africa - Institut National du Patrimoine
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Africa XIII/A propos de la stlèle funéraire d'un saint de Tunis : Sidi Al Marjani Naziha MAHJOUB<br />
Ligne (8)<br />
Ici le nom al-Marjàni se dédouble (al-Mar) se situe sur la ligne de base, tandis<br />
que la deuxième partie (jàni), se place au 1/3 > 0 plus précisément le (Jim) se situe<br />
au-dessus de l'espace qui sépare le (Mim) <strong>du</strong> (Ra), le ('Alif) lui, est en dehors.<br />
Le (Nùn) et le (Ya) se partagent les deux registres, car la boucle <strong>du</strong> (Ya) rejoint<br />
la ligne de base et le début <strong>du</strong> nom, de sorte que la calligraphie <strong>du</strong> nom, al-Marjàni,<br />
constitue en elle-même, un élément de décoration, harmonieux, structuré et équilibré,<br />
puisque nous avons quatre lettres sur la ligne de base, et quatre lettres dans le registre<br />
supérieur, décalées par rapport au milieu. Et comme pour mettre une dernière touche à<br />
cet équilibre, la boucle <strong>du</strong> (Ya), final esquisse un mouvement inverse, enveloppant, et<br />
rejoint les premières lettres <strong>du</strong> nom, sur la ligne de base.<br />
Il en est de même pour le (Tuwufiya) deux lettres <strong>du</strong> début sont sur la ligne de<br />
base, il s'agit <strong>du</strong> (Ta) et <strong>du</strong> (Wàw), et deux sont dans le registre supérieur et décalées<br />
par rapport au milieu, puisque le (Fa) se place au-dessus de (Wàw).<br />
Le (Mim) de (Yawm), s'étire entre les deux registres, la boucle prend place<br />
au-dessus de celle <strong>du</strong> (Wàw) et légèrement décalée vers la gauche de celle-ci.<br />
La hampe biaise, pour rejoindre la ligne de base.<br />
Ligne (9)<br />
Le quantième <strong>du</strong> mois est exprimé à l'aide d'un adjectif numéral ordinal "Il<br />
mourut le mercredi, deuxième <strong>du</strong> mois de Jumadà, le dernier de l'année Cinq Cent"....<br />
Le jour<br />
Le début de cette date, pose problème au niveau <strong>du</strong> jour et <strong>du</strong> mois.<br />
Faut-il lire le mercredi deuxième jour <strong>du</strong> mois de Jumàda, c'est-à-dire le<br />
mercredi deux <strong>du</strong> mois, ou bien le deuxième mercredi <strong>du</strong> mois de Jumàda?<br />
Le mois<br />
Le mois est appelé Jùmada al-Akhir. Faut-il y voir une allusion à Jumàda<br />
al-Thaniya', sixième mois de l'année hégiriène de l'année cinq cent?<br />
Ligne (10)<br />
"Et quarante huit, que Dieu Lui accorde Sa Miséricorde".<br />
Nous proposons donc la lecture suivante, de la date de la mort qui se répartit<br />
entre les (lignes 9 et 10).<br />
"Il mourut le mercredi deuxième <strong>du</strong> mois de Jumàda II, de l'année cinq cent<br />
quarante huit, de l'hégire, bien sûr, qui équivaut à l'année mille cent cinquante trois de<br />
l'ère chrétiène 548 H /1153JC, c'est-à-dire milieu <strong>du</strong> VIe s.; H / milieu XIIe s.JC.<br />
Notons la graphie <strong>du</strong> (Rahimahu'LIàh) qui se distingue <strong>du</strong> reste <strong>du</strong> texte, par la<br />
taille de ses caractères et rappelle plus la signature d'un peintre au bas de sa toile, en<br />
tout cas, c'est ce qu'évoque pour nous le (Ra) sous- jacent enveloppant le reste de la<br />
demande de grâce. En fait la graphie des eulogies, rejoint celle de la Basmalà et restent<br />
les deux mots forts de ce beau texte d'épitaphe qui rappelle plus une inscription<br />
décorative qu'un texte commémoratif, effet, obtenu par une judicieuse complicité entre<br />
l'habileté <strong>du</strong> lapicide et la malléabilité de la structure des caractères arabes.<br />
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