ULISSE 7-8 - LietoColle

che prepari i calici o veda
il calore dispiegare come una lettera
il tuo volto, e così come
si attraversa il deserto, bruciare
la distanza che una cassetta rossa
e vuota t’impedisce di varcare.
1
Éte comme hiver, la barrière est ouverte,
paisible au fond le chien qui aboie
contre l'horizon vide, bien avant
que je t'aperçoive, et il n'y a guère
plus de vingt pas de la route au seuil
de ma maison, ni ronces dans l'allée
ni femme dure et sombre, personne
pour sortir les verres à pied, voir
la chaleur déplier ton visage
comme une lettre et, comme le désert
se traverse, brûler cette distance
qu'une boîte rouge et vide
t'empêche de franchir.
2
Te lo chiedo al risveglio, di fronte allo specchio
quando tutto può ancora accadere: una puntura
di vespa, la caduta del tiranno,
la grandiosa esplosione del muro
alzato dal vicino sotto le mie finestre.
Te lo richiedo quando il sole
ritira la scala e la mia ombra si confonde
con l’ombra di quel metro tra noi due
il nero braccio del tiranno ancora in piedi
con il dardo preciso della vespa che verrà,
un giorno, mascherata e sicura
d’abbattermi; te lo chiedo:
che novità, qui, per noi due?
2
Je te le demande au lever, devant le miroir
quand tout peut encore advenir : une piqûre
de guêpe, le renversement du tyran,
l'explosion grandiose du mur
que le voisin a élevé sous mes fenêtres.
Je te le demande encore quand le soleil
retire son échelle et que mon ombre se confond
avec l'ombre de la toise mitoyenne,
le bras noir du tyran resté debout
avec le dard précis de la guêpe qui viendra
un jour, déguisée, mais si sûre
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