Conception <strong>de</strong>s programmes et initiatives<strong>Le</strong>çons apprises<strong>Le</strong> mécanisme <strong>de</strong> coordination actuel a permis <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s succèsnotamment dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong> tâches ponctuellestelles que <strong>la</strong> mise en œuvre du projet pilote, <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion d’<strong>une</strong> politiqueou l’analyse <strong>de</strong> situation. Pour ce qui concerne l’efficacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> coordinationà long terme, il conviendrait <strong>de</strong> « définir c<strong>la</strong>irement le lieu d’imp<strong>la</strong>ntationdu mécanisme <strong>de</strong> coordination et, plus spécifiquement, <strong>de</strong> nommer lelea<strong>de</strong>r qui <strong>de</strong>vrait être habilité à exercer l’autorité nécessaire, tout engérant le partenariat avec tous les acteurs impliqués » (UNESCO, 2003).Un tel dispositif permettrait <strong>de</strong> surmonter certains <strong>de</strong>s défis auxquels lescomités actuels sont confrontés. Ces comités sont éphémères, ils manquentd’autorité et <strong>de</strong> pouvoir <strong>de</strong> décision et parfois ne regroupent que quelquesuns<strong>de</strong>s principaux intervenants.E<strong>la</strong>boration et mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique<strong>de</strong> DPE<strong>Le</strong>s efforts déployés par <strong>la</strong> Namibie pour é<strong>la</strong>borer sa politique <strong>de</strong> DPEconstituent un exemple utile. Dans ce pays, <strong>une</strong> équipe spéciale a été misesur pied en 1994 pour définir <strong>la</strong> politique nationale <strong>de</strong> développement <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>petite</strong> <strong>enfance</strong>. Il s’agissait d’<strong>une</strong> initiative conjointe du ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong>décentralisation et <strong>de</strong> l’habitat (MRLGH) et du ministère <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong>base (MBE). Ce groupe était composé <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s organismessuivants : MRLGH, MBE, ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé et <strong>de</strong>s affaires sociales(MOHSS), institut <strong>de</strong> formation pédagogique, Conseil épiscopal <strong>de</strong> Namibie(CNN) et UNICEF. Cette <strong>la</strong>rge représentation a permis aux intervenantsd’avoir <strong>une</strong> bonne compréhension du développement systémique <strong>de</strong>l’enfant qui intègre les aspects suivants : santé, éducation, socialisation,développement affectif et interactions, conformément à <strong>la</strong> Convention surles droits <strong>de</strong> l’enfant. <strong>Le</strong>s rôles et les responsabilités <strong>de</strong>s divers partenairesont été c<strong>la</strong>irement définis ; <strong>de</strong> même, les niveaux <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong>renforcement <strong>de</strong> capacités requis ont été c<strong>la</strong>irement i<strong>de</strong>ntifiés (GTDPE,2001). <strong>Le</strong> document <strong>de</strong> politique du DPE a fourni les orientations et renforcéle partenariat entre les communautés, les agences et les organisations quiont col<strong>la</strong>boré à l’é<strong>la</strong>boration et <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite politique. On aveillé à renforcer <strong>la</strong> coordination entre les ministères lea<strong>de</strong>rs et les ONG. Enconséquence, les besoins <strong>de</strong> l’enfant ont été abordés selon <strong>une</strong> approcheplus systémique.81
<strong>Le</strong> développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>petite</strong> <strong>enfance</strong> :<strong>une</strong> stratégie importante pour améliorer les résultats <strong>de</strong> l’éducationL’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique gouvernementale peut déboucher sur l’expansion<strong>de</strong> services <strong>de</strong> DPE. Ainsi, à Zanzibar, en raison <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité d’impliquer les collectivités dans <strong>la</strong> fourniture<strong>de</strong> services d’éducation pré-primaires, le gouvernement a <strong>la</strong>ncé, en 1991, <strong>une</strong>politique qui reconnaît l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>s collectivités à<strong>la</strong> fourniture <strong>de</strong> services d’éducation présco<strong>la</strong>ires. Cette politique a permisd’impulser <strong>la</strong> création <strong>de</strong> partenariats et stimuler <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration entrele ministère <strong>de</strong> l’éducation, le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, les individus, lescollectivités, les organisations religieuses, les ONG et d’autres agencesimpliquées dans <strong>la</strong> fourniture <strong>de</strong> services d’éducation présco<strong>la</strong>ires. Cettemesure s’est traduite par un relèvement <strong>de</strong>s taux bruts <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>2,8% à 8,7% compte non tenu <strong>de</strong>s statistiques concernant les institutionscoraniques présco<strong>la</strong>ires et sco<strong>la</strong>ires (ministère <strong>de</strong> l’éducation, Zanzibar,1999). Encouragé par le succès <strong>de</strong> son programme intégré d’éducationcoranique, qui a permis d’é<strong>la</strong>rgir l’accès aux services d’éducation préprimaireset primaires et d’en améliorer <strong>la</strong> qualité, le gouvernement aprocédé à <strong>une</strong> révision approfondie <strong>de</strong> sa politique <strong>de</strong> DPE en 1998. Lanouvelle politique, consignée dans le p<strong>la</strong>n directeur <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> l’éducation à Zanzibar (ZEMAP), prévoit l’intégration du système <strong>de</strong>sme<strong>de</strong>rsas dans le système éducatif formel. Une enquête réalisée en 1998 arévélé que, lorsqu’on tient compte <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong>s écoles coraniques, le TBSpasse <strong>de</strong> 8,7% à 86,2% dont 93,3% <strong>de</strong> filles et 79,2% <strong>de</strong> garçons (ministère<strong>de</strong> l’éducation, Zanzibar, 1999). L’é<strong>la</strong>rgissement du Madrasa IntegratedProgramme pourrait ai<strong>de</strong>r à améliorer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’éducation dispenséedans les écoles coraniques.<strong>Le</strong> Ghana a réformé sa politique <strong>de</strong> DPE. Cette décision a permis <strong>de</strong>mobiliser les ressources nécessaires pour soutenir les programmes <strong>de</strong>développement <strong>de</strong> l’enfant. La Déc<strong>la</strong>ration d’Accra a constitué un tournantimportant dans cette politique qui invitait l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs concernésà œuvrer <strong>de</strong> concert pour é<strong>la</strong>rgir <strong>la</strong> vision <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong>s enfants et <strong>la</strong>portée <strong>de</strong>s efforts déployés pour leur développement. Cette invitation étaitadressée aux institutions et aux départements publics compétents, auxorganisations religieuses, aux ONG, aux individus et aux collectivités. Dansle cadre du suivi <strong>de</strong>s recommandations <strong>de</strong> cette déc<strong>la</strong>ration, <strong>une</strong> enquêteparticipative a été réalisée sur <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s enfants en zone rurale et surles possibilités d’améliorer leurs conditions <strong>de</strong> vie. On espérait égalementque cette enquête permettrait <strong>de</strong> renforcer les compétences <strong>de</strong>s acteurslocaux pour ce qui concerne l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s problèmes et <strong>de</strong>s solutions.Cette enquête a révélé que <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s enfants au Ghana <strong>la</strong>issait àdésirer et a i<strong>de</strong>ntifié les nombreux obstacles au développement harmonieux82