Etude numérique de la fissuration d'un milieu viscoélastique - Pastel
Etude numérique de la fissuration d'un milieu viscoélastique - Pastel
Etude numérique de la fissuration d'un milieu viscoélastique - Pastel
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
2.2 Aperçu historique sur <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture<br />
2.2. Aperçu historique sur <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture<br />
Les premiers essais <strong>de</strong> rupture on été menés par Léonard <strong>de</strong> Vinci bien avant <strong>la</strong> révolution industrielle,<br />
qui a montré que <strong>la</strong> résistance à <strong>la</strong> traction <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong> fer varie inversement avec leur longueur.<br />
Ces résultats suggèrent que les défauts contenus dans le matériau contrôlent sa résistance ; plus le<br />
volume est important (fil <strong>de</strong> fer long) plus <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> défaut par exemple est importante.<br />
Cette interprétation qualitative fût précisée plus tard en 1920 par Griffith [72] qui établit une re<strong>la</strong>tion<br />
directe entre <strong>la</strong> taille du défaut et <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> rupture. S’appuyant sur les travaux <strong>de</strong> Inglis,<br />
Griffith applique l’analyse <strong>de</strong>s contraintes autour d’un trou elliptique à <strong>la</strong> propagation instable<br />
d’une fissure ; il formule ainsi à partir du premier principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> thermodynamique, une théorie <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> rupture. Selon cette théorie, un défaut <strong>de</strong>vient instable et conduit à <strong>la</strong> rupture lorsque <strong>la</strong> variation<br />
d’énergie liée à une propagation du défaut atteint l’énergie spécifique du matériau. Cette théorie prédit<br />
correctement <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> contrainte <strong>de</strong> rupture et <strong>la</strong> taille du défaut dans les matériaux<br />
fragiles. Dans les matériaux ductiles et notamment les alliages métalliques, l’avancée d’une fissure<br />
s’accompagne d’une importante dissipation d’énergie due à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification qui se développe à l’extrémité<br />
d’une fissure et <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Griffith qui ne considère que l’énergie <strong>de</strong> création <strong>de</strong> surface ne<br />
peut en rendre compte.<br />
En 1948, Irwin [91] a proposé une modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Griffith en incluant justement<br />
dans le bi<strong>la</strong>n énergétique, l’énergie due à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification, pour que l’approche <strong>de</strong> Griffith soit applicable<br />
aux matériaux ductiles.<br />
En 1956, Irwin a proposé le concept <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> restitution d’énergie à partir toujours <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie<br />
<strong>de</strong> Griffith mais sous une forme facilement exploitable par les concepteurs <strong>de</strong> structures.<br />
En 1957, s’appuyant sur les travaux <strong>de</strong> Westergaard [183] qui analyse les champs <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement<br />
et <strong>de</strong> contrainte é<strong>la</strong>stiques près <strong>de</strong> l’extrémité d’une fissure sous chargement donné, Irwin [92]<br />
montre que les dép<strong>la</strong>cements et les contraintes au voisinage <strong>de</strong> l’extrémité d’une fissure peuvent être<br />
décrits à l’ai<strong>de</strong> d’un paramètre unique. Ce paramètre issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture est<br />
relié au taux <strong>de</strong> restitution d’énergie. C’est le facteur d’intensité <strong>de</strong> contrainte (FIC).<br />
Au cours <strong>de</strong>s années 70, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s (Shih et al. [162], Kanninen [95]) ont porté sur <strong>la</strong><br />
recherche d’un paramètre permettant d’étendre <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture au comportement é<strong>la</strong>stop<strong>la</strong>stique<br />
<strong>de</strong>s matériaux.<br />
La pério<strong>de</strong> entre 1960 et 1980 vit une intensification <strong>de</strong>s recherches sur <strong>la</strong> rupture avec <strong>de</strong>ux écoles<br />
qui s’affrontent. D’une part, les tenants <strong>de</strong> l’approche utilisant <strong>la</strong> mécanique linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture et<br />
ceux qui s’intéressent essentiellement à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>stification qui se développe à l’extrémité d’une fissure.<br />
Pour tenir compte <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> cette p<strong>la</strong>stification sur les champs <strong>de</strong> contrainte et <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement<br />
à l’extrémité d’une fissure, plusieurs auteurs (Irwin, Dugdale [54] et Barenb<strong>la</strong>tt etc.) ont proposé ce<br />
qu’on appelle une correction <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone p<strong>la</strong>stique. Selon ce concept, <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> fissure est alors<br />
augmentée <strong>de</strong> cette zone p<strong>la</strong>stique pour retrouver les champs <strong>de</strong> contrainte é<strong>la</strong>stique décrits par le<br />
facteur d’intensité <strong>de</strong> contrainte.<br />
Wells [181, 182], un <strong>de</strong>s représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième école, introduit le concept du dép<strong>la</strong>cement<br />
31