Yushardzan/Huschardzan

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PaulPeeters
armenienne? A Tun et ä l'autre, probablement. Aucher ne fait aucune difficulte de
reconnaitre que Snorhali doit avoir etoffe son recit, en le completant par d'autres
sources d'information '. C'est probablement lui qui s'est avise d'envoyer S. Serge en
Armtinie, a la cour du roi Tiran. Et si le texte primitif avait parle de Julien l'Apostat
et de Sapor, il serait difficile d'expliquer par quel caprice un interpolateur aurait efface
ou brouill6 toute la Chronologie de cette histoire, pour mettre en scene un roi des
Arabes et un tyran anonymes. On pourrait aussi essayer de noter quelques traits dont
la couleur est assez peu syrienne ; mais ce serait lä, croyons-nous, une Operation hasardeuse.
Oü l'intrusion du redacteur armenien parait se trahir le plus clairement, c'est
quand on voit le stratelate cappadocien introduire parmi les chretiens de Perse la coutume
de sacrifier des animaux -. Mais Aucher nous assure que cette allusion suspecte aux
agapes armeniennes se retrouve par trois fois dans la version qu'il regarde comme anterieure
ä Nerses >. Nous en conclurons que l'histoire de cette version doit etre examinee de plus
pres, et qu'avant d'avoir etudie ä fond ce texte et son origine, il est imprudent de
l'appeler en temoignage des alterations que Snorhali aura fait subir ä la Passion syriaque
Si librement qu'il l'ait retouchee, il ne peut l'avoir rendue beaucoup moins digne
de foi. C'est par son fonds primitif et dans sa donnee essentielle, que la legende de
Serge le Stratelate appelle la plus energique reprobation. En fermant les yeux sur toutes
les invraisemblances de detail, il demeure impossible de ne pas voir que cette histoire
est brodee sur un theme de pure imagination et qu'elle ne se laisse ramener ä rien de
connu. On a essaye 5 d'en identifier le heros avec un martyr de Cesaree qui se trouve
mentionne, ä la date du 24 fevrier, dans le martyrologe hieronymien % d'oü il a passe
dans Florus, dans le petit martyrologe romain, dans Adon ' et autres compilations posterieures.
Mais c'est lä une hypothese gratuite et vaine comme les affirmations dont eile
est appuyee. Du reste eile ne suffit pas ä sauver l'autorite de la legende. A supposer
que Serge le Stratelate ait pris la place d'un personnage historique, ses actes n'en
restent pas moins un produit artificiel de la plus grossiere fabrication.
Quant ä rechercher Forigine de cette fausse piece, retrouvee en 1158, dans la
bibliotheque d'un couvent jacobite. il n'y faudrait peut-etre pas songer, si nous ne
connaissions, par un temoignage positif, une autre imposture dont le culte de S. Serge
fut le pretexte chez les Syriens. Elle nous a ete revelee par la Vie d'Ahudemmeh metropolitain
de Tagrit, durant la seconde moitie du VI e siecle. Voici ce texte interessant
ä plus d'un egard
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