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Chapitre 3 : Présentation des résultats de nos travaux<br />
Facteurs associés à la stéatose hépatique chez <strong>le</strong>s patients co-infectés VIH-VHC : comparaison avec <strong>le</strong>s patients<br />
monoinfectés par <strong>le</strong> VHC<br />
Discussion<br />
cohorte hospitalière, que nous avons appariés ces deux populations sur ces facteurs de<br />
confusion potentiels que sont l’IMC et <strong>le</strong> génotype.<br />
Le seul facteur indépendant associé à une stéatose chez nos patients co-infectés était la<br />
présence d’une activité nécrotico-inflammatoire sévère. Les mécanismes pouvant expliquer <strong>le</strong><br />
lien entre la stéatose et l’activité inflammatoire ne sont pas encore connus. Des études in vitro<br />
ont montré que la protéine Core du VHC était capab<strong>le</strong> d’induire un stress oxydatif, avec<br />
production de cytokines inflammatoires (254). De même, l’infection par <strong>le</strong> VHC<br />
s’accompagne d’une production de cytokines, entraînant une augmentation de l’inflammation<br />
hépatique (255). Chez <strong>le</strong>s patients co-infectés, un autre mécanisme pouvant expliquer <strong>le</strong> lien<br />
entre la stéatose et l’activité inflammatoire est l’utilisation de traitements antirétroviraux. En<br />
effet, chez ces patients, l’inflammation hépatique peut être due à la toxicité de ces traitements.<br />
Or, certaines études ont montré que <strong>le</strong>s traitements antirétroviraux peuvent induire une<br />
stéatose hépatique aussi bien chez <strong>le</strong>s patients mono-infectés VIH (256-257) que chez <strong>le</strong>s<br />
patients co-infectés VIH-VHC (175, 177). Cette stéatose, due aux antirétroviraux est souvent<br />
une stéatose de type microvésiculaire, induite par une toxicité mitochondria<strong>le</strong> des inhibiteurs<br />
nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI). Cela pourrait expliquer la forte préva<strong>le</strong>nce<br />
de stéatose microvésiculaire ou mixte chez nos co-infectés, alors que chez <strong>le</strong>s mono-infectés<br />
par <strong>le</strong> VHC, la stéatose était surtout de type macrovésiculaire. Cependant, notre étude n’a pas<br />
pu mettre en évidence une association significative entre la prise d’INTI et la présence d’une<br />
stéatose. L’analyse des durées d’exposition cumulée aux traitements antirétroviraux aurait pu<br />
mettre en évidence cette association. Cependant, cette donnée n’était pas suffisamment<br />
renseignée dans la cohorte Aquitaine pour être prise en compte.<br />
De même, notre étude n’a pas mis en évidence un lien entre la présence d’une stéatose et<br />
l’existence d’une fibrose sévère. Cependant, l’existence d’un tel lien ne peut pas être<br />
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