africa - Institut National du Patrimoine
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Africa XIII/Une église d'époque vandale à Henchir el Gousset (région de Thelepte-Tunisie) Fethi BEJAOUI<br />
Mais l'ensemble de la documentation épigraphique <strong>africa</strong>ine datant de l'époque<br />
vandale est constitué de textes funéraires et d'un seul texte relatif à un monument public<br />
: celui de la dédicace d'un établissement thermal à Tunis, par Gebamund, neveu <strong>du</strong> roi<br />
vandale Gelimer, vers la fin de l'occupation vandale (18) .<br />
Notre inscription est la première à dater, de manière in<strong>du</strong>bitable, un monument<br />
ou une partie d'un monument <strong>du</strong> temps des Vandales. Si l'année 521 n'était pas celle de<br />
la construction de l'ensemble <strong>du</strong> monument, en tout cas pas celle de l'église elle même<br />
puisque l'arcade est conservée et la clé portant l'inscription n'a pas les mêmes<br />
dimensions que celles <strong>du</strong> reste de l'édifice. Cette date me semble correspondre dans<br />
l'état actuel des recherches à la construction ou à l'aménagement au moins de la pièce<br />
communiquant avec le bas-côté. Cette supposition pourrait se confirmer par la fonction<br />
même qu'aurait pu avoir cet espace. En effet, on a pu trouver au fond de la pièce et<br />
dans l'axe de l'entrée un coffret à reliques en pierre calcaire malheureusement violé au<br />
moment de la découverte. Le bloc lui-même (19) était à son tour posé sur un petit<br />
reliquaire de même matériaux encastré au sol (20) , (fig. 33 et 34). Ce dernier possédait<br />
son couvercle mais était totalement violé lorsque nous l'avons ouvert. On pourrait<br />
suggérer de voir dans cette pièce une chapelle dont l'entrée est marquée par<br />
l'inscription ! Serions nous dans ce cas en présence d'une chapelle vandale aménagée au<br />
temps de Thrasamund ? Ou existait-elle déjà au moment où l'église appartenait aux<br />
catholiques, ce qui pourrait expliquer l'existence de deux dépôts de reliques : la caisse<br />
étant directement posée sur le petit reliquaire ! Les Vandales auraient dans ce cas<br />
vénéré un saint autre que celui des catholiques. On pourrait aussi penser que la caisse à<br />
reliques fut posée dans cette chapelle à l'époque byzantine ! mais dans ces conditions<br />
comment ces derniers auraient-ils conservé l'arc portant le nom de Thrasamund à<br />
l'entrée de cette pièce !<br />
L'état actuel de nos recherches ne peut répondre à ces interrogations. Mais<br />
notons surtout que cette découverte reste un précieux point de référence pour l'étude de<br />
l'architecture <strong>du</strong> VI ème siècle en Afrique avant les mutations de l'époque byzantine.<br />
la 7ème année <strong>du</strong> règne <strong>du</strong> roi vandale Gunthamund, c'est à dire en l'an 491 : Bejaoui<br />
F., une nouvelle découverte d'époque chrétienne en Tunisie, dans l'Africa Romana, Atti<br />
dell 4 VIII convegno di Studi, Gagliari 1990, Sassari 1991, p. 299 et ss . ici fig. 32.<br />
(18) C.I.L. , VIII, 25362 = Courtois , op.cit, Appendice II, n° 126 . Ben Abdallah Z.,<br />
Catalogue des inscriptions latines paënnes <strong>du</strong> Musée <strong>du</strong> Bardo, Rome, 1986, p. 173 n°<br />
432.<br />
(19) Ce bloc était légèrement déplacé au moment de la découvete. Il est long de 0,62m,<br />
large de 0,57m, quant à sa hauteur elle est de 0,49m. L'urne elle-même est de type carré<br />
: 0,19 m de côté et une profondeur de 0,09m.<br />
(20) Comme pour le cas précédent, la petite urne longue de 0,26 m et large de 0,18 m<br />
avec une profondeur de 0,16m est creusée dans un gros bloc enterré : long de 0,58 m et<br />
large de 0,40 m.<br />
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