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africa - Institut National du Patrimoine

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Africa XIII/ Sacrifice, sacre et fête aux premiers temps de l'Islam Nabil GRISSA<br />

<strong>du</strong> Sud ne peuvent retenir ici notre attention pour des raisons de cohérence<br />

méthodologique).<br />

On a souvent jeté le discrédit sur la plupart des sources arabes, doutant de<br />

l'authenticité de ce qu'elles rapportent sur la "Djâhiliyya" répudiée par l'Islam, mais il<br />

n'en reste pas moins vrai que c'est bien dans ces sources-là que nous avons les seules<br />

données directes sur certains aspects importants de la civilisation des Arabes avant<br />

l'Islam.<br />

D'ailleurs, ces sources sont tellement variées que le chercheur y trouve souvent de la<br />

matière à réflexion, surtout s'il les confronte suivant la méthode philologique ou les<br />

analyses sémiotiquement ou anthropologiquement ou suivant telle ou telle autre<br />

méthode nouvellement utilisée par les historiens des périodes "obscures" de l'histoire<br />

humaine.<br />

Il est vrai que les sources dont nous disposons sont si différentes d'esprit et de<br />

degré d'acuité sémantique et sémiotique et si éparpillées dans le temps et l'espace qu'il<br />

est bien difficile de les exploiter à bon escient. Néanmoins,il est tout aussi vrai que c'est<br />

bien cela qui fait la richesse de la matière, accentue l'intérêt <strong>du</strong> sujet et augure de la<br />

promesse qu'offre la méthode.<br />

Le Coran est, sans doute, la première source crédible pour l'étude de notre<br />

question. Après lui viennent l'exégèse <strong>du</strong> Texte sacré, la Tradition <strong>du</strong> Prophète, les<br />

oeuvres juridiques ou Fiqh, les oeuvres littéraires et notamment poétiques, les annales,<br />

etc..<br />

L'archéologie est, aussi, une source première d'informations précieuses; seulement, leur<br />

aspect émilleté et généralement incomplet, voire même hermétique, demanderait un<br />

effort particulier de construction , de synthèse et d'interprétation qui dépassent de loin le<br />

cadre limité de cette communication.<br />

Evidemment, nous ne pourrons faire le tour, ici, de ces sources encore mal<br />

exploitées , mais nous nous contenterons uniquement de quelques oeuvres variées<br />

thématiquement et chronologiquement qui ne feront pas l'objet d'une étude exhaustive<br />

mais seront, plus simplement, le point de départ d'une réflexion sur la question qui nous<br />

intéresse ici.<br />

I) Sacrifice et Fête<br />

* Le sacrifice dans les fêtes familiales<br />

Commençons par un texte qui est d'un intérêt exceptionnel: il s'agit d'un passage<br />

écrit par al-Djâhiz à la fin de son ouvrage intitulé al-Bukhalâ' (les Avares) et dans<br />

lequel il décrit quelques traditions alimentaires des Arabes avant l'Islam et aussi à<br />

l'époque islamique W.<br />

Selon al-Djâhiz, les Arabes ont toujours donné une grande importance aux<br />

banquets ( "Ma'<strong>du</strong>ba") auxquels ils devaient prendre part par obligation morale. Ces<br />

banquets étaient préparés avec soin et pour lesquels on faisait non pas des invitations<br />

personnalisées ("Naqarâ") mais plutôt collectives ("Jafalâ").<br />

On organisait ces festins à l'occasion <strong>du</strong> mariage (" c Urs "), de la naissance d'un<br />

nouveau-né (" Khurs "), de la circoncision<br />

("I c dhâr "), <strong>du</strong> septième jour après la naissance de l'enfant (" c Aqîqa"), de l'achèvement<br />

d'un chantier de construction (" Wakîra ") et <strong>du</strong> retour d'un voyage ou d'une razzia<br />

("Naqî C a" ).<br />

(1) Edition critique de Tâha al- Hâdjirî , le Caire, Dâr al-Ma c ârif,1981, p.213-244.<br />

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