoue. Ahudemmeh veut faire oublier ä ses<br />

chretiens arabes le chemin de Rosapha. Dans ce but, il eleve, au coeur du Beth Arbaie<br />

un sanctuaire, vers lequel il cherche ä detourner le courant des pelerinages. II le consacre<br />

ä S. Serge, parce qu'il compte sur le prestige de ce nom parmi les tribus nomades<br />

de l'Iraq. On remarquera la reticence qui semble dissimulee dans cette formule. S'il ne<br />

s'agit que du nom, un S. Serge quelconque pouvait au besoin remplacer son illustre<br />

homonyme. Et en effet le biographe ne dit pas que le S. Serye de Ainqenaie fut celui<br />

de Rosapha. C'est plutöt le contraire qui serait prouve, si comme il est naturel de le<br />

croire, les corps saints deposes par Ahudemmeh dans le martyrium de son eglise etaient<br />

ceux des patrons ä qui cette eglise etait dediee. Observons aussi qu'il n'est fait aucune<br />

mention de S. Bacchus.<br />

II n'est donc pas bien temeraire de se demander si peut-etre le metropolitain de<br />

Tagrit n'aurait pas decouvert dans son imagination le personnage qu'il lui fallair. D'autre<br />

part la legende de Serge le Stratelate reunit tous les caracteres probables de celle qu'il<br />

aurait pu inventer pour faire concurrence ä celle de Rosapha. Dans la Passion elle-meme,<br />

surtout avant les retouches de Nerses Snorhali, on ne remarque certainement rien qui<br />

demente cette supposition. Bien au contraire la supercherie litteraire, ä laquelle cette fabuleuse<br />

histoire doit evidemment son origine, ne saurait recevoir une explication plus naturelle.<br />

Jusqu'ä present on n'a point entendu parier d'une eglise du Beth Arbaie qui<br />

serait une copie ou une reduction de la monumentale basilique de Sergiopolis '. Mais<br />

tout porte ä croire que le biographe d'Ahudemmeh a voulu designer le sanctuaire de<br />

Mär-Sergis sur le mont Sahiä, J.^, pres de Balad 2 ,<br />

qui parait avoir ete jadis la plus<br />

celebre eglise de ce vocable dans la region de Mossoul. Or ce nom de Samä se laisse<br />

ramener par une transformation assez plausible ä celui de la localite ou. Serge le Stratelate<br />

aurait subi le martyre : "«»/.£ . Nous n'irons pas jusqu'ä pretendre<br />

L 0j , Lei. > ua, £p<br />

-<br />

que cette serie graphique est tout ce qu'il y a de plus simple et de plus naturel. Mais<br />

au moins les alterations qu'elle conduit ä supposer ne depassent aueunement celles que<br />

l'on peut preter ä un tradueteur et ä des copistes ä qui ces noms ne disaient rien J .<br />

Georges d'Hagbat ne garda point pour son Instruction personnelle les renseignements<br />

qu'il recut de son illustre correspondant. La legende de Serge le Stratelate<br />

devint populaire en Armenie. Elle y provoqua l'eclosion d'un eulte dont les monuments<br />

subsistent encore et qui est demeure" vivace dans la piete ou la superstition du<br />

vulgaire*. Serge le Stratelate est fete par les Armeniens le 24 arats ou 31 janvier.<br />

1 Sur cette derniere voir [M. van Berchem et] J. Strzygowski, Amida (Heidelberg, 1910), p. 220 -23.<br />

- Cf. Fr. Nau, t. c, pp. 29, 64. L'emplacement de ce sanctuaire n'est pas exaetement connu. Cf.<br />

H. Pognon, Inscriptions semitiques de la Syrie, de la Mesopotamie et de la region de Mossoul (Paris,<br />

1907), p. 35.<br />

3<br />

Nous avons autrefois erais l'idee que U^i-e pourrait etre le xeogiov SoXä^cov pres de Dara (Anal.<br />

Boll., t. XXVIi, p, 171; cf. Theophylactus Simocatta, ed. De Boor, Lipsiae 1887, p. 75 — 77). Mais l'indication<br />

fournie par la Vie de S te Golinducht doit etre laissee hors de cause, s'il s'agit du sanctuaire fonde<br />

par Ahudemmeh (cf. ci-dessus, p 190).<br />

' Voir G Chalathiantz, Zeitschrift des Vereines für Volkskunde, t. XIX (1909), p. 361—363.<br />

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