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africa - Institut National du Patrimoine

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Africa XIII/ Sacrifice, sacre et fête aux premiers temps de l'Islam Nabil GRISSA<br />

Ce sont là autant d'occasions pour sacrifier un animal et l'on préférait,<br />

généralement, le chameau au mouton ou au bélier qui était réservé à la " c Aqîqa". La<br />

viande était, d'ailleurs, préférée au lait et aux dattes (2) .<br />

Enfin, al-Djâhiz nous parle d'un cas d'anthropophagie dans la tribu Asad, ce<br />

qui semble concerner aussi d'autres tribus avant l'Islam comme Hudhayl, c Anbar<br />

et Bâhila (3) ; évidemment, ceci doit être situé dans un registre tout autre que nous<br />

verrons plus tard.<br />

Dans ce texte, al-Djâhiz était intéressé par l'alimentation des Arabes en<br />

général, alors que le thème <strong>du</strong> sacrifice en tant que tel ne lui importait que peu ou pas<br />

<strong>du</strong> tout, ce qui explique les grandes lacunes.<br />

Toutefois, les occasions d'un sacrifice animalier citées par al-Djâhiz s'étaient<br />

poursuivies en Islam à ce qu'il semble sans grande transformation , ou bien disons<br />

plutôt que ces fêtes arabes s'étaient islamisées.<br />

Ainsi, nous retrouvons dans les ouvrages de Fiqh des paragraphes ou même<br />

des chapitres entiers consacrés à de pareilles festivités ou cérémonies familiales.<br />

En effet, dans le livre d'Ibn Djazî ( mort en 741 H/ 1340) intitulé "<br />

Al-Qawânîn al-Fiqhiyya" (Les Règles <strong>du</strong> Fiqh), nous retrouvons les banquets de<br />

mariage ("Nikâh"), de la " c Aqîqa" et de 1'" I c dhâr" auxquels on est obligé ("Tadjibu<br />

'idjâbatuhâ") ou bien, simplement, il est permis ("Tadjûzu") d'y prendre part (4) .<br />

A l'occasion de la " c Aqîqa", particulièrement, il est recommandé de sacrifier<br />

un agneau ou même deux pour le garçon. Ce sacrifice est géré par les mêmes règles<br />

que celui de l'Aïd "al-'Idhâ" (5) .<br />

Toujours à l'occasion de la " c Aqîqa", au septième jour de la naissance <strong>du</strong><br />

nouveau-né, il est préférable ("Yustahabbu") de lui couper les cheveux et de le<br />

nommer mais il est détestable ("Yukrahu") d'entacher sa tête <strong>du</strong> sang de la victime.<br />

Le mot " cAqiqâ" désigne, d'ailleurs, l'agneau, ce que nous précise aussi<br />

al-Djâhiz (6) .<br />

Ainsi donc, le sacrifice se trouve bien au coeur de la cérémonie de la "<br />

c Aqîqa" et sans doute des autres cérémonies familiales qui sont l'occasion<br />

d'invitations collectives et publiques et ceci notamment pour le mariage et 1'<br />

"I c dhâr" (cérémonie de la circoncision).<br />

* Le sacrifice expiatoire<br />

D'autre part, l'usage <strong>du</strong> sacrifice animalier était devenu en Islam<br />

un outil commode d'expiation des péchés et des fautes de toutes sortes<br />

("Kaffâra"). Le terme "Kaffâra" se trouve dans le Coran à la sourate 5 dite <strong>du</strong><br />

Banquet (Al-Mâ'ida), il s'agit de donner le pardon (verset 45) ou de nourrir<br />

des pauvres ou d'affranchir un esclave ou même de jeûner trois jours (versets 89<br />

et 95) en expiation à des infractions commises comme le serment non tenu ou la<br />

chasse <strong>du</strong>rant le pèlerinage.<br />

Les juristes ou docteurs de la Loi musulmanes (Fuqahâ') s'étaient ingénues<br />

à varier l'utilisation de la "Kaffâra". Il ne s'agit pas alors, d'expier l'irrespect d'un serment<br />

(2)<br />

Ibid., p.230.<br />

(3)<br />

Ibid, p.234-236.<br />

(4)<br />

Tunis-Tripoli, Ad-Dâr al- c Arabîyya lil-Kitâb, 1982, p.199.<br />

(5)<br />

Ibid., p. 196.<br />

(6)<br />

Ibid., p.197 et al-Djâhiz, op. cit., p.215<br />

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