28.07.2013 Views

Télécharger (15Mb) - Dépôt UQTR - Université du Québec à Trois ...

Télécharger (15Mb) - Dépôt UQTR - Université du Québec à Trois ...

Télécharger (15Mb) - Dépôt UQTR - Université du Québec à Trois ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

D'ailleurs, Lord Goderich, secrétaire des colonies britanniques, avait admis, dans<br />

sa dépêche <strong>du</strong> 7 juillet 1831, que les biens des Jésuites en Canada ont été<br />

spécialement destinés <strong>à</strong> l'é<strong>du</strong>cation. C'était déj<strong>à</strong> une admission bien précieuse,<br />

mais elle était inévitable. En effet, les Jésuites, qui étaient déj<strong>à</strong> reconnus et<br />

approuvés par les autorités civile et ecclésiastique, ayant obtenu <strong>du</strong> roi de France,<br />

en 1678, des lettres-patentes qui les constituaient corporation légale pour<br />

l'administration de ces biens, étaient tenus de les administrer suivant la volonté<br />

formellement exprimée par les donateurs, c'est-<strong>à</strong>-dire, pour des fins d'é<strong>du</strong>cation, et<br />

l'on peut dire que, suivant les principes les plus élémentaires <strong>du</strong> droit, personne<br />

n'avait celui de detourner ces biens de leur application spéciale et légitime.<br />

Les terres, biens et possessions dont les Jésuites ont joui en Canada, tant en fiefs<br />

et seigneuries qu'en roture, leur avaient été donnés en toute propriété par le roi de<br />

France, par le Duc de Ventadour, par la compagnie des commerçants <strong>du</strong> Canada<br />

et par de généreux particuliers qui, animés de l'esprit dont se fortifiaient ces saints<br />

missionnaires, faisaient volontiers, entre leurs mains, des sacrifices considérables<br />

pour les aider <strong>à</strong> atteindre le but qu'ils avaient en vue. Quelques autres parties des<br />

biens des Jésuites avaient été achetés par eux de leurs propres deniers pour la<br />

même fin, et ces achats avaient été approuvés par le roi, en vertu des mêmes<br />

lettres patentes de 1678. Mais le droit <strong>du</strong> plus fort a anéanti tous ces titres, et le<br />

gouvernement anglais n'est malheureusement pas resté sans imitateurs. En<br />

France, même en Italie et ailleurs, on en a fait autant relativement <strong>à</strong> différents<br />

ordres religieux, et le peuple sans instituteurs pour ses enfants, et sans guide ni<br />

conseil pour lui-même, est laissé <strong>à</strong> la merci de la révolution spoliatrice et sacrilège.<br />

Les revenus provenant des biens des anciens Jésuites doivent donc être employés<br />

<strong>à</strong> l'é<strong>du</strong>cation: la chose est admise de tout côté.<br />

,<br />

Or, <strong>à</strong> l'époque où les biens des Jésuites en Canada furent ainsi consacrés <strong>à</strong><br />

l'é<strong>du</strong>cation, la foi <strong>du</strong> souverain, des donateurs et des donataires, des dépositaires,<br />

des administrateurs et des comptables d'iceux, était sans exception catholique. Ils<br />

n'avaient tous ensemble en vue qu'un seul et même but, l'é<strong>du</strong>cation catholique en<br />

la Nouvelle-France ; grand but qui était l'objet de leur occupation constante et de<br />

leur plus vive sollicitude. Les voeux, les efforts et les sacrifices <strong>du</strong> roi et <strong>du</strong> clergé<br />

de la vieille France, comme ceux <strong>du</strong> gouvernement et des missions de la Nouvelle,<br />

concouraient tous uniformément vers cet objet primordial sur la réalisation <strong>du</strong>quel<br />

ils fondaient naturellement toute leur espérance <strong>du</strong> bien moral et matériel qu'ils<br />

étaient appelés <strong>à</strong> faire en cette colonie importante, et jamais, sous les auspices des<br />

mêmes autorités et des mêmes lois, ces biens n'auraient été détournés de ce<br />

grand objet, et ce, d'autant moins que les Jésuites étaient plus spécialement<br />

constitués, pour l'atteindre, l'organe <strong>à</strong> la fois de Rome et de la France.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!