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africa - Institut National du Patrimoine

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Africa XIII/ Monastir au 19ème siècle, à propos de la ville et de l'urbanisme arabo-musulman Med Moncef M'HALLA<br />

tribu, le nombre de chevaux, de cavaliers, de fantassins et surtout de fusils (36) . Au<br />

Sahel de Sousse et de Monastir on signale la détention d'armes par les gens des villages<br />

mais pas <strong>du</strong> tout par ces deux villes (37) .<br />

La définition <strong>du</strong> village s'est dégagée à l'examen de son organisation<br />

socio-politique. Qu'en est-il de la ville et en l'occurence Monastir ?<br />

Ici , le métier militaire est le fait de l'armée régulière et la défense est assurée<br />

par la troupe beylicale. Installées dans la citadelle fortifiée (qechla) et les fortins ( Borj<br />

- s de sidi Mas c oud, de sidi Mansour , borj al Ghdir... ), les troupes de l'armée ont une<br />

fonction de défense militaire et une fonction politique et de sécurité. La police est<br />

assurée par la troupe régulière ( c askar ). Mais en novembre 1861 furent désignées<br />

parmi les citoyens 30 personnes ( soit deux équipes de 15 ) en vue d'assurer la<br />

surveillance de nuit. Ayant été mal payées, elles abandonnent leur poste de garde et<br />

pour justifier ce refus et surtout demander la reprise <strong>du</strong> service de police par les<br />

militaires " les gens de Monastir, rapporte le Khalifa, ont rappelé que leur localité est<br />

une ville" (38) . Pour prendre en charge, à certaines occasions, la défense de leur ville<br />

notamment contre les tribus, c'est à l'armée qu'ils empruntent les armes comme par<br />

exemple lors de l'insurrection de 1864, la demande ayant porté sur 1000 fusils (39) , ou<br />

en 1882 (40) .<br />

Comment se présentent à Monastir la juxtaposition des quartiers qui forment la<br />

ville, les divisions et subdivisions de l'entité urbaine? Telle qu'elle est d'abord donnée<br />

par les documents administratifs. Au cours de la deuxième moitié <strong>du</strong> 19ème siècle,<br />

Monastir présente quatre quartiers (41) , dit "humas-s", correspondants à des unités<br />

administratives, "machikha-s"; ce sont : humât al-Médina, humat Bab el Gharbi, humat<br />

al-Trabelsia et humat Rbat al Jedid. Ces compartiments sont la repro<strong>du</strong>ction partielle<br />

des divisions historiques de la constitution de la ville. Le Bled ou Médina, premier<br />

noyau et le dernier faubourg, Rbat al Jedid, forment chacun un quartier, huma, distinct.<br />

Par contre, le faubourg médian et extrême sont partagés entre les deux quartiers: humat<br />

bab el Gharbi et humat al-Trabelsia.<br />

Une enquête orale (celle menée par le regretté M.S. Sayadi est d'un grand<br />

intérêt) et les indications toponymiques anciennes révèlent la multiplicité de ces unités<br />

que sont les huma-s. Houmat al-Médina comprend, entre autres, humat al-Jama c , humat<br />

er-rba c Humat Bab El Gharbi est formée de humat-s al jabana, Bangui, et Bab el<br />

Gharbi, subdivision <strong>du</strong> même nom. Humat al-Trabelsia comprend les humat-s: al<br />

Hilali, es Sabât, ech-chraka et al-Trabelsia même (42) , A ce niveau de segmentation, la<br />

huma est une notion qui désigne un espace essentiellement résidentiel. Sa réalité est<br />

topoghraphique. La huma est matérialisée par une rue passante, une artère axiale, pour<br />

les grands quartiers, sur laquelle se branchent des rues et impasses qui desservent un<br />

ensemble de constructions (habitations et autres). Elle n'est matérialisée que par ces<br />

voies, mais la délimitation de sa configuration sur une carte n'est pas possible, même de<br />

(36)<br />

Chabbi L. et Skhiri F., les nomades entre les chiffres et les faits, dans Cahiers des Arts et Traditions Populaires<br />

n°8 pp 121-135.<br />

(37)<br />

Dans le Sahel de Monsatir, Sayada compte 96 armes pour 164 hommes inscrits à la Mejba, bon Hjar 7 armes<br />

pour 29 hommes, Ksibet el Madiouni, 24 armes pour 128 hommes, Bennane 24 armes pour 128 hommes, Benbla 27<br />

armes pour 136 hommes, Ksar Hellal 76 armes, Moknine 86 armes. A.G.G.T. Doss. 444p. 97-74.<br />

Dans le Sahel de Sousse, Msaken détient 376 armes , Jemmal 98 armes, Sahelline 29 armes. A.G.G.T. Doss 444,p.<br />

112et 113.<br />

(38)<br />

A.G.G.T. Doc 425 p. 163,.(voir note n°38 en arabe à la fin de l'article).<br />

(39)<br />

A.G.T.T. Doss. 427 p. 192<br />

(40)<br />

A.G.T.T. Doss. 444 Bis p. 19 et 30.<br />

(41)<br />

En 1877 les quartiers, unités administratives, sont ré<strong>du</strong>its à trois. A.G.G.T. Série A. 150 dossier 22<br />

(42) Sayadi M.S.,op. cité p. 91.<br />

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