La situation actuelle<strong>Le</strong>s niveaux <strong>de</strong> malnutrition <strong>de</strong>s je<strong>une</strong>s enfants qui ont été enregistrés en1998, en Afrique, étaient les mêmes que dans les années 1980, voire plusbas dans les pays touchés par <strong>la</strong> guerre et <strong>la</strong> famine. Bien que le nombred’enfants ayant un poids inférieur à <strong>la</strong> normale à <strong>la</strong> naissance (moins <strong>de</strong><strong>de</strong>ux kilos et <strong>de</strong>mi) n’atteigne pas <strong>de</strong>s niveaux effroyables, on note que seuls27% <strong>de</strong> ces enfants bénéficient <strong>de</strong> l’al<strong>la</strong>itement maternel (UNICEF, 2003).<strong>Le</strong>s conflits armés et les guerres civiles ont un impact particulièrementtraumatisant sur les enfants en général, et plus particulièrement, sur lesenfants orphelins ou séparés <strong>de</strong> leurs parents ou <strong>de</strong>s personnes auxquellesils sont attachés. Ces enfants courent le risque d’être blessés ou <strong>de</strong> mourir :plus <strong>de</strong> 250 000 enfants ont été tués pendant le génoci<strong>de</strong> rwandais (UNICEF,2001) et le chiffre est plus élevé en République démocratique du Congo(RDC), dans le Nord <strong>de</strong> l’Ouganda et dans les autres zones <strong>de</strong> conflits.Dans certains conflits plus récents (Rwanda, Sierra <strong>Le</strong>one, Soudan, Nord<strong>de</strong> l’Ouganda et Côte d’Ivoire), les enfants ont assisté aux tortures quiont été infligées à leurs parents. Ceux-ci ont été tués sous leurs yeux. Lapaupérisation et <strong>la</strong> mobilité provoquées par ces conflits ont un impactconsidérable sur les enfants. Ces facteurs sont aggravés par le fait que lesressources qui pourraient servir à assurer un développement harmonieuxaux enfants ne servent qu’à détruire et à créer un climat <strong>de</strong> haine et <strong>de</strong>défiance.<strong>Le</strong>s enfants qui ont été exposés à <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> guerre souffrent <strong>de</strong>traumatismes physiques et psychologiques qui ont <strong>de</strong>s effets négatifsdurables sur leur développement, leurs capacités d’apprentissage etd’adaptation sociale. Ces enfants ont besoin <strong>de</strong> soins spéciaux pour pouvoirfaire face au chagrin, à <strong>la</strong> perte d’êtres chers, aux blessures et au sentiment<strong>de</strong> désorientation qu’ils éprouvent. Des efforts <strong>de</strong>vraient être consentis poursauvegar<strong>de</strong>r leurs droits et veiller à ce qu’ils aient accès à <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>base dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, <strong>de</strong> <strong>la</strong> nutrition, <strong>de</strong> l’éducation et gar<strong>de</strong>nt<strong>de</strong>s liens avec <strong>de</strong>s adultes <strong>de</strong> leur entourage.Parmi les formes <strong>de</strong> maltraitance <strong>de</strong>s enfants en Afrique on peut citerleur mise au travail, <strong>la</strong> négligence et l’abandon, le viol, <strong>la</strong> malnutrition, lemanque <strong>de</strong> soins appropriés et d’opportunités <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation. L’inci<strong>de</strong>nce<strong>de</strong> ces mauvais traitements et <strong>de</strong> ces négligences est en augmentation àcause du stress croissant dans lequel vivent les familles, <strong>la</strong> pauvreté, ledéclin <strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong>s normes traditionnelles. La pandémie <strong>de</strong> VIH/sidaa également contribué à renforcer les cas <strong>de</strong> maltraitance d’enfants en raison<strong>de</strong> <strong>la</strong> croyance selon <strong>la</strong>quelle le fait d’avoir <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions sexuelles avec55
<strong>Le</strong> développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>petite</strong> <strong>enfance</strong> :<strong>une</strong> stratégie importante pour améliorer les résultats <strong>de</strong> l’éducation<strong>de</strong>s fillettes, voire avec <strong>de</strong>s nourrissons, guérirait le VIH/sida (AssociacaoCrianca, Familia e Desenvolvimento et Wona Sanana, 2002).On estime qu’un enfant sur dix a <strong>de</strong>s besoins spéciaux d’ordre physique,affectif ou intellectuel. Peu d’enfants ayant <strong>de</strong>s besoins spéciaux reçoiventles soins <strong>de</strong> santé ou les soins spéciaux dont ils ont besoin (UNICEF, 1996).Par ailleurs, ces enfants peuvent être abandonnés, négligés ou stigmatisés.Parfois, leur famille a honte d’eux et les isole du cercle normal <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tionsfamiliales. Parfois aussi, ils sont considérés comme <strong>de</strong>s charges, comme<strong>de</strong>s êtres inutiles ou comme <strong>de</strong>s cas irrémédiables. <strong>Le</strong>urs familles sontparfois isolées et négligées (Evans, 1998).Tableau 5Indicateurs <strong>de</strong> nutrition et <strong>de</strong> santéPays% d’enfants ayantun poids inférieurà <strong>la</strong> normaleà <strong>la</strong> naissance1995-2001Taux <strong>de</strong>mortalitéinfantileMortalité<strong>de</strong>s moins<strong>de</strong> 5 ans2001% d’enfants nourrisexclusivement au<strong>la</strong>it materneljusqu’à six mois1995 -2001Afrique du Sud - 56 71 6Ango<strong>la</strong> - 154 260 11Bénin 15 94 158 38Botswana 11 80 110 34Burkina Faso 18 104 197 6Burundi 16x 114 190 62Cameroun 10 96 155 12Cap Vert 13 29 38 57kRCA 13x 115 180 17Comores 18 59 79 21RDC 15 129 205 24Congo - 81 180 4kCôte d’Ivoire 17 102 175 10Djibouti - 100 143 -Erythrée 14 72 111 59Ethiopie 12 116 172 55Gabon - 60 90 6Gambie 14 91 126 26Ghana 9 57 100 31Guinée 10 109 169 11Guinée-Bissau 20 130 211 37Guinée équ. - 101 153 24Kenya 9 78 122 5<strong>Le</strong>sotho - 91 132 1656